Ceinture d’Argent et Album en Or
Du rock dur dans du folk repus
Jamais David Eugene Edwards n’avait mis autant de temps pour suivre son aventure discographique et intérieure. Il a fallu attendre près de six ans avant la suite de Start Treatment en 2016.
Petit rappel pour ceux qui ne connaîtrait pas ce groupe devenu mythique parce qu’il faisait suite à un autre groupe qui va ressembler progressivement à celui-ci, à savoir 16 Horsepower.
Et, curieusement, il faut se plonger dans les racines d’un groupe… français. Etonnant, non ?
Orchestre Rouge – Soon Come Violence
Alors vite fait, tout commence par Orchestre Rouge, au tout début des eighties avec pour particularité d’avoir au chant un américain qui va en imposer. Théo Hakola, offre ses vocalises à Martin Hannett, ni plus ni moins que le producteur attitré de… Joy Division. Eh oui, carrément !…
Pation Fodder – Heart Hunters
Ensuite le groupe devient Passion Fodder pour un rock plus country et politique. A sa disparition, la rythmique rencontre David Eugene Edwards, engagé dans un folk désincarné dédié souvent à la religion, déjà, mais sans exagération.
16 Horsepower – American Wheeze (Live)
Le trio devient alors 16 Horsepower et va combler les amateurs de Nick Cave ou de Tom Waits. Eux aussi se séparent. Ainsi à ses débuts, Wovenhand, découpé en deux parties Woven Hand, se conjugue surtout avec un réel côté folk. Mais le côté rock revient au fil des albums jusqu’au sublime Reflaction Obscurate en 2014, suivi de près par Star Treatment en 2016, encore plus défoncé que le précédent et pourtant plus convenu.
Wovenhand – Duat Hawk
Et voilà que six ans plus tard Wovenhand donne une belle suite à son œuvre. Silver Sash reste dans la lignée d’un rock teigneux où le folk a disparu. Ce qui change légèrement est la reverb instituée comme obligation ce qui augmente la conviction que David Eugene Edwards devient un pasteur chamboulé par ses contradictions. Et c’est là que constitue la belle surprise, celle d’un album que certains trouveront monocordes ou monotones, sauf que c’est justement là qu’il veut nous emmener et la fascination n’en est qu’amplifiée. Inutile de sortir un titre de cette œuvre intemporelle, tout se tient dans l’écoute, il suffit de fermer les yeux et de vous laisser transporter.
Wovenhand – Omaha
Wovenhand – Silver Sash
Glitterhouse
Patrick Bénard