AEROSMITH – 1977 

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AEROSMITH – 1977

Aerosmith
Aerosmith

Du rock cradingue dans les chaumières, du carburant dans les chaudières.

Aerosmith en France… Un article sur le groupe paru dans Best (N°101 – 12/1976) et le clip de Sweet emotion, dévoré des pupilles et des oreilles dans le Juke-box de Freddy Hausser (émission télévisée sur le rock, programmée entre 1976 et 1978) appâtent le client. Une compilation: «Hard Rock» (1976), vient renforcer l’intérêt pour le groupe avec deux titres: «Dream on» (1973) issu du 1er Lp éponyme et « No more no more » de «Toys in the Attic» (1975). Alors, lorsque «Draw the line» (1977) apparait dans les bacs, il semble impossible d’y résister, le réflexe pavlovien guide la main.  A l’heure où le microcosme musical se «punkify», envoyant chez le coiffeur un nombre conséquent d’adolescents, cette pochette «chevelue» remonte le courant.

Aerosmith – Sweet Emotion

Les critiques descendent le disque en flammes. Pochette hideuse, chansons indignes de celles sorties précédemment, notamment celles de «Rocks» (1976), l’antépénultième album. Pourtant, «Draw the line» possède des atouts majeurs en matière de son et de chansons. A la production, nous retrouvons un habitué (le 6ème ‘Smith?): Jack Douglas. Les collaborations à long terme ont cela d’intéressant que les hommes se connaissent. Ils savent réciproquement ce qu’ils peuvent attendre les uns des autres. La «crasse» et la «classe» de l’Aero lui doivent beaucoup.

«Bright, light, fright», titre gentiment punk, salue l’année du même nom et sur la chanson titre : « Draw the line »2, la voix de chat écorché de Steven Tyler vaut presque une saillit de l’époustouflant Johnny Rotten. En Face B, « Kings and Queens » recèle un pont central tant étonnant qu’inattendu, un aspect « Floydien » qu’on ne prête pas aux « toxic twins » (surnom de la paire chanteur/soliste, Tyler/Perry).

Aerosmith – Draw The Line

Pour celles et ceux qui découvrent Aerosmith à partir de Get a grip (1993), le groupe fait figure de rockeurs au look de «vieux beaux». Cryin’, Crazy, sont des ballades composées certes par les deux meneurs de la meute mais épaulés dans leur tâche par des experts es Charts, des faiseurs de tubes. De là à assimiler l’Aero à une bande de « chercheurs d’or » … Au-delà de ces ballades avec lesquelles il fait vivre son fond de commerce, ce groupe de heavy rock bluesy tutoie un tout autre horizon.

Draw the line est le 5ème bâton de dynamite du groupe. A partir de quand peut-on situer la «commercialisation» musicale du combo, cette impression qu’il ne produit plus qu’en séquences «marketing»?

Aerosmith – Chiquita

En 1979 sort Night in the ruts, le disque de la discorde. Les deux leaders ne peuvent plus se respirer. L’édifice se lézarde mais l’album est bien moins mauvais qu’on a pu l’écrire. Contenant des brillances : « Chiquita », « Cheese cakes » …, il maintient globalement un port, si ce n’est princier, pour le moins altier. A la sortie de « Rock in a hard place » (1982), ce qu’il fallait redouter s’est produit, les deux guitaristes ont claqué la porte. Pour autant, Steven Tyler tient la «baraque». Les deux nouveaux assurent à tel point que cet album est factuellement meilleur que le précédent (CF: «Rock in a hard place», «Jailbait», «Lightning strike »…).

Et puis, après un insipide Lp de réconciliation («Done with mirrors» – 1985), sortent deux joyaux aussi puissants que les premiers émois. Permanent vacation (1987) et Pump (1989). Le tranchant émoussé se révélera par la suite.

Aerosmith 1982 Rock In A Hard Place

Aerosmith en Live?

Les enregistrements en studio étant une chose et les prestations live une autre, qu’en est-il d’Aerosmith en concert? Déjà, en 1989, au Zénith de Paris, la folie initiale fait défaut. Les excès en tous genres ont érodés les hommes. Mais les musiciens assurent le job sans paraître plus concernés que ça. Par chance, ce bon Steven Tyler, tel un Jagger, se donne sans compter. Doit-on pour autant alerter la presse people en précisant qu’il continue contre vents et marées à abuser de substances illicites? Face aux possibilités artistiques du luron, estimons plutôt que ce qui l’anime relève d’une toute autre chose. Comme pour tout vrai blues man, car c’en est un, minuit sonnant à la croisée des chemins, il se révèle possédé par le Malin…

Aerosmith, il vaut mieux le vivre juvénile, à une époque où il apportait du rock cradingue dans les chaumières. Du carburant dans les chaudières, dans son jus des 70’s … till Draw the line .

Thierry Dauge – Culturesco

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