Un superbe courant musical américain…
… presque inconnu en France !
SUNSHINE POP : à part les TURTLES de « Happy Together » (dont nous avons tous un exemplaire dans notre collection de vinyles), qui pourrait citer deux ou trois autres groupes de ce courant musical? Mais il faut reconnaître que son règne fut de courte durée (1966 – 1968).
BUBBLEGUM MUSIC
Il se transforma en cet horrible courant nommé BUBBLEGUM MUSIC qui, s’il enfanta une poignée de merveilles – notamment, dès 1967, « Green Tambourine » des Lemon Pipers, et certains titres de Tommy James & The Shondells, – est quand même une vaste poubelle de la pop music dont le fond du fond est certainement le groupe OHIO EXPRESS, dont le plus gros hit, « Yummy yummy » se traduit en français par « Miam miam ». Déjà ça donne une idée. Mais leur pire hit fut « Mercy » : faites l’effort d’écouter cet horrible single dont le refrain est celui de « Alouette ». (Même pas celle de Gille Dreu, non, l’alouette… je te plumerai la tête).
Yellow Balloon, Mojo Men
Puis revenez ensuite en 1966 – 1967, avec par exemple les YELLOW BALLOON qui, curieusement (!) interprètent “Yellow Balloon” ou, mille fois meilleurs, la reprise par les MOJO MEN d’un titre écrit par steve stills pour The Buffalo Springfield : “Think Down I Think I Love You” ou le superbe « NEVER MY LOVE » d’Association .
SUNSHINE POP : Association – Never my love
On associera aisément la SUNSHINE POP aux Californiens…
Et ce, en raison notamment du soleil. Mais on pourra quand même évoquer THE 5th DIMENSION, réplique black des Mama’s & Papa’s, groupe un peu californien mais pas à 100%. Les New-Yorkais LOVIN’ SPOONFUL de «Daydream», etc.
Sunshine pop : un courant musical joyeux et optimiste
A l’opposé du folk-rock (Byrds etc.) qui privilégie le côté obscur de la société, le Sunshine pop est joyeux et optimiste, tout comme le surf que jouaient les Turtles lorsqu’ils se nommaient les Crosswinds. Ils n’étaient pas les seuls! Avant de fonder les Byrds, Roger McGuinn (« Jim », à l’époque) jouait dans un groupe de studio, les City Surfers.
Les Turtles
Mais revenons aux TURTLES… Ils ne sont pas passés directement du surf au Sunshine pop. Ils ont eu une courte période folk-rock, interprétant, à l’instar des Byrds, des titres de Dylan (« It Ain’t Me Babe ») et même le très représentatif « Eve Of Destruction » dont la version passée à la trappe ne sortira qu’en 1970, et encore sans l’accord du groupe, après leur séparation; auparavant, les merveilles se succédèrent, comme “You Know What I Mean“, petit chef-d’oeuvre en moins de deux minutes, et “You Showed Me“, reprise d’un titre du début des Byrds, composition signée Gene clark et Roger Mc Guinn, évoqué quelques lignes plus tôt (écoutez leur version ICI).
SUNSHINE POP
N’oublions pas d’évoquer les excellents HARPERS BIZARRE, californiens eux aussi; ils obtinrent un succès certain avec leur reprise d’un titre de Simon & Garfunkel évoquant New York, “The 59th Street Bridge Song“, rebaptisée “Feelin’ Groovy“, formule beaucoup plus californienne que new-yorkaise, et repris en français par Nana Mouskouri (“C’est bon la vie”). HARPERS BIZARRE enregistre l’archétype de la Sunshine pop avec un titre plus qu’évocateur : “Come To The Sunshine“. Vous remarquerez que, contrairement à leurs congénères californiens hippies aux vêtements bariolés, eux sont en petits costards-cravate impeccables.
Si vous souhaitez découvrir des disques que tout quinquagénaire ou sexagénaire normalement constitué doit posséder dans sa discothèque… écoutez les Gentle Soul , Two Of Each , Sunshine Company , David Sunshine Pop Psych et les Strawberry Children (trois groupes totalement inconnus en France).
Daniel Lesueur
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