Un Sommet Nommé Gainsbourg
Histoire de Melody Nelson : une Etude Millimétrée
Dans notre petite série littéraire préférée, Discogonie, voici un nouveau chapitre consacré à l’étude de Histoire De Melody Nelson sortie en 1971, conçu par l’éternel Serge Gainsbourg alors à l’un des sommets de sa carrière.
Ecrit avec une précision millimétrée par Philippe Gonin (à qui l’on doit le premier épisode, ni plus ni moins que l’incontournable et incommensurable Pornography de Cure), il détaille la complicité qui va lier Gainsbourg avec le compositeur Jean-Claude Vannier, sans qui ce disque n’aurait jamais existé, il faut bien l’avouer.
Ballade de Melody Nelson par S. Gainsbourg et J. Birkin
Autant l’auteur sait jouer sur les paroles, autant le compositeur connaît les aspirations de celui-ci et lui fait des propositions qui ne se refusent pas.
Ce concept album, très en vogue à cette période, se résume très simplement : un conducteur à bord d’une Rolls Royce renverse une jeune cycliste anglaise. Il en tombe tout de suite amoureux et la déflore alors qu’elle est mineure (bonjour les attaques #metoo !) ce qu’elle accepte sans rechigner. Au moment de son retour chez elle, l’avion s’écrase. Fin de l’histoire.
Il reste l’art de raconter et de mettre en musique l’ensemble de l’œuvre. Sans oublier la pochette ! Jane Birkin y pose en jean, pieds, ventre et seins nus, judicieusement cachés par un singe en peluche.
Birkin est alors la jeune égérie du maître et il abuse volontairement de la situation d’autant que celle-ci ne demande que ça après avoir repris, haletante, « Je T’Aime Moi Non Plus » délaissée par Brigitte Bardot. Elle devient alors le personnage obligatoire de ses futures compositions. Et elle le restera jusqu’à L’Homme A la Tête De Chou… Exceptés quelques tubes obligatoires, parce qu’il faut bien vivre. Oui, curieusement, Histoire De Melody Nelson fut un échec commercial à l’époque pour devenir culte aujourd’hui.
L’Hôtel Particulier ~ Melody Nelson
Philippe Gonin – Serge Gainsbourg
Histoire de Melody Nelson
Densité – Discogonie – 120 pages – 10,50€
Patrick Bénard
