Talking Heads 77′ : premier opus des dandys new-yorkais

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Célèbres pour leurs tubes Psycho Killer et Road To Nowhere, les Talking Heads sont également reconnus pour leur rock élégant et satiné.

Les Talking Heads ont été révélés dans les clubs new-yorkais. En 1977, le club CBGB était à la Grosse Pomme ce que le Whisky a GoGo avait été à Los Angeles dix ans auparavant, un vivier de jeunes talents. Fusionnant une pop technologique et conceptuelle à la spontanéité du punk, des groupes comme Blondie, Television ou les Talking Heads allaient célébrer les noces du rock et de la cold wave. Pour le pire, et surtout le meilleur…

Talking Heads

Un groupe de rock arty

David Byrne, Chris Frantz et Tina Weymouth font connaissance dans une école de design de Rhode Island. Ils montent leur premier groupe en 1974 nommé The Artistics (parfois changé en The Autistics). Deux ans plus tard, l’arrivée du multi-instrumentiste Jerry Harrison complète la formation.

La grande force de ce groupe de rock arty est de savoir se débarrasser de tout excès de sophistication. Un aspect qui n’est pas sans rappeler les grands frères new-yorkais du Velvet Underground. D’ailleurs, leurs premières prestations attirent l’attention de Lou Reed. Ce dernier souhaite les produire. Pour des raisons contractuelles, les Talking Heads devront renoncer, mais profiteront de ses conseils. Ils signent pour un premier album chez Sire Records en 1977.

“Au départ, mon souhait était de me débarrasser de tout ce que je connaissais. Partir de zéro me semblait être la seule manière de créer une oeuvre personnelle.” 

David Byrne

Dans cette deuxième partie des Seventies, le rock tend à revenir à des titres efficaces et concis. De ce côté-là, le premier opus des Talking Heads suit la tendance.

Talking Heads – New Feeling

Pour le reste, même si on décèle des notes de glam (Bowie et Rundgren), ainsi que des rythmes Punks et Ska, l’ensemble est doté d’une musicalité toute nouvelle.

Leurs compositions froides et chaloupées détonnent dans le paysage de l’époque. La basse de Martina Weymouth conserve une rondeur agréable que la batterie de Chris Frantz vient baliser de ses trompeuses frappes sèches. Le guitariste et clavier Jerry Harrison amène une rigueur funky et un tapis sonore sur lequel David Byrne joue les frontman dandy et psychotique à merveille. Sa voix aux aigus poussifs renforce le côté bancal et maîtrisé, un des atouts majeurs du groupe…

Talking Heads – Pulled Up

Ils semblent avoir hérité de David Bowie son rock groovy (Station to Station), ainsi que son avant-gardisme. Ses allures de crooner-rock et dandy se retrouvent d’ailleurs dans le style et la voix de David Byrne.

Talking Heads

De toute évidence, même si le punk-rock est encore une mouvance relativement récente, avant même la moindre brise, les Talking Heads ont senti le vent tourner. Aux attaques franches et aux riffs carénés, ils ajoutent une bonne dose d’élégance, et une chaleur issue autant du funk que des sonorités caribéennes.

Talking Heads – Uh-Oh, Love Come to Town

Talking Heads 77’ jouit d’une production ciselée. Cette dernière est l’œuvre du groupe lui-même, épaulé par Tony Bongiovi (cousin de Jon Bon Jovi) et Lance Quinn.

Hit et standard du rock

Le tube Psycho Killer est une référence au personnage de Norman Bates dans le film “Psychose” (Hitchcock), et non comme certains ont pu le penser, au “Fils de Sam”, tueur sévissant sur New York à la fin des Seventies. Son rythme obsédant et son mystérieux refrain Frenchy, figurent parmi leurs premières compositions. Au CBGB, ainsi que lors de leur première tournée, le titre était joué en première partie des Ramones

Talking Heads – Psycho Killer

En conclusion, je vous propose un titre extrait des bonus figurants dans la version de l’album réédité en 2005. Histoire de prouver encore une fois que les “têtes parlantes” avaient vraiment du talent à revendre…

Talking Heads – Sugar on my Tongue

Ce premier exercice leur permettra d’obtenir par la suite, les faveurs du producteur Brian Eno, pour des œuvres plus ancrées dans la World Music.

Serge Debono

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