Where is my mind : un état de conscience modifié
Where is my mind: le plus gros succès des Pixies est paru sur l’album Surfer Rosa en 1988. Cette chanson a été écrite quelques années auparavant par leur chanteur et guitariste Frank Black alors qu’il pratiquait la plongée sous marine dans les Caraïbes durant ses études. Il va s’en dire que son succès a été décuplé lorsque le titre s’est retrouvé dans la Bo du film: Fight Club en 1999. Une recette incroyablement efficace: énergie, sens de la mélodie, violence, humour et un brin de magie. En effet, les «Pixies» sont en réalité de petits elfes malicieux. Un nom de groupe choisi dans le dictionnaire parce qu’il sonnait bien… intuitif et efficace.
Pixies : Where is my mind
Album – Surfa Rosa – 1988
Dans ce premier LP des Pixies, une alchimie exceptionnelle s’ébauche, créant une atmosphère qui évoque une formule musicale à la fois magique et captivante. L’album résonne comme une véritable expérimentation artistique, où chaque élément musical est soigneusement agencé pour produire une expérience sonore hors du commun.
Le groupe parvient à fusionner des éléments apparemment disparates, en mêlant une poésie chargée de surréalisme à une énergie rock débordante. Ce mariage audacieux entre des paroles énigmatiques et des riffs de guitare frénétiques, diffuse ainsi une synergie émotionnelle unique. L’union de l’abstrait et de l’explosif crée une tension narrative à travers la musique, tout en offrant un exutoire émotionnel puissant pour l’auditeur.
Simple et efficace
L’album est pourtant d’une simplicité redoutable dans sa structure. Les Pixies ont l’art de canaliser cette complexité pour la rendre accessible au grand public. Les morceaux sont concis, directs, et portent en eux une énergie brute, telle une douche froide en pleine bourrasque électrique, cet album défie les attentes.
Il s’en dégage une expérience sensorielle intense, où les contrastes entre la poésie et l’énergie créent un sentiment de dualité qui donne vie à la musique. Une telle fusion d’éléments contraires, exécutée avec maestria, fait de cet album des Pixies une œuvre à part, à cheval entre rêve et réalité.
Le son de cet album initial puise profondément dans les racines du garage rock, marqué par le choix d’une batterie imposante, semblant dicter une rythmique hypnotique. La présence avisée de Steve Albini en tant qu’ingénieur du son, déjà connu pour son travail sur « In Utero« , le troisième opus de Nirvana, donne une assise solide au projet.
Where is my mind
Cependant, ce qui transcende cette recette, c’est un élément surprenant et récurrent sur le titre Where is my mind : une vocalise étrange s’intègre au sein du morceau comme le cri d’un mammifère marin. Imaginez un chant de sirène dans un monde narco-aquatique, une expérience sonore à nulle autre pareille.
« Where is my mind » pourrait facilement nous plonger dans un état modifié de conscience. Cette chanson iconique est tellement évocatrice qu’elle tend à nous faire perdre temporairement nos repères. Sa mélodie envoûtante et ses paroles énigmatiques laissent la porte ouverte aux interprétations de chacun.
Ces nombreuses reprises aux arrangements parfois originaux sont aussi là pour valider son statut de chanson culte.
Bien plus qu’une simple chanson, il s’agit une expérience musicale qui transcende les frontières du temps et de l’espace, nous invitant au voyage dans les méandres de notre univers émotionnel et mental…
Les sirènes sont proches, l’enchantement est total!
Auguste Marshal
Cover exceptionnelle par le groupe Nada Surf
Citations de Frank Black :
Si un martien débarque sur Terre et qu’il me demande : «Qu’est-ce que c’est le rock’n’roll ?» Je lui fais écouter les Ramones.
Iggy est le seul mec sur lequel je me calque. Je peux écouter un album des Pixies et dire: « Oh ouais, il y a du Iggy Pop là-dedans ».
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