BLACK REBEL MOTORCYCLE CLUB : leur premier album, B.R.M.C.

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Le Noir leur va si bien…

BRMC
Black Rebel Motorcycle Club, années 2000 : Robert Levon Been, Nick Jago, Peter Hayes

Début du XXIe siècle, la presse Rock ne parlent que de l’Électro Rock ou des DJ’s, l’Electronica disent les branchouilles, incarnés pour le grand public par Portishead, Moby, Massive Attack, et même Radiohead. Pourtant, dans leur coin, aux States, en Grande Bretagne, en Norvège, des p’tits gars, subjugués par Television,The Jesus And Mary Chain, le Gun Club, The Clash ou Creedence Clearwater Revival, sortent les guitares des étuis. Oui les guitares, ces machins avec des cordes qu’on ne peut pas commander par ordi. Leurs noms ? Madrugada, The Libertines, The Strokes, The White Stripes, Kings Of Leon ou Black Rebel Motorcycle Club.

 

MARLON BRANDO

Les gars viennent de San Francisco : Peter Hayes chante et assume la guitare, parfois aussi la basse et Robert Levon Been dit Turner, s’affiche au chant également et assure la basse. Robert est le fils de Michael Been, le magistral chanteur / guitariste de The Call, un groupe américain Rock New Wave qui a secoué les Charts par ses créations amples et écorchées dans les années 80/90. Michael Been suivra ensuite son fiston comme ingénieur du son. Il décédera brutalement lors d’une prestation de BRMC en Belgique en 2010. Le trio reprendra alors ce titre en hommage…

The Call – Let The Day Begin – Idem (1989)

Les deux potes participent à plusieurs projets dont le cultissime The Brian Jonestown Massacre pour Peter. Finalement, la paire rencontre le batteur Nick Jago, un Anglais perdu là-haut, et les trois fondent donc Black Rebel Motorcycle Club en 1998, un patronyme citant les bikers du film L’Équipée Sauvage / The Wild One avec le beau rebelle Marlon Brando. Sacré parrainage !

The Wild One / L’Équipée Sauvage – Trailer (1953)

Le nouveau trio couche rapidement sur bandes ou sur disque dur une démo. Celle-ci circulant un peu partout, le groupe gagne vite une bonne réputation, d’autant que leurs prestations scéniques sont incendiaires, avec les deux zigues au premier plan, Peter et Robert, dégageant un son ÉNORME de leurs demi-caisses respectives, oui même la basse. En plus, ils chantent bien, et sont plutôt beaux gosses avec leur look en noir c’est noir, ce qui forcément ne déplaît pas non plus au public. Pourtant, l’affaire traîne. Et là intervient un tiers plutôt inattendu… Peter Hayes raconte :

“Ce dont je me rappelle, c’est qu’au début des années 2000, nous avions de nombreux appels, rendez-vous, showcases… Mais notre carrière ne décollait pas. Un jour, quelqu’un donne une de nos démos à Noel Gallagher, qui par le plus grand des miracles, nous mentionne lors d’une interview. Soudainement, les gens se sont intéressés à nous de manière beaucoup plus franche. C’était fou. Le coup de pouce a été énorme. On a fait sa connaissance plus tard, et je l’ai même remercié pour cela. J’aime toutefois penser que notre musique est aussi pour quelque chose là-dedans, et qu’on ne lui doit pas tout !”

 

B.R.M.C. (2001)

Le premier album de Black Rebel Motorcycle Club paraît en Avril 2001 sous l’appellation en initiales B.R.M.C. et dans une superbe pochette, un portrait en noir et blanc des trois musiciens. Il comprend onze morceaux, dont certains assez longs, près d’une heure d’écoute en tout. C’est beaucoup mais ça correspond à la norme CD de l’époque, et aussi aux envies créatrices du trio.

