Picasso, des œuvres inspirées du cubisme.
Le Musée National Picasso-Paris réunis pour la première fois des œuvres surréalistes méconnues du maître. Un événement exceptionnel dans l’histoire de l’art; des tableaux dispersés dans le monde entier sont regroupés pour une exposition qui s’inscrit dans le contexte du surréalisme.
Entre l’été 1926 et le printemps 1930, Picasso ouvre un nouveau volet, assez méconnu, de sa création, les Tableaux magiques. Il réalise environ 150 tableaux, des œuvres puissantes et singulières, une peinture incisive avec des créatures étranges et difformes. Picasso semble laisser parler son inconscient, on y perçoit sa recherche de la part d’invisible présente dans le monde qui l’entoure.
La violence des tableaux magiques, la totale métamorphose, sont les prémisses du cubisme et de l’intense « Guernica ».
Les points forts des tableaux magiques
Chaque tableau invite le visiteur a déchiffrer la composition; l’artiste déstructure les figures humaines avec des assemblages de lignes courbes ou droites, des amandes pour les yeux, des bouches verticales hérissées de dents, les cheveux sont devenus un bouquet de traits noirs.
Parmi ses sources d’inspiration il faut noter les poètes surréalistes et les arts primitifs. Le peintre possède une importante collection d’objets rituels, masques et statuettes.
Jacques Guenne, Critique d’art, Directeur de « L’art vivant » écrit :
«Ce qui demeure le plus étonnant dans le cas Picasso, c’est l’action mystique qu’il exerce sur nous tous.»
Buste de femme avec autoportrait (1929)
Une créature qui semble venir d’ailleurs avec des lignes agressives, des couleurs vives. Une métamorphose totale.
Picasso compose avec des assemblages de plans colorés, joue sur les contrastes avec des associations de couleurs primaires aux tons vifs comme dans le tableau « Femme dans un fauteuil » ou le clair et le foncé s’oppose au blanc.
Picasso, ses tableaux magiques, « Femme dans un fauteuil » (1927)
Les poètes surréalistes influencent Picasso depuis 1925. Cette complicité dure jusqu’en 1930. Cet univers poétique et passionnel s’inscrit comme étant l’une des plus puissantes périodes créatrices de son temps.
En 1929 le peintre réalise « La femme dans un fauteuil rouge ». Comme les autres représentations féminines les yeux sont dilatés, la figure est en forme de pyramide, on perçoit l’influence du cubisme.
La femme dans un fauteuil rouge (1929)
Cette toile rencontre le succès aux Etats-Unis, lors de la rétrospective consacrée à l’artiste en 1939 à New York au MoMa (Le Museum of Moderne Art)
Arlequin 1927
Picasso a réalisé 7 tableaux surréalistes, « Arlequin », tous en 1927. Le bicorne identifie le personnage, les couleurs sont sombres et laissent deviner le vêtement d’Arlequin. La tête est en gros plan, les lignes déforment le visage.
« Tête de Demoiselle » Picasso, ses tableaux magiques, 1929
Des formes plus géométriques, un corps hexagonal percé d’orifices. Une bouche érotique et à gauche des mèches de cheveux sur un rideau vert.
Crucifixion 1930
Dernière œuvre de cette série magique: la « Crucifixion« , tableau réalisé en février 1930 sur une planche en bois. Des personnages géants et des miniatures s’opposent. Scène de cruauté, de mort et d’indifférence.
Pour le critique d’art Christian Zercos :
«L’extraordinaire imagination créative de Picasso fait de lui un magicien, capable d’inventer des formes inédites, susceptible d’influencer la pensée de celui qui les regarde. Radicales, ces nouvelles œuvres ont immédiatement suscitées des interprétations passionnées, qui subsistent aujourd’hui.»
Picasso : ses tableaux magiques, période 1926-1930, une exposition à découvrir au Musée national Picasso-Paris jusqu’au 23 février 2020.
Nic Blanchard-Thibault
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