IGGY POP : The Idiot par Marc Besse

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Roquairol attitude

IGGY POP The Idiot par Marc Besse
IGGY POP The Idiot par Marc Besse (DISCOGONIE)

Le type avait l’air dérangé sur cette pochette en noir et blanc, au milieu du fuselage argenté du triple live de Wings ou de l’usine du dernier Pink Floyd. Et ça nous plaisait. Dans Best ou Rock&Folk, les journalistes évoquaient parfois son groupe, les Stooges et leurs disques dont le dernier Raw Power, avec David Bowie. En ce mois de Mars 1977, L’homme qui venait d’ailleurs (Voir le film The Man Who Fell To Earth) n’était pas loin non plus sur les présentoirs muraux, de profil sur fond orange. Son nouvel album paru plus tôt, en début d’année, Low. Apparemment, d’après les revues, il travaillait à nouveau avec le gars. Mais certains racontaient qu’après Lou, le Bowie vampirisait maintenant Iggy, ou le nursait, l’Idiot

Iggy Pop et David Bowie en 1977 (Photo : X)
Iggy Pop et David Bowie en 1977 (Photo : X)

Une création bicéphale

Après son essai sur le No Comprendo des Rita Mitsouko déjà dans la collection Discogonie, Marc Besse analyse cette fois le premier album solo d’Iggy Pop. Il nous rappelle ainsi l’amitié naissante entre le Dandy en reconstruction et l’Iguane en perdition. Un lien indispensable pour comprendre les conditions de réalisation de cet LP, véritable création bicéphale, l’un, Bowie, ayant trouvé le parfait interprète de ses expérimentions musicales et l’autre, Pop, le décorateur idéal pour ornementer ses textes.

Iggy Pop – Sister Midnight – The Idiot (1977)

L’auteur raconte également les séances d’enregistrement – à la Française aurait dit Arno – au maintenant mythique château d’Hérouville, pendant les brûlures de l’été 1976. Un beau paradoxe quand on découvre la froideur des résultats. Des sessions donc accompagnées par Laurent Thibault, alors aux commandes de la bâtisse et de la console, et parallèlement bassiste de Magma. Thibault, dont le rôle enfin reconnu s’avère essentiel, par exemple en apportant des trouvailles technologiques qui vont marquer le son de l’album. Ou par ses lignes de basses, accompagnées de la batterie de Michel Santangeli, le batteur d’Higelin. Une assise rythmique fondamentale qu’utiliseront les deux sbires, mais qui sera oubliée dans les crédits du disque, pour de sombres histoires d’égos…

Iggy Pop – Nightclubbing – The Idiot (1977)

Enfin, cet album finalisé à Munich puis Berlin, profondément marqué d’ailleurs par les groupes allemands, surtout Kraftwerk, et au contenu littéralement inouï en 77, sera assez mal accueilli. Cependant, Marc Besse rappelle qu’il aura, en anticipant les sons et les attitudes, une influence considérable sur les nouvelles vagues à venir. Tout cela, et plus encore, la vraie China Girl, les bouderies de Bowie, Joy division, le Roquairol d’Erich Heckel, les prémices de Low ou un cocasse rendez-vous manqué avec Edgar Froese de Tangerine Dream, voilà autant de confirmations et de révélations qu’offre ce nouveau et captivant volume de Discogonie.

Iggy Pop – Mass Production – The Idiot (1977)

 

Bruno Polaroïd

Iggy Pop : The Idiot de Marc BesseCollection DISCOGONIE – Éditions Densité – 144 pages – 12,90 Euros – Disponible depuis le 17 Septembre 2025

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