Monet, le peintre paysagiste
Le peintre Claude Monet est né le 14 novembre 1840. Très jeune il orne ses cahiers d’écolier de dessins dont les maîtres font les frais dans un premier temps, puis ensuite les bourgeois de sa ville sont sa cible.
Eugène Boudin apprécie ses caricatures, mais il l’incite à étudier, à observer, à peindre :
« Faites du paysage » lui dit-il. Le mot magique est prononcé, la vie du peintre est tracée.
« Mes yeux, à la longue, s’ouvrirent, et je compris vraiment la nature ; j’appris en même temps à l’aimer » dit Claude Monet.
En 1859, il part à Paris où il rencontre Joan Barthold Jongking avec lequel il peint en plein air.
Au sujet du peintre hollandais Monet déclare :
« Il fut, à partir de ce moment, mon vrai maître, c’est à lui que je dois l’éducation définitive de mon œil ».
Après des années difficiles financièrement, il s’embarque pour Londres. Il visite les musées avec Pissarro, il découvre Tuner et Constable.
A son retour de Londres, Monet s’installe à Argenteuil, dans une maison avec un jardin fleuri ; il découvre l’amour du jardinage.
Ce coin de terre devient un haut lieu de l’impressionnisme. On y rencontre Manet, Sisley, Renoir…
Laissez-vous guider au cœur de la vie du maître :
Champ aux coquelicots 1873
Le peintre Claude Monet manifeste un grand talent pour les paysages comme le montre ce tableau. Il se dessine en trois parties: au premier plan des taches de couleur rouge pour les coquelicots. En arrière un halo de verdure, le feuillage des arbres semble s’agiter; et le ciel, où le pinceau a fermement dessiné les nuages.
Impressionnisme soleil levant
En 1874, le peintre expose ce tableau, qui donne son nom au mouvement de l’impressionnisme.
La toile est réalisé avec des couleurs froides, le bleu-vert de la mer. Les barques placées à différents niveaux donnent la profondeur au paysage. Le disque rouge du soleil et son reflet attirent le regard de l’observateur.
En arrière-plan on distingue le port industriel du Havre.
De toute évidence, Tuner influence le peintre Claude Monet pour cette toile, dans sa façon de traiter la lumière.
Monet fait d’autres expositions avec les impressionnistes. Découvrant la notoriété, sa situation financière s’améliore et il s’installe alors à Giverny. Le peintre commence à réaliser le procédé des séries, avec pour exemple, les toiles représentant des meules de foin. Il commence cette série de tableaux à l’été 1890.
Les meules de foin
Le peintre représente ce qu’il voit dans les champs près de sa maison.
Il travaille la lumière à différents moments de la journée, et utilise la palette des couleurs qui divergent au gré des saisons. Il faut souligner que l’artiste joue aussi sur les perspectives en changeant de point de vue.
Les meules font parti d’une série de vingt cinq tableaux. Un exemplaire de 1886 est hébergé au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg.
Le Cycle des Nymphéas
C’est l’une des plus vastes réalisations de la peinture du début du XXème siècle.
Cet ensemble unique occupe Monet de la fin des années 1890 jusqu’à sa mort en 1926. Le jardin d’eau de la propriété du peintre à Giverny est la source d’inspiration.
Dans cet ensemble deux compositions sont définies :
La première, les Bassins aux Nymphéas avec une végétation fournie, un pont japonais, des rives délimitées.
La seconde est un paysage d’eau inondé de nymphéas, des branches de saule et des reflets d’arbres et de nuages.
« C’est une onde sans horizon et sans rivage » dira Monet.
La composition est une œuvre de près de 300 tableaux dont plus de quarante panneaux de grandes dimensions.
Le peintre Claude Monet et Clemenceau
A la mort de son fils, le peintre « entreprend un grand travail ». Il veut agencer le thème des nymphéas le long des murs.
La tâche est immense et semée d’obstacles. Son ami Georges Clemenceau lui apporte alors son soutien. Ensemble, les deux hommes partagent les mêmes idées républicaines et l’amour des arts.
Monet poursuit son travail pendant la guerre.
Le 12 novembre 1918, le peintre écrit à Georges Clemenceau :
«Je suis à la veille de terminer deux panneaux décoratifs, que je veux signer du jour de la victoire, et viens vous demander de les offrir à l’Etat, par votre intermédiaire »
C’est en 1920 que la donation aboutit.
Clemenceau a persuadé l’artiste d’étendre le don de deux panneaux des nymphéas à la totalité de l’ensemble décoratif.
Par conséquent, à la mort du peintre Claude Monet, Clemenceau met tout en œuvre pour que les salles qui hébergent les toiles soient élaborées selon ses volontés.
Les œuvres s’installent au musée de l’Orangerie. Une lumière zénithale inonde l’espace où sont les panneaux.
Les Nymphéas passent à la postérité, certains critiques évoquant la « Sixtine de l’impressionnisme », quand d’autres suggèrent le « ferment d’une peinture nouvelle ». Monet a alors atteint « l’apogée de sa quête artistique« .
Nic Blanchard-Thibault
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