Led Zeppelin ll, album étalon et sommet du rock’n’roll

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“Puissant et incontournable” sont les deux mots venant à l’esprit quand on songe au fameux Led Zep II.

A l’aube des 70’s, l’album Led Zeppelin ll fait entrer le rock’n’roll dans une nouvelle dimension. Le groupe a vu décoller son premier opus au début de l’année 1969, mais Jimmy Page et Robert Plant souhaitent conduire leur dirigeable au delà des nuages…

Génèse d’un chef d’oeuvre

Les têtes pensantes du dirigeable ont deux objectifs en tête, élever le niveau des compositions et durcir le ton. Pour cela, ils recrutent un ingénieur de renom, le sorcier Eddie Kramer. Ce dernier a déjà permis à Jimi Hendrix de repousser les limites sonores du blues et du rock’n’roll sur l’album Electric Ladyland. Led Zeppelin compte sur lui pour parvenir à sublimer l’exploration de son propre univers.

Led Zeppelin II est une oeuvre composée sur la route au cours de l’année 1969. Le groupe est alors en pleine tournée entre l’Europe et les Etats-Unis. Sur scène les improvisations sont fréquentes. Chaque soir, Jimmy Page aiguise des riffs furieux et novateurs, et donnant lieu à de nouvelles pistes. Complètement immergés dans la création, au sortir de leurs concerts les membres de Led Zeppelin ne s’octroient pas le moindre instant de répit.

« C’était vraiment dingue. On écrivait les titres à l’hôtel, ensuite on enregistrait la piste rythmique à Londres, on ajoutait les chants à New York, les overdubs d’harmonica à Vancouver, pour revenir à New York terminer le mixage. »

Robert Plant

On pourrait résumer ça par : “Robert Plant éternue de rire, le riff retentit, et l’histoire du hard-rock est lancée.” On pourrait aussi disserter des heures sur le talent de son guitariste-producteur (Jimmy Page), ou louer la révélation Robert Plant. Souligner les compétences indéniables de John Paul Jones, claviériste et bassiste. Ou bien encore s’extasier sur la frappe et les breaks venus d’ailleurs de son métronome John « Bonzo » Bonham. Evidemment, ce qui fait la grandeur de Led Zeppelin réside ailleurs.

Led Zeppelin
De gauche à droite : Jimmy Page, John Bonham, John Paul Jones, et Robert Plant

L’essence d’un tel groupe dépasse largement le cadre de la technique individuelle. A la puissance phénoménale entrevue déjà sur le premier album vient s’ajouter une alchimie envoûtante doublée d’une sauvagerie contagieuse. Même si des artistes comme Mick Jagger, Jim Morrison ou Janis Joplin ont grandement contribué à la sexualisation du rock dans la deuxième partie des sixties, on a soudain l’impression de ne pas avoir entendu une telle incitation à la débauche depuis le “Be Bop a Lula” de Gene Vincent

WHOLE LOTTA LOVE

Comme le rock’n’roll, les prémices du hard trouvent leur racines dans le blues. « Whole Lotta Love » et son riff légendaire n’échappent pas à la règle. Willie Dixon écrit le titre “You Need Love” pour sa femme Marie. Interprété par Muddy Waters, il sort en single en 1963.

Durant l’été 1969, affalé dans sa péniche flottant sur la Tamise, Jimmy Page triture un riff tournant sur deux accords. Il intègre ce riff à plusieurs reprises sur scène, notamment lors de la partie improvisée de Dazed and Confused. De son côté, possédant une impressionnante collection de disques de blues, Robert Plant exhume “You Need Love” et adapte ce dernier sur le riff de Page. “Whole Lotta Love” va devenir le premier tube du groupe, et la carte de visite de Led Zeppelin…

“Shake for me girl, I wanna be your backdoor man”

Robert Plant

Ce titre sonne comme une invitation à plonger corps et âme dans le stupre. Le chant haletant et les gémissements de Robert Plant n’y sont pas étrangers. Pourtant, c’est toute l’orchestration qui semble rythmer l’étreinte de deux corps. Un titre à la sexualité exacerbée, et qui à l’époque ne trouve son pareil que dans le funk de James Brown.