Ce qui frappe tout d’abord, c’est le SON ! Ainsi l’ouverture Love Burns débute par une sorte de drone puis arrivent des accords de guitare acoustique et la batterie de Nick Jago, carrément installée dans votre pièce ! La voix se dégage, superbe, celle de Peter Hayes, alors que l’amour se consume dans des fusions de fuzz, le tout sur une mélodie à tomber. Quelle intro !

Black Rebel Motorcycle Club – Love Burns – B.R.M.C. (2001)

Deuxième titre, Red Eyes And Tears. Mais comment font-ils ces jeunots ? Début imparable, rythme syncopé et hypnotique, grattes en open tuning avec glissements de bottleneck et cette voix !

Red Eyes And Tears

Troisième plage. La basse en accords de fuzz et la 6 cordes mitraillent nos oreilles, les deux complices hurlent en alternance pendant que Nick fouettent ses toms en nous faisant le coup du Lapin Duracell. Impensable : les gars balancent un véritable hymne sur le Rock’n’roll à l’instar du I Love / Hate Rock’n’roll de leurs modèles, les frangins supersoniques de The Jesus And Mary Chain. Un vrai classique et sans doute le titre le plus connu du gang.

What Ever Happened To My Rock And Roll (Punk Song)

Awake et As Sure As The Sun dévoilent le romantisme obscur de Peter et Robert. Encore une fois, les sons des guitares s’affichent incroyables de puissance et d’aisance sur des arrangements audacieux. Mélodiquement, le trio survole au top, avec du spleen au cœur réverbéré.

As Sure As The Sun

Au milieu des deux thèmes précédents, White Palms joue les effrontés sur un rythme à la Bo Diddley  tandis que la basse de Robert tout en distorsion mène la danse de Saint Guy. Peter en rajoute avec sa collection de pédales Wha Wha et Trémolo en panoramique, ben voyons. Ce morceau aux mouvement sexy deviendra l’un des archétypes sonores du trio, plusieurs fois déclinés dans les opus suivants. Effet garanti en concert, toute la fosse ondule selon les vagues voltaïques… Mais les tympans défaillent !

White Palms

Take My Time / Rifles et Too Real déroulent à nouveau de superbes lignes harmoniques sur tempos moyens. Les grattes – acoustiques ou électriques – aux accordages peu ordinaires marquent encore leur différence sonore, de même que la beauté des voix.

Too Real

Bon, et si on écrivait un autre tube ? Allez c’est parti : riff à nouveau de fuzzbass et balancement à la Yardbirds / Bowie / Dutronc, autrement dit Jean Genie raconte à La Fille Du Père Noël qu’elle est un homme (I’m a Man…)… Série d’accords, harmonica, montée et descente de basse, cet appel à l’amour casse la baraque. On n’ondule plus, on pogotte, oui Messieurs Mesdames Mademoiselle comme disait Arno !

Spread Your Love

Une avant-dernière grisaille lente et émouvante, Head Up High et le recueil se clôt dans un mantra psyché et obsédant, l’opiacé Salvation. Curieusement peut-être la pièce la moins frappante de l’ensemble mais certains fans font une fixette sur cet épilogue.

Salvation

 

INCONTOURNABLE

BRMC depuis 2010
BRMC depuis 2010 : Peter Hayes, Leah Shapiro, Robert Levon Been

Vous l’avez compris : ce premier album de Black Rebel Motorcycle Club est une réussite. Il lancera définitivement le gang, notamment en France. Signalons l’arrivée depuis 2010 de Leah Shapiro, ex The Raveonettes, aux percussions. Plus de vingt années après, et huit autres LP, B.R.M.C reste un incontournable du trio, lequel le cite encore en concerts. Novices des trois Ricains, commencez par ce disque. Vous ne regretterez pas cette œuvre au noir…

Spread Your Love Live In London (2011)

 

Ps : Un superbe coffret vinyles Anniversaire est sorti en 2021 pour les 20 ans de la chose avec une galette d’inédits.

Bruno Polaroïd

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