Bo Diddley : citation and Story
THE STORY OF BO DIDDLEY
Bien que natif du Mississippi, c’est dans une famille d’adoption vivant au sud de Chicago que grandit Bo Diddley né Ellas McDaniel. Vivant dans un quartier défavorisé, il se forge un caractère de battant et délaisse les études pour la lutherie. Il commence à vivre de petits boulots et pratique le violon. Mais bercé par le blues électrique de Muddy Waters et John Lee Hooker, il opte finalement pour la guitare.
Il se produit aux coins des rues de Chicago, et jouit d’une grande popularité auprès des habitants. Il hérite du surnom “Bo Diddley” en rapport à l’instrument sur lequel se sont aguerris de nombreux bluesmen durant la première moitié du XXème siècle. (Nommé le “diddley bow”). Une sorte de guitare fabriquée de manière artisanale à l’aide d’un fil de fer clouté dans le mur, et tendu sur une bouteille afin de reproduire les sonorités du bottleneck.
Inspiré par les chants gospels et la pratique du violon, Bo Diddley développe une technique rythmique très personnelle. Celle-ci ne va pas tarder à influencer aux milieu des années 50 un nouveau courant… le “Rock’n’roll”. Ses innovations technologiques également. Son jeu percussif et son passé de luthier l’incitent à intégrer à la fabrication de ses guitares (Gretsch), des outils révolutionnaires pour l’époque.
Notamment l’une des premières boîtes à rythme ainsi qu’un pad électronique !! Il est le premier à confectionner un vibrato, ou encore des boutons de réglage contrôlant les effets. Premier rocker à utiliser l’accord ouvert (issu du blues). Il semblerait même qu’il l’ait enseigné à Keith Richards et Brian Jones sur la première tournée des Rolling Stones.
Il signe un contrat chez Chess Records en 1954.
La maison de disques favorise le blues et le retour aux racines africaines. Ceci pousse Bo Diddley à persévérer dans son style rythmique très marqué. Surnommé “jungle beat” ou “diddley beat” ce rythme singulier est renforcé par son joueur de maracas attitré, Jerome Green. Dès son premier tube, il devient sa marque de fabrique. De nombreux guitaristes comme Buddy Holly puiseront par la suite leur inspiration dans ses oeuvres. Comme ce titre repris par Quicksilver Messenger Service sur leur album “Happy Trails”, ou encore en ouverture de leurs concerts par les Doors…
Bo Diddley – Who do you love
La même année, ce colosse aux doigts de fée est tout près de saboter sa carrière lors de sa première apparition télévisée. Invité au Ed Sullivan Show, véritable institution américaine, le célèbre animateur le présente comme un artiste folk venu chanter un standard de country…
Sans le prévenir, Bo Diddley change d’avis, et interprète son premier tube “ Bo Diddley”. Si l’altercation qui s’en suit avec Ed Sullivan l’empêche d’apparaître sur le petit écran durant de longues années, il s’attire la sympathie et l’admiration de la génération suivante ( The Who, Rolling Stones, Kinks, 13th Floor Elevators, Led Zeppelin…) Les Pretty Things tirent notamment leur nom d’un de ses célèbres titres…
BO DIDDLEY – Pretty Things
https://www.youtube.com/watch?v=ljfceJwgDwk
Son statut de pionnier du rock est incontestable, pourtant on peut regretter que son oeuvre ne bénéficie que d’une maigre notoriété auprès du grand public. Ses titres sont souvent popularisés par d’autre, et Bo Diddley connaît surtout un succès d’estime, malgré les hommages précoces de Janis Joplin, Jimi Hendrix et d’autres grands du rock. Les Animals publient même, dès 1964, une chronologie du rock le glorifiant.
The Animals – The Story of Bo Diddley
Ses innovations et son influence auront également une répercution sur l’histoire de la soul et du funk. « L’homme-pionnier » s’éteint le 2 juin 2008, victime d’une crise cardiaque. Laissant l’image d’un savant-fou, le souvenir d’un précurseur, et l’empreinte indélébile du fameux « diddley beat ».
Serge Debono
[…] la radio, Jimi reproduit d’oreille des titres de Chuck Berry, Ray Charles, Buddy Holly ou Bo Diddley. La musique occupe toutes ses pensées. Il commence à dormir avec sa guitare et se découvre une […]