COUNTRY JOE & THE FISH, l’acid rock de San Francisco

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Country Joe and the Fish n’est pas un groupe comme les autres. Célèbre pour son passage au Festival de Woodstock, et son cours d’orthographe (F-U-C-K), sa grande créativité peine encore aujourd’hui à resurgir.

Entre militantisme et paysages psychédéliques

Dans la mouvance San Franciscaine de 1967, Joseph Allen McDonald dit Country Joe se démarque par son engagement politique. De parents communistes, il fraternise très jeune avec les milieux d’extrême-gauche.

Au final, épousant la philosophie beatnik, il milite essentiellement pour la paix. Cultivant un certain gout pour la provocation, avec Barry, son jeune acolyte, ils osent associer le nom de code donné à Joseph Staline dans l’US Army (Country Joe), et une référence à Mao Zedong (Fish). Tout ça au pays de l’Oncle Sam, durant les sixties ! Cette farce a quelque chose de suicidaire, ou de diablement téméraire.

A cette époque, par ses actions et ses prises de position, Country Joe & The Fish est sans doute le groupe de rock le plus militant d’outre-atlantique, et le plus impliqué dans la cause pacifiste. Son cheval de bataille (si j’ose dire) : mettre un terme à la Guerre au Vietnam. Pourtant, durant l’année 67, le LSD semble avoir eu plus d’influence sur leur oeuvre que leur idéologie. Il émane de l’album Electric Music For Mind and Body, une atmosphère unique, où s’invitent la mystique du blues et les rêveries psychédéliques.

Le groupe se forme autour du chanteur charismatique Country Joe McDonald. Alors compagnon et alter-ego de Janis Joplin, il est un membre actif de la communauté de Haight Ashbury (San Francisco).

Country Joe

A l’instar des Grateful Dead, multipliant les concerts pour la cause, McDonald possède la panoplie d’un musicien accompli ayant digéré le blues, le folk, et son émulsion rock. Il compose la quasi-totalité des morceaux du groupe, certains très représentatifs du mouvement de San Francisco.

Country Joe & The Fish – Superbird

Il est épaulé par Barry Melton (alias The Fish), jeune guitariste de 18 ans aux idées contestataires. Ce dernier est l’autre tête pensante du groupe.

Country Joe
Barry Melton

Possédant comme son comparse une bonne maîtrise des musiques américaines, il est également un adepte du rock psyché naissant, et apporte une couleur significative aux œuvres du groupe.

Country Joe & The Fish – Death Sound Blues

L’album Electric Music for the Body and the Mind est un véritable manifeste hippie, témoignage authentique d’une époque où la musique semble plus diversifiée, et plus libre que jamais.

Tout est dans le titre. Ce disque est une œuvre thérapeutique, une invitation au voyage intérieur. En toute sérénité, évitant le piège du chaos psychédélique, il devance le groupe Sweet Smoke et son Just a Poke, de quelques années.

Country Joe & The Fish – Flying High

Enregistré en février, cet album ne voit le jour que le 11 mai 1967. Sur les titres Section 43,  Love, et Bass strings on peut sentir l’influence des Doors, voisins de Los Angeles ayant pris tout le monde de vitesse avec la sortie de leur premier album le 4 janvier 1967.

En effet, l’omniprésence de l’orgue joué par David Cohen constitue un atout non négligeable. Il fournit notamment à certains titres, un tapis sonore mystérieux et envoûtant. Lorsque l’atmosphère hallucinée et le chant mystique de Country Joe tentent de nous entraîner dans le désert et ses mystères chamaniques, il évoque inévitablement les paradis artificiels et les messes noires du quatuor de Venice Beach.

Country Joe & The Fish – Bass Strings

Même si je m’efforce d’en extraire l’essence, cet opus a tout du premier album concept, enregistré cinq mois avant la sortie du référentiel Sgt Pepper’s des Beatles. D’ailleurs Porpoise Mouth, a de faux airs des Fab Four en devenir…

Country Joe & The Fish – Porpoise Mouth

Dans le San Francisco de 1967, il n’existe pas la moindre rivalité entre les différents artistes peuplant la ville. L’entraide et l’admiration mutuelle sont de mise. L’amour libre et non exclusif également.

Grace Slick

On ne saura jamais si Country Joe et Grace Slick (chanteuse de Jefferson Airplane) ont consommé leur relation, mais une chose est certaine, le texte du titre suivant, véritable prog-rock avant l’heure, est une authentique ode amoureuse à la sublime brunette.

Grace

Electric Music for the Body and the Mind est une balade dans le cosmos, au milieu des étoiles, tout autant qu’une plongée dans nos abîmes intérieurs. Un voyage à effectuer d’une seule traite, sans halte, ni détour. Et puisqu’il est question d’étoiles et de forces cosmiques, comme le disait un célèbre petit bonhomme vert, “vous y trouverez, ce que vous y apporterez”…

Serge Debono

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