Il y a encore une part d’imprévisible…

… Dans notre monde soi-disant programmatique. Ainsi ce Mercredi 30 Avril à l’Aéronef de Lille où étaient prévues trois formations.
En ouverture, l’artiste / chanteuse / violoniste belge Catherine Graindorge nous a offert une étonnante performance. Elle était accompagnée du contrebassiste / bassiste Cyrille de Haes, du claviériste Simon Ho, de sa fille Lula Rabinovitch au chant et de… Simon Huw Jones, le chanteur / poète incantatoire de And Also The Trees !
Catherine Graindorge – Eurydice – Songs For The Dead (2025)
Extraites de son album Songs For The Dead, ses mélopées mélancoliques et oniriques, ont emporté une grande partie du public lillois. Parfois, les voix des deux sirènes – Catherine et Lula – se mêlaient aux monologues graves de Simon Huw Jones, sur un lit de plaintes au violon, de piano ou d’harmonium, et de basse obsédante. L’on retrouvait alors des atmosphères Fin de siècle proches de Agnel Obel et surtout des géniaux mais trop peu connus Crime & the City Solution, sans malheureusement la pulsation rythmique. La plus belle découverte de la soirée !

L’autre surprise !
On nous avait annoncé un set plutôt Electro de Lol Tolhurst, l’historique batteur / cofondateur de The Cure et plus accessoirement claviériste jusqu’en 1989, conformément à son dernier album, Los Angeles, commis en compagnie de l’autre grand percus de la New Wave, Budgie de Siouxsie And The Banshees.
Alors quel étonnement, quand on a vu le gars se mettre à la batterie, tandis que le rejoignaient son fiston Gray au chant et à la guitare ainsi que Oliver Cherer, le bassiste de Miki Berenyi, l’ex chanteuse / guitariste de Lush. Et back to The Eighties !

Se sont succédés des extraits de Three Imaginary Boys – 10:15 Saturday Night -, de Seventeen Seconds – A Forest -, de Faith – The Holy Hour, All The Cats Are Grey et même de Pornography – Superbes Siamese Twins ou Hanging Garden et une version de A Strange Day chantée par Miki Berenyi elle-même – !
En bonus, Stranger, un titre en commun avec tout le groupe de la chanteuse, plus voisin d’ailleurs de Lush que de Cure avec son rythme hypnotique, les couches Noisy de guitares, et les Ahhhhh extatiques de Miki en écho réverbéré. Tout le Lush qu’on aime… Ou pas.
Miki Berenyi Trio x Lol Tolhurst x Gray – Stranger (2025)
Bon, revenons à Lol et ses gars. C’était un drôle de moment émotionnel de le revoir ainsi derrière ses fûts, quarante ans après son premier passage à Lille en 1981 (Lire : The Cure En Concert – Récit inoubliable du 12 Octobre 1981), retrouvant son jeu minimaliste ou tribal sur les compos de l’ami absent, Robert Smith. Le fiston, Gray Tolhurst, ne s’est pas trop mal débrouillé au chant. Par contre, la restitutions des parties de guitare du Robert – faussement simples – semblaient plus aléatoire. Le bassiste invité a lui bien assuré les boucles de Simon Gallup même si ses sonorités passaient un peu à côté… Le public en noir n’en demandait pas tant, retrouvant les rituels habituels des concerts actuels de The Cure. Cela nous a quand même laissé un certain goût d’amertume. Allez savoir pourquoi…
Lol Tolhurst & Gray + Oliver Cherer – 10:15 Saturday Night Live At Lille (2025)
Quant au Miki Berenyi Trio ou MB3, désolé, mais le morceau Stranger nous a suffi. D’après les échos – sic -, les fans de Lush et de Dream Pop ont été ravis. Tant mieux !
Remerciements à Sébastien Faits-Divers pour ses photos et la vidéo !
Bruno Polaroïd