Symbole d’un album étalon, cette entame dantesque va réveiller les démons endormis de millions de jeunes à travers le monde. D’ailleurs quand intervient le solo de Jimmy Page, l’orgasme auditif n’est pas loin…

Led Zeppelin – Whole Lotta Love (Led Zeppelin ll)

WHAT IS WHAT SHOULD NEVER BE

Combien de groupes sont capables de transiter d’un titre hard et souffreteux pour un instrumental jazz, tendre et classieux ?  N’oublions pas qu’en 1969, l’auditeur n’est pas encore accoutumé à tant d’agressivité. “What Is And What Should Never Be” fait presque office de pansement avec son intro langoureuse.

Une nouvelle fois, Led Zeppelin impressionne par sa maîtrise. En particulier son chanteur. Quant à John Bonham, il prouve également sa polyvalence. Mais le patron Jimmy Page vient de faire l’acquisition d’une Gibson Les Paul.

Jimmy Page (1970)
Jimmy Page

Une nouvelle compagne que le guitariste affectionne au point de l’utiliser sur l’ensemble de l’album. Le couplet jazzy est donc suivi d’un pont au riff acéré, sur lequel la voix de Plant s’envole une nouvelle fois. Le final et son riff de guitare fuzz et funky est tout simplement dantesque.

Comme dans le titre précédent, les paroles ne sont pas dénuées de tabou. Robert Plant y évoque une relation impossible, avec la soeur cadette de son épouse…

Led Zeppelin – What is and What Should Never Be (Led Zeppelin ll)

THE LEMON SONG

Ce titre est un pastiche de six minutes comme seul Led Zeppelin est capable d’en produire. Le premier couplet est la réplique exacte de celui introduisant le titre “Killing Floor”. Comme Willie Dixon (voir plus haut), non crédité, Howlin Wolf recevra un dédommagement tardif pour ses droits d’auteur. Une composition également inspirée par “Cross-Cut Saw”, un titre d’Albert King. Quant au passage du “citron pressé” où Robert Plant demande :

“Squeeze me baby, till the juice runs down my leg”

(presse moi bébé, jusqu’à ce que le jus coule le long de ma jambe)

Il provient d’un titre de Robert Johnson,“ Traveling Riverside Blues” (1938), lui même inspiré d’un titre de Arthur McKay. Du coup, on serait tenté de dire que Led Zeppelin s’inscrit dans la tradition du blues… Même si l’époque et le contexte diffèrent sur bien des points.

En réalité, au delà de leur moralité souvent douteuse, le talent de créateur de ces quatre musiciens ne souffre d’aucune contestation. Led Zeppelin est le groupe symphonique de cette période charnière entre la fin des sixties et le début des seventies. Un rock emmené loin de ses bases sans en perdre la matrice, voilà ce que Page et ses acolytes étaient capables de réaliser.

JPJ
John Paul Jones

The Lemon Song reflète bien cette faculté à créer une oeuvre à part entière, en dénaturant un titre existant, comme en témoigne la ligne de basse inventive de John Paul Jones. Si on peine parfois à classer ce groupe référence, c’est peut-être cette manière d’agrémenter, de recréer, de sublimer qui le définit le mieux.

Led Zeppelin – The Lemon Song (Led Zeppelin ll)

THANK YOU

Si Robert Plant fantasme (?) sur un éventuel adultère au cours du deuxième morceau, ce titre est dédié à sa femme Maureen. C’est le premier entièrement écrit par le chanteur du Zep. En l’entendant, Jimmy Page réalise que Robert Plant est capable de se charger du travail d’écriture. Si le texte est encore loin de ses prouesses à venir, il est doté d’une ineffable douceur.

L’accompagnement à l’orgue Hammond joué par J.P Jones est majestueux, tandis que Jimmy Page mène la danse sur une guitare Vox à douze cordes. Ce dernier fait un choix singulier en jouant l’accompagnement sur une électrique, et le solo sur une acoustique.

« La délicatesse du chant est incroyable ; la guitare acoustique et l’orgue travaillent ensemble pour créer une présence d’un autre monde. »

Rick Rubin (producteur)

Que l’on apprécie ou pas cette ballade amoureuse, elle marque le début d’une tradition. Au milieu de ce premier manifeste de heavy-rock, elle fait office d’abri dans la tempête. Une coutume qui sera ensuite perpétuée par des légions de hard-rockers…

Led Zeppelin – Thank You (Led Zeppelin ll)

HEARTBREAKER

Parvenu à ce stade, l’auditeur renonce, ou s’envole. Heartbreaker est à la fois une référence et le trésor caché d’un album étalon. En effet tout adepte du dirigeable délaissera volontiers l’excellent single “Whole Lotta Love” pour cette sculpture de métal sonore. Un monument du rock pour certains, la pierre de rosette du heavy metal pour d’autres.

Tout d’abord, il y a ce riff imparable de Jimmy Page. A l’époque, il semble tout droit sorti des enfers. Soutenu par une puissante section rythmique, il creuse un sillon si imposant qu’il devient le thème central de Heartbreaker. Une nouvelle fois, la voix prodigieuse de Robert Plant impressionne. Sa faculté à exister sur un instrumental se suffisant à lui-même est étonnante.

Led Zep

Et puis arrive le break, ce moment où “la guitare fait mal”. Le solo de Page joué sans le moindre accompagnement, et en usant du tapping, est un standard à lui seul.

Selon lui, il provient de la combinaison Gibson Les Paul + ampli Marshall même si son talent et le concours de l’ingénieur Eddie Kramer n’y sont pas étrangers. Durant les deux décennies suivantes, les rois de la six cordes du heavy-rock clameront tous avoir été fortement influencés par son écoute…

“Je pense que j’ai eu l’idée de faire du tapping en regardant Jimmy Page jouer son solo sur « Heartbreaker » lors d’un concert en 1971. Il faisait un pull-off sur une corde ouverte, et j’ai pensé attendre une minute, corde ouverte… et tirer.”

Eddie Van Halen

“Le solo de “Heartbreaker”a eu un impact sur moi dans ma jeunesse. Il était provocant, audacieux et plus nerveux que l’enfer. C’est vraiment le solo de guitare rock par excellence. « 

Steve Vai

En concert, Jimmy Page prolongeait souvent le plaisir en incorporant des parties de “Bourrée en Mi mineur” de J.S Bach. Il lui arrivait parfois de reprendre des pans instrumentaux de “The 59th Street Bridge Song” de Simon & Garfunkel, ainsi que de “Greensleeves”, titre traditionnel de folk anglais.

Led Zeppelin – Heartbreaker (Led Zeppelin ll)

LIVING LOVING MAID (She’s just a woman)

Même si dans ce deuxième volume, le dirigeable puise souvent son inspiration dans la musique des années 50, en 1969 son rock résonne d’une effrayante modernité. Seul “Living Loving Maid” semble avoir le parfum d’un vieux rock jovialement endiablé. Ses deux minutes trente, son tempo irrésistible et son riff accrocheur rappellent les plus belles heures du dancing, quand Cochran, Elvis et Chuck Berry donnaient le ton. Dans l’euphorie, même l’interprétation de Robert Plant prend des airs de Little Richard. D’ailleurs, le texte a lui aussi quelque chose de l’ancien temps…

Un pamphlet machiste dirigé contre une groupie collant aux basques du groupe. Un titre que Jimmy Page refusera toujours de jouer en live. A l’époque cela n’empêche pas les DJ de le diffuser régulièrement sur les ondes radios. Un rock direct souvent plus apprécié que celui tortueux de « Whole Lotta Love » (dont il est la face B en single).

Led Zeppelin – Living Loving Maid (She’s just a woman)

RAMBLE ON

A la fin des sixties, dans la foulée de Jimi Hendrix, de nombreux groupes se laissent aller à des joutes guitaristiques de plus en plus dissonantes et surpuissantes. Peu d’entre eux possèdent la maîtrise du divin gaucher.

Co-écrit par Robert Plant et Jimmy Page, “Ramble On” est un titre singulier et remarquablement orchestré. Mais c’est le travail aux manettes d’Eddie Kramer et Jimmy Page qui rend son écoute confortable. Le couplet folk et le refrain hard-rock démontrent le chemin accompli par le groupe, maintenant capable de fusionner ses deux genres de prédilection. Le texte est inspiré du célèbre roman de Tolkien, Le Seigneur des Anneaux. Une grande composition qui aurait sans doute mérité une meilleur exposition. Sa complexité technologique empêchera longtemps le groupe de le jouer en live.

Led Zeppelin – Ramble On (Led Zeppelin ll)

MOBY DICK

Le mythe de “la Baleine Blanche”. Si “Moby Dick”, roman de Herman Melville, est une référence dans le monde de la littérature, il en est de même sur la planète rock pour le titre de Led Zeppelin. Tout part d’une cachotterie du batteur John Bonham. Le grand “Bonzo” se fait surprendre par Jimmy Page, en train de mettre bout à bout ses parties de batterie sur la console du studio. Touché par cette découverte, le prince noir de la guitare décide de bâtir un titre autour de son instrument. Le riff de guitare est inspiré de « Watch your step”, de Bobby Parker (1961). Le reste est le fruit de l’inspiration du batteur virtuose…

Glisser un titre totalement instrumental au milieu d’un sésame est encore une idée plutôt singulière en 1969. Pourtant, Moby Dick représente “le petit plus” de Led Zeppelin II. Une audace donnant à cet album révolutionnaire sa touche arty. Un tour de force célébrant le talent d’un batteur hors norme dont l’influence et l’aura perdurent encore aujourd’hui.

John Bonham
John Bonham

John Bonham est souvent considéré comme le plus grand batteur de l’histoire du rock. L’art n‘étant pas quantifiable, par conséquent, la chose est difficilement vérifiable. Néanmoins, on peut prendre en compte l’opinion du métier. Bien sur son ami Robert Plant ne tarit pas d’éloge sur son ami disparu en 1980. Quant à l’humble John Paul Jones, il déclare simplement que « Bonzo était le rêve de tout bassiste”. Jimmy Page se montre plus loquace :

« J’avais déjà joué avec une multitude de batteurs, mais il était au-delà de tout ce que j’aurais pu imaginer. Une des choses les plus fabuleuses à propos de John, et qui rendaient les choses si faciles pour un producteur, c’est qu’il savait vraiment comment accorder ses peaux et je vais vous dire, c’est une chose rare chez les batteurs. Il savait vraiment comment faire chanter son instrument. Grâce à ça, il pouvait en faire sortir un son énorme, juste en se servant de ses poignets. C’était une technique étonnante, et assez holistique, si vous voyez ce que je veux dire. »

Un autre grand artisan de la six-cordes avait également loué ses mérites. En 1969, l’apercevant pour la première fois, très impressionné, Jimi Hendrix avait glissé à l’oreille de Jimmy Page :

“Votre batteur à un pied droit comme une paire de castagnettes.”

Mais nul ne saurait se montrer plus objectif que ses homologues batteurs. Quelle que soit leur période d’activité…

« Le plus grand batteur de rock de tous les temps c’est John Bonham. Il faisait avec son kit ce que personne n’aurait cru possible. Bonham avait aussi un son énorme et seulement une grosse caisse, il était si rapide avec son pied droit qu’il en faisait plus que ce que d’autres font avec trois grosses caisses. Si seulement ils arrivaient à s’en servir… Il avait la technique pour insuffler un groove puissant et fantastique dans le rock’n’roll.”

Roger Taylor (Queen)

« John Bonham tapait sur sa batterie comme quelqu’un qui ne savait pas ce qui allait se passer ensuite. Comme s’il titubait sur le bord d’une falaise, style funambule sur son fil de fer. Personne ne s’est jamais approché de ça depuis , et personne ne le fera jamais. Je pense qu’il restera pour toujours le meilleur batteur de tous les temps. Vous n’avez pas idée à quel point il m’a influencé. J’ai passé des années dans ma chambre (des putains d’années) à l’écouter jouer, et à essayer d’imiter son swing, sa façon de frapper, sa rapidité, sa puissance… »

Dave Grohl (Nirvana, Foo Fighters)

Moby Dick aurait pu rester un moment de bravoure confidentiel, isolé sur une piste d’un 33 tours. Seulement, à la surprise générale, “Led Zeppelin II” va se retrouver rapidement au sommet des ventes d’album. Et le titre parfois surnommé “Pat’s Delight” (“le délice de Pat” en rapport à l’épouse de Bonham) ou encore “Over The Top”, va ainsi devenir l’une des grandes attractions lors des concerts du groupe. Si l’improvisation ne dure que trois minutes sur la version studio, Bonzo faisait souvent durer le plaisir au delà d’une demi-heure sur scène. Enchaînant les ruades et les breaks, claquant ses cymbales, et martelant ses fûts à mains nues jusqu’à les faire saigner.

Alors bien sûr, un autre batteur-vedette l’avait précédé, Keith Moon (The Who) dont il profita des conseils. Ce dernier fut même à l’origine du nom « Led Zeppelin ». Si le débat consistant à savoir, qui de “Bonzo” ou “Moon the Loon” était le meilleur est récurrent dans les congrégations de rockers, il est utile de se souvenir que nous ne sommes pas dans l’obligation de choisir…

Led Zeppelin – Moby Dick (Led Zeppelin ll)

BRING IT ON HOME

Toute la musique qu’ils aiment vient de là… elle vient du blues ! Si pour beaucoup, cet album marque les débuts du hard-rock, il est également le symbole d’un retour aux racines du rock. Quelques mois plus tôt, au festival de Woodstock, des groupes comme Ten Years After ou Canned Heat ont déjà remonté la source du phénomène…

Une nouvelle fois, l’auteur de ce titre est le prolifique Willie Dixon. Du moins, en ce qui concerne l’intro et la conclusion. Sonny Boy Williamson enregistre la première version en 1963 sous la label Chess Records. Il n’est publié que trois ans plus tard dans une compilation de blues.

Sonny Boy Williamson

Dans la version de Led Zeppelin, le titre est repris dans une longue introduction (1:40). Un blues classique au chant noyé d’effet, tandis que derrière miaule l’harmonica. La deuxième partie laisse place aux saillies électriques de maître Page. Derrière les fûts, les relances de Bonham sont titanesques, et Robert Plant a retrouvé la fougue de sa voix authentique. “Bring it on Home” se termine comme il a commencé. Retour au calme, retour au blues.

Selon Jimmy Page et Robert Plant, l’idée était de rendre hommage à Sonny Boy Williamson, une de leurs idoles. Chess Records ne l’entend pas de cette oreille, et réclame une compensation pour le label, ainsi que pour le compositeur. Comme souvent, le dirigeable règle ça à l’amiable, avec une bonne poignée de main… et une grosse enveloppe. Le nom de Willie Dixon est alors associé aux membres du quatuor sur les nouvelles éditions. En 2003, le père du Chicago Blues est même crédité comme seul auteur-compositeur sur le live “How The West Was Won”, avec l’annotation “Bring it on Back” (rendu). En 2014, il en sera fait de même sur l’édition deluxe. Mieux vaut tard que jamais…

Led Zeppelin – Bring It On Home (Led Zeppelin ll)

Pochette et Publication de Led Zeppelin ll

La pochette de l’album est l’oeuvre du designer David Juniper. Elle est réalisée à partir d’une photo de l’armée de l’air allemande durant la première guerre mondiale. Dessus figure notamment le célèbre pilote Manfred Von Richthofen (Baron Rouge). Le visage de chaque membre de Led Zeppelin, celui du manager Peter Grant, mais aussi de l’actrice Delphine Seyrig et du bluesman Blind Willie Johnson se substituent à ceux des soldats. Derrière eux, la silhouette d’un dirigeable sur fond brun traverse le décor. Ce qui incitera les fans à surnommer cet album le “Brown Bomber” (le bombardier marron).

pochette Led Zeppelin ll

Atlantic Records publie “Led Zeppelin II” le 22 octobre 1969. Une semaine plus tard, il se retrouve en tête des charts anglais, détrônant le Abbey Road des Beatles. Il restera classé durant 138 semaines ! En avril 1970, il occupe le même classement aux Etats-Unis, en Allemagne, et aux Pays-Bas.

“Quand nous avons appris que cet album se vendait plus vite, et en plus grande quantité que notre premier disque, nous avons ressenti un choc total.”

Jimmy Page

Loué par l’ensemble de la profession, son succès intronise le hard rock sur le marché du disque. Plus tard, il servira de référence à des groupes comme Aerosmith, AC/DCVan Halen, ou plus encore Rival Sons. Plus qu’un grand album, le “Brown Bomber” est une véritable pierre angulaire de l’évolution du rock’n’roll. Il trône aujourd’hui en bonne place sur les étagères des adeptes du genre, aux côtés de London Calling, Sergent Pepper et du premier d’Elvis Presley.

Serge Debono

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