Henri Matisse, une figure caractéristique, et la plus notable de l’art français.
Henri Matisse déclare: «Ce que je rêve, c’est un art d’équilibre, de pureté, de tranquillité, sans sujet inquiétant ou préoccupant, qui soit pour tout travailleur cérébral, pour l’homme d’affaires aussi bien que pour l’artiste des lettres par exemple, un lénifiant, un calmant cérébrale, quelque chose d’analogue à un bon fauteuil qui le délasse de ses fatigues physiques».
Matisse (31 décembre 1869 – 3 novembre 1954) est l’exemple de vocation tardive, rien dans sa jeunesse, ni dans son cadre familiale ne laissait prévoir l’orientation qu’il allait prendre.
Le déclic
Après de brillantes études de droit, il est clerc dans un cabinet d’avoué.
En 1890, hospitalisé pour une appendicite, sa mère lui offre une palette de peinture. Il commence à reproduire des tableaux célèbres. C’est le déclic. Il abandonne le droit pour se consacrer à l’art.
Les rencontres
Gustave Moreau l’accueille dans son atelier en 1897, où il recopie les chefs-d’œuvre français du Louvre. Au fil du temps il va rencontrer et étudier l’impressionnisme avec Pissarro, ce dernier lui apprend que la lumière est apportée par la couleur et non par le blanc. Il rencontre le peintre anglais John Russell et découvre Turner. Il fréquente l’académie Carrière avec Derain.
En 1901, Henri Matisse expose pour la première fois au Salon des Indépendants, puis à la galerie Ambroise Vollard. Il obtient sa première exposition particulière en 1904.
Il va expérimenter la technique divisionniste avec Signac, puis s’en éloigner pour se tourner vers une palette de couleurs vives.
L’évolution
Les années qui précèdent la Seconde Guerre Mondiale voient son art évoluer vers une grande simplicité du style.
Sa rencontre avec Renoir en 1918 va apporter à son œuvre une touche plus sensuelle. Il va aussi aborder la sculpture en 1924, conseillé par Auguste Rodin.
«J’ai toujours essayé de dissimuler mes efforts, j’ai toujours souhaité que mes œuvres aient la légèreté et la gaieté du printemps qui ne laisse jamais soupçonner le travail qu’il a coûté.» Matisse 1948.
Plusieurs expositions lui sont consacrées, Copenhague, New-York où il se déplace pour être juré du prix Carnégie de peinture, qui sera décerné à Picasso.
Rencontre avec les grands collectionneurs
En 1911 le collectionneur russe Sergueï Chtchoukine lui commande deux panneaux géants pour décorer l’escalier d’honneur du palais Troubetzkoy. Matisse va réaliser La musique, et La Dance qui sera le premier d’une série de trois tableaux.
La rencontre avec le Docteur Barnes à sa Fondation, se fera vingt ans plus tard. Ce dernier lui commande une grande fresque, ce sera la deuxième réalisation de La Danse.
En 1947, il se consacre à un travail « révolutionnaire » un album d’illustrations imprimées au pochoir, les textes de cette publication ‘Jazz’ sont de l’artiste lui-même.
La Chapelle de Vence :
La chapelle dominicaine de Vence, construite et décorée par Henri Matisse est un monument extraordinaire laissée à la France.
Le bonheur de vivre 1905-1906
Une œuvre légendaire de Henri Matisse, inscrite dans l’histoire de la peinture du XXe siècle.
Une représentation surprenante avec une application de couleurs abstraite dans la moitié supérieure du tableau, tout en subtilité. Dans la moitié inférieure, on observe divers personnages, les uns au repos, d’autres en position amoureuses. On remarque en arrière-plan la première représentation d’une ronde de danseurs.
Un effet paradisiaque semble se dégager de ce tableau, bien que les protagonistes semblent s’ignorer les uns, les autres.
La Danse 1910
Sergueï Chtchoukine, le commanditaire voulait un tableau qui puisse symboliser l’action, la passion et la contemplation.
Des corps simplifiés, les danseurs s’élancent dans un mouvement circulaire, certains courbés, d’autres en extensions pour donner le rythme, ils évoquent une danse proche des ballets russes. L’œuvre est portée par les trois couleurs primaires.
La Danse de Mérion 1931-1932
Dans cette version, destinée au Dr Barnes, huit personnages s’intègrent sous les voûtes dans un mouvement d’arabesque. Des danseurs disposés par deux ont l’air de supporter le poids des voûtes et s’opposent aux figures couchées.
Les personnages semblent emportés dans un tourbillon.
«C’est comme la rosace d’une cathédrale» déclare le Dr Barnes, admiratif de l’œuvre.
Les œuvres de Matisse en vidéo :
Matisse ne cessera jamais de peindre, toujours à la recherche de richesse chromatique et d’harmonie. « Un artiste qui a le plus lucidement examiné les raisons de son art essayant de démêler ses impulsions et de les expliquer »(J. Lassaigne)
Henri Matisse justifie son art dans ces termes : «Mon dessin au trait est la traduction directe et la plus pure de mon émotion, seule la simplification du moyen permet cela».
Nic Blanchard-Thibault