LAME – Up, Down, Aside
Ne pouvant faire appel à des références spécifiques pour imager son ressenti, le chroniqueur se trouve parfois fort marri… Mais néanmoins heureux ! En effet, quoi de plus agréable que rencontrer un groupe proposant une musique originale, difficilement comparable à celle d’autrui ? Du sang neuf ! Avec Up, Down, Aside, Lame verse dans cette catégorie.
Personne n’étant jamais vierge d’influences, on peut quand même évoquer The Strokes, Franz Ferdinand ou, dans une moindre mesure, Arctic Monkeys, pour l’esprit, le groove et une certaine propension à vouloir se démarquer, justement. Le mariage des guitares n’est pas non plus sans rappeler un certain Television sur l’emblématique Marquee Moon, ce genre de points de croix, lianes de notes savamment assemblées qui nous laissent suspendus, en état d’apesanteur ou en apnée.
LAME – Break Up Make Up
Éclatantes d’élégance et de beauté, les différentes parties qui les composent formant un tout sans redondances, un espace musical à l’équilibre mesuré, les chansons défilent, royales. L’auditeur tatillon cherche le biais, la faute, la claudication coupable, le nævus sur cette partition épurée du moindre « à côté ». Passe ton chemin, critique acerbe. Plus on écoute Up, Down, Aside, plus on apprécie d’y revenir. Certes, dans un premier temps, on est tenté de tiquer sur la voix, et puis on adoube. Tom Verlaine (Television), Jonathan Richman (The Modern Lovers), David Byrne (Talking Heads), Etienne Sauvage (Lame), tout est dit.
Fun (Live at Le Ferrailleur – Nantes)
Et n’imaginons pas que le groupe, à l’occasion de cet album, émerge d’une dimension parallèle. Avant Up, Down, Aside, Lame c’était déjà un EP quatre titres : Pleasantly Desappointed…
LAME – Relieved
Si vous aimez les albums de rock lorsqu’ils sont façonnés, travaillés et présentés sous des atours envoûtants, celui-ci vous attend. Pour que les joies électriques de l’automne parfument vos cœurs d’exaltantes phéromones.
Thierry Dauge
LAME – Up, Down, Aside – Inouï Distribution – Sortie le 17 novembre.
