Népotisme, ploutocratie, oligarchie ?
Délinquant pris en flagrant délit « présumé innocent »…
De nombreux mots ont enrichi (enfin, « enrichi »… est, justement, un bien grand mot) notre vocabulaire depuis une centaine d’années. Beaucoup sont liés aux inventions récentes ; ce n’est donc pas très original. « Je te téléphonerai ce soir »… n’était pas formule très répandue avant l’invention du téléphone (je pense que nul ne le contestera).
En revanche, on peut penser que des millions de gens avaient déjà bouffé un bout de barbaque glissé entre deux tranches de pain avant que le domestique de John Montagu, quatrième duc de Sandwich, pensât en 1762 à baptiser le petit en-cas du nom de son maître.
Mais ce qui est beaucoup plus intéressant, ce ne sont pas les mots par eux-mêmes, mais les formules, qui évoluent avec le temps.
… Présumé innocent
Autrefois – il n’y a pas si longtemps – lorsqu’un individu faisait l’objet d’une enquête de police, on disait qu’il était soupçonné. Aujourd’hui, c’est politiquement incorrect, et surtout risqué, depuis que les Français ont emboîté le pas des Ricains et font des procès à tout bout de champs. Alors aujourd’hui on n’est plus soupçonné mais mis en examen: le terme a remplacé en 1993 celui de inculpé… ça permet quand même d’être présumé innocent jusqu’à la fin d’un procès ! Et si l’on a du fric pour se payer un bon avocat, on peut faire appel… ça peut durer des années (voyez les Balkany). Si entre-temps on peut bénéficier d’une immunité quelconque, on joue sur du velours. Certains pensent d’ailleurs à revenir au bon vieux septennat, ça permet de gagner encore deux ans.
Présumé…
Le mot permet de faire une distinction entre délinquance en col blanc et délinquance à gros sabots. Un type qui coupe son beau-frère en morceaux est présumé coupable. Un type qui porte bien – costumes à 15 000 balles, genre Fillon – est présumé innocent. On sait jamais, faut pas risquer de le vexer. Alors, GRANDE QUESTION… Quels mots sont « politiquement corrects » ou « incorrects » ?
La ploutocratie
INCORRECT ! La ploutocratie (du grec ploutos : richesse et kratos : pouvoir) consiste en un système de gouvernement où la richesse constitue la base principale du pouvoir politique. N’est-ce pas notre régime actuel ? Le terme, pourtant, n’est utilisé par personne car il se réfère au vocabulaire de… Hitler.
Le népotisme
Avant son élection, Emmanuel Macron promit une loi anti-« népotisme ». Si elle est passée, lui en tous cas ne l’applique pas !
Le népotisme est la tendance de certains supérieurs ecclésiastiques, évêques et papes, et par extension de certains dirigeants d’autres institutions, à favoriser l’ascension des membres de leurs familles dans la hiérarchie qu’ils dirigent, au détriment des processus de sélection ordinaires, du mérite et, le plus souvent, de l’intérêt général.
Le terme est parfois utilisé, par extension, pour désigner la tendance à favoriser ses protégés ou ses amis proches au détriment de processus de sélection ordinaires, du mérite ou de l’intérêt général, mais l’usage est alors assez impropre : il vaudrait mieux parler de favoritisme ou de copinage.
L’oligarchie
Une oligarchie (du grec ancien ὀλιγαρχία / oligarkhía, dérivé de ὀλίγος / olígos [« petit », « peu nombreux »], et ἄρχω / árkhô [« commander »]) est une forme de gouvernement où le pouvoir est réservé à un petit groupe de personnes qui forment une classe dominante. Vraiment je ne vois pas à qui on pourrait penser. Mais alors vraiment pas…
Et puisque le présent article tourne autour des sujets de l’ARGENT et du POUVOIR… trois petits extraits d’un film de 1934 de Frank BORZAGE