Michel JONASZ – Changez Tout (1974-1976)

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Michel JONASZ – Changez Tout (1974-1976)

Michel Jonasz

« Changez tout changez tout, votre monde ne tient pas debout. Changez tout, changez tout, changez tout »

En 1975, c’est depuis ce refrain que Michel Jonasz interpelle le public via les grandes ondes. Le chanteur aurait-il des pouvoirs divinatoires ? Décennie 2020, la proposition colle parfaitement au quotidien. Musicalement, la trame du morceau s’appuie sur un clavier « Fool To Cry » (The Rolling Stones – 1976) parsemée de cordes discrètes, elles-mêmes parallélisées d’une virgule de guitare slide. Côté voix, on distingue clairement tant le vibrato séré qu’il affectionne que sa façon d’aborder les mots. Adepte de la ballade « caramel », celle qui colle aux tympans, Jonasz parfumera la suite de son répertoire de cette fragrance, versus beurre salé.

Michel JONASZ – Changez Tout

La même année, il livre une chanson sépia empreinte de nostalgie. Les paroles, sont poétiques, évoquent la famille et l’enfance, un espace-temps bleu pastel où l’écume mime le vol libre des goélands sur l’océan. Il transforme le quotidien, éloge de la banalité, en un instant magique, en souvenir doré. Devenu adulte, on comprend pourquoi ce tableau sans vagues, devenu sécurisant, s’est ancré dans l’esprit. S’il n’est synonyme de bonheur, il en a la saveur.

Les Vacances au Bord de la Mer

« Alors on regardait les bateaux, on suçait des glaces à l’eau. On avait le cœur un peu gros mais c’était quand même beau »

C’est en 1974 que le chanteur rencontre ses premiers grands succès sous son propre patronyme. Concomitamment, en compagnie de Gabriel Yared, il signe des albums entiers pour les autres, dont Françoise Hardy (Musique Saoule en 1978…). Étonnamment, chose rare, son premier 45-Tours porte deux top-singles. Face A et Face B suscitent le même intérêt au sein des foules. « Dites-moi » et « Super Nana » forment un doublé magnifique, différent dans le rythme mais constant dans l’engouement. Michel Jonasz a trouvé le créneau musical par lequel il rejoint les « cadors » de la « variété » française, sans mièvrerie, sur la base de simples mélodies, de mots attachants.

Michel Jonasz

Michel JONASZ – Dites-Moi

« Dites-moi, dites-moi-même, qu’elle est partie pour un autre que moi mais pas à cause de moi. Dites-moi ça, dites-moi ça »

Abordé sous l’angle de son refrain, on peut penser que l’histoire narre les déboires d’un homme désenchanté qui espère qu’on l’a quitté, non pas pour ce qu’il est mais pour l’amour d’un autre. Seulement, il y a les couplets, et là … Décès d’une mère ? Décès d’un enfant ? Réel retour au célibat imposé ? Jonasz à des pudeurs qui lui sont propres, des tiroirs secrets. Autobiographique ou fictif, un insurmontable chagrin ? Mari ou amant délaissés, jouer la Face B !

Super nana

« Quand j’la pêche à la ligne du haut d’mon balcon, elle m’emmène dans l’parking et sur l’béton. C’est l’Brésil pour mille balles et j’crawle dans l’pentothal. J’touche le fond de mes palmes, d’la neige du napalm. Une super nana, Une super nana »

Du priapisme fantasmé à la réalité du toucher, il y a parfois une autoroute à traverser, du genre très fréquentée. Tout simplement descendre de son balcon consiste parfois en la meilleure solution. A peine remis de ces émotions sentimentales, une nouvelle désillusion prend corps. Lorsqu’on ne parvient pas à retenir le fruit de ses amours, la sagesse impose la remise en question. Mais ce ne sont que des chansons …

Michel JONASZ – Je Voulais te Dire que je t’Attends

En matière de salle d’attente, il y a du monde au portillon. En 1974, Michel Delpech chante « Je l’Attendais ». Aidé par JJ.G, L’idole des jeunes patiente jusqu’en 1986 avant d’avouer « Je t’Attends » à sa bien-aimée. Pour sa part, en la caniculaire année 1976, Michel Jonasz expose davantage son désarroi : « Je Voulais te Dire que je t’Attends ». Si après ça elle ne revient pas …

« Je voulais te dire que je t’attends et tant pis si je perds mon temps. Je t’attends, je t’attends tout le temps, sans me décourager pourtant. Comme quelqu’un qui n’a plus personne, s’endort près de son téléphone et sourit quand on le réveille. Mais ce n’était que le soleil »

On a ce qu’on mérite ? Pas toujours, pas toujours … Entre 1974 et 1976, Michel Jonasz sème le doute : « Changez tout ».

Thierry Dauge

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