Joe STRUMMER – en studio et en concert
En studio
1999, après avoir regroupé des musiciens sous le nom de The Mescaleros, Joe Strummer sort enfin un nouvel album. En 2001, Global a go-go est donc la deuxième livraison de l’artiste et du groupe. L’inspiration tutoie un rock «world», comme on dirait «world music», assaisonné d’une pincée de folk et d’un zest de musique quasi traditionnelle. Des instruments acoustiques, violon et piano, s’adjoignent à des percussions et à … la voix de Joe. On la retrouve avec émotion, un poil moins éraillée qu’avec The Clash mais toujours investie, engagée, vivante !
Joe Strummer en concert sans le Clash… Loin du Rock ?
Forcément, pour celles et ceux qui sont restés coincés en 1979 et London calling, le fossé parait gigantesque… quoi que. Des racines reggae, un groove hispano-arabisant… La filiation est bien présente. Par contre, le punk ou rock dur sont aux abonnés absents. Au sortir du disque, le sentiment d’avoir flâné par-delà des frontières musicales, d’avoir butiné les continents, d’être passé chez Kerouac « Sur la route », de s’être enfumé sur les ondes Jