The Courtauld Gallery – La collection prestigieuse.
Samuel Courtauld réunit en moins de dix ans (1922-1929), l’une des plus belles collections impressionnistes.
La famille Courtauld
Samuel Courtauld (1876 – 1947) issu d’une lignée d’entrepreneurs Huguenot qui a fondé sa fortune sur la soie, a bâti un empire du textile et de la chimie grâce au brevet de la viscose, et ceci à échelle mondiale.
Homme d’affaire redoutable, il a su s’entourer de conseiller, de critiques d’art comme Roger Fry, et aussi le galeriste Percy Moore Turner. C’est ce dernier qui va lui faire acquérir son premier Renoir.
Le marchand d’art Ambroise Vollard va lui faire découvrir Cézanne, pour qui l’industriel aura une tendresse toute particulière, sa collection va en posséder treize.
La Collection
En moins de dix ans avec son épouse Elisabeth Samuel Courtauld accumule nombre de tableaux qui sont des icônes universelles. Leur projet était le partage de la culture, et faire connaître l’art français au Royaume-Uni. Les noms des artistes choisis donnent le vertige : Manet, Degas, Sisley, Monet, Renoir et aussi Gauguin, Pissarro, Van Gogh, Toulouse-Lautrec, Modigliani, Seurat….
L’industriel poète, amateur de belles choses, crée en 1923 le « Courtauld Fund » pour la Nationale Gallery de Londres dans le but d’enrichir les collections nationales.
Pour promouvoir l’éducation artistique il fonde le « Courtauld Institut of Art » où de nombreuses œuvres seront déposées.
Courtauld était guidé par l’émotion que peut provoquer la découverte d’une œuvre.
Promenade au milieu des prestigieux tableaux avec cette vidéo :
Quelques œuvres majeures :
« Un bar aux Folie Bergère » de Edouard Manet (1882)
Un tableau célèbre pour les impressionnistes, et étrange par son jeu de miroir qui renvoie l’image d’une salle comble et animée. Cela contraste avec la tristesse du regard de la serveuse, sans doute adressé à l’homme qui est devant elle et dont nous voyons le reflet dans le miroir.
« Antibes » de Claude Monet (1888), chez Samuel Cortauld
Des couleurs subtiles, vibration de lumière dans les branches du pin, et au premier plan la terre rosée s’oppose aux différentes nuances de bleu de la mer et des collines. Un tableau lumineux.
« Le Lac d’Annecy » de Paul Cézanne (1896)
Des dégradés de bleu et de vert pour exprimer les reflets de l’eau du lac. Des pointes de jaunes s’opposent au bleu pour marquer les reliefs des collines. L’arbre en premier plan semble être le gardien de ce lieu magique.
« La loge » de Pierre-Auguste Renoir (1874), les impressionnistes
Ce tableau est l’un des points forts de la collection des impressionnistes. C’est la représentation d’un couple au théâtre. La belle harmonie entre les différentes nuances de blanc révèle le talent de l’artiste pour peindre les vêtements. C’est une œuvre importante du mouvement impressionniste, très bien accueilli par les critiques lors de sa première exposition à paris en 1874.
« Nevermore » de Paul Gauguin (1897)
La toile est dominée par la nudité de la vahiné. C’est son épouse tahitienne qui aurait servi de modèle à Gauguin. Cette toile est empreinte de mystère. Deux personnes semblent chuchoter. Un corbeau, symbole de malheur nous rappelle par ailleurs le poème « Le corbeau » d’Edgar Allan Poe.
Dans ce tableau Gauguin s’éloigne des impressionnistes, il suggère, sans donné de réponse, la priorité de l’artiste était sa vision intérieure. Il déclare:
«En peinture comme en musique, il faut rechercher la suggestion plutôt que la description »
« Deux danseuses sur scène » d’Edgar Degas Samuel Courtauld
Une représentation délicate de deux danseuses en mouvement. Le peintre réalise une ode à la grâce dans ce tableau. Le blanc des tutus attire le regard et s’oppose au fond fleuri.
« Les joueurs de cartes » 1892-1896 de Cézanne, Samuel Courtauld
Cézanne traite plusieurs fois le thème du joueur de cartes en trouvant ses modèles chez les paysans d’Aix. Le peintre veut -il représenter l’affrontement auquel se livre l’individu social à travers une activité ludique ?
« Peindre ce n’est pas copier servilement l’objectif, c’est saisir une harmonie entre des rapports nombreux » explique Cézanne
« Te rerioa » 1897 de Gauguin, collection Samuel Courtauld
Dans ses tableaux, Gauguin exprime sa fascination pour la sensualité librement exprimée par les femmes tahitiennes ; cela contraste avec la rigueur imposée aux femmes occidentales à cette époque.
Un sentiment de douceur et de sérénité se dégage de Te rerioa.
La collection est majoritairement hébergée à Londres à la Courtauld Gallery.
Nic Blanchard-Thibault