Un Grand Souhait à Redécouvrir
Des Guitares Puissantes
Il y a trente ans, eh oui déjà !, sortait Wish, la suite programmée de l’immense Disintegration. Et justement la question est : comment aller plus loin ?
La réponse judicieuse consiste à se diriger différemment tout en conservant ce qui fait qu’on aime The Cure, à savoir une alternance de titres très (trop?) pop, et d’autres plus graves, tristes, noirs.
Entre 1988 et 1992, en gros, une nouvelle déferlante arrive d’Outre-Manche qu’on appelle le shoegaze, éventuellement, la noisy pop. Les groupes s’appellent Jesus and Mary Chain, My Bloody Valentine, Ride, entre autres. Le jeu consiste à mettre les amplis à fond, à regarder ses pompes pour changer souvent le sons des guitares plaqué sur des rampes d’arrangements.
The Cure – Open (Live, Wish Tour 1992)
Robert Smith qui aime écouter ce qui se trame musicalement trouve l’idée intéressante d’autant que ces groupes se revendiquent de son remède imparable. Ni une, ni deux, il doit se dire qu’on va leur montrer aux gamins qu’on peut le faire aussi. Hop ! toute la troupe est embarquée vers un nouveau souhait plein de ressources. Les guitares sont débridées, la basses ronronne comme un tigre affamé et la batterie n’en peut plus de rouler les mécaniques. Seul, l’accompagnement des synthés se fait plus discret. Logique.
The Cure – From the Edge of the Deep Green Sea (Live, Detroit, 1992)
Trente ans plus tard, il fallait bien arroser ça et sortir, comme The Cure le fait régulièrement, une nouvelle édition accompagnée de deux opus supplémentaires, de la même période naturellement, avec démos, inédits ou raretés et remasterisation de l’original. Et sincèrement, elle vaut le coup. Le plaisir de redécouvrir « Open », « Apart », « From the Edge of the Deep Green Sea », « Trust », « A Letter To Elise » ou « End », plus clairs, plus directs, plus francs est un véritable bonheur (ce qui ne veut pas dire que l’original était un brouillon, juste qu’il correspondait au son rock de la période).
The Cure – A Letter to Elise (Live, 1991 Rare)
Le deuxième cd correspond a des raretés, des faces b, des instrumentaux d’une beauté sidérante. Pas la peine d’en dire davantage, il suffit de mettre les écouteurs et de se laisser bercer par différentes versions plus calmes mais tellement envoûtantes.
Le troisième cd nous embarque carrément vers certains inédits (ou presque), des versions étonnantes pour s’achever par un homérique « End » tiré du concert au Zénith parisien de la tournée qui suivit, issu des chutes du live « Paris » encore gravé dans toutes les mémoires.
The Cure – End (Live, 1992)
Bref, sortez vingt euros de votre porte-monnaie et vous avez votre cadeau de Noël tout préparé.
The Cure – Wish (30th Anniversary) – 3 CD
Fiction Records
Patrick Bénard