Il était une fois… les Ramones
Il était une fois, une citrouille qui se transforma en carrosse… c’est un peu ce qui nous vient à l’esprit lorsque on évoque la genèse des Ramones. D’accord, un carrosse bien dégueulasse, muni d’un pare-choc déglingué, et d’une carrosserie cabossée, mais quand même…
Parfois les prémices d’une belle idée ne tiennent à rien. Sortir du carcan immuable de sa propre vie semble à bien des égards insurmontable. Faut-il parfois simplement accepter de suivre son instinct afin de dépasser les barrières mentales de sa propre condition sociale.
Telle fut certainement la grandeur de ces 4 chevelus déphasés au look de rebelles et au physiques ingrats.
Le 23 janvier 1974, l’idée brillante de monter un groupe leur traverse l’esprit. Ils décident alors de dilapider leur maigre denier dans l’achat de quelques instruments de musique. Les voilà ainsi parés d’une guitare, d’une basse, d’un bien maigre niveau musical, et de l’envie irrésistible d’y croire…
Les années 70 à New-York
C’est dans cet univers new-yorkais des années 70 où la jeunesse pauvre et désœuvrée oscille entre petite délinquance, prostitution, drogue et alcool, et peine à s’identifier à l’image du pouvoir de l’argent que génère des groupes énormes comme les Stones ou Led Zep, qu’une légende du Punk américain a vu le jour.
Ramones (London 1977) : Blitzkrieg Bop
https://www.youtube.com/watch?v=TYh1lRR1m6Y
« Si un martien débarque sur Terre et qu’il me demande :
«Qu’est-ce que c’est le rock’n’roll ?» Je lui fais écouter les Ramones. »
(Frank Black, ex, Pixies, 1993)
L’origine de leur nom de groupe diffère quelque peu selon les sources. La version légitimement reconnue est celle du clin d’œil au surnom de Paul Mc Cartney à ses débuts. McCartney utilisait le pseudonyme de « Paul Ramone » lors d’une tournée des Silver Beatles en Ecosse en 1960. Aussi étonnant que cela puisse paraître, aux côtés des New York Dolls et des Stooges, les Ramones citent également les Beatles en référence…
Douglas Colvin (DeeDee Ramone : basse), John Cummings (Johnny Ramone : guitare), Jeffrey Hyman (Joey Ramone : chant) et Tamas Erdelyi (Tommy Ramone :batterie), sont fascinés par la violence et cherchent un exutoire à leur misérable vie.
Ambition principale: déranger l’ordre établi et vivre sans devoir travailler.
Et ce fut certainement là leur génie. Une certaine énergie du désespoir et de la révolte les habitait. Ajoutez à cela, une bonne dose de « cojones » et un sens de la nouveauté et de l’opportunité, et vous aurez sans doute une bonne part de la recette du breuvage propre à nourrir toute cette énergie rageuse. Les Ramones étaient sans doute là au bon endroit au bon moment pour faire partie des illustres déclencheurs de la naissance d’un mouvement Punk après qui, le Rock ne serait jamais plus comme avant.
RAMONES, 22 ans de galère…
Pourtant, même si le groupe est aujourd’hui considéré comme une référence incontestable, inspirant le grand virage du genre musical, les Ramones n’ont jamais vraiment eu la carrière méritée. Ils ont d’ailleurs longtemps eu du mal à vendre leurs albums, demeurant trop souvent confinés dans une salle ambiance conflictuelle et jouant dans des rades miteux, payés à coup de lance pierre. En 22 ans, le rythme des tournées n’a jamais vraiment faibli. Du quasi non-stop, avec un total de 2263 concerts, le tout sans jamais louer un tour bus. Nos Ramones préféraient voyager en Van… Ça ne s’invente pas
Consécration cependant, le 30 avril 2014, le premier album éponyme des Ramones, sorti en 1976, devient disque d’or aux États-Unis (500 000 exemplaires vendus). Une récompense méritée mais qui aura mis 38 ans à arriver…
Ramones et Lemmy (Motörhead) – Live
Date phare : 4 juillet 1976
Le 4 juillet 1976, les Ramones ouvrent le concert en soutien aux Flamin’ Groovies au Roundhouse de Camden Town devant deux mille personnes effarées. La nuit suivante, les voici à l’affiche d’une grosse salle de Camden le Dingwalls. Pete Shelley des Buzzcocks dira plus tard.
«C’était comme un appel au ralliement»
Ramones : Capsule Radio présentée Auguste Marshal
Les new-yorkais explosent les planches avec une nouvelle esthétique. Leur style est remarquable: des morceaux ultra brefs sur trois accords. Les Ramones jouent en continu sur un tempo soutenu par une énergie furibonde et des refrains aussi enragés qu’entraînants. Avec ce look débraillé à base de cuirs usés et de jeans déchirés, ils allaient devenir le fer de lance du mouvement punk à New-York. Une énergie nouvelle et collective qui allait ébranler quasi simultanément le paysage social et musical aux States, en Angleterre et en Australie.
Les Ramones, c’est un style rebelle et loin de toute virtuosité, sauvage et électrique, décapant et sentant fort la rage. Des groupes comme Metallica, Red Hot Chilli Pepers, Sonic Youth, The Clash et bien d’autres témoignent de l’influence des Ramones sur leur musique. Malgré une carrière houleuse et chaotique, on les reconnaît aujourd’hui volontiers au rang d’icônes Punk ayant inspirés tout une génération.
Ramones : « Hey ! Ho ! Let’s Go! »
Auguste Marshal
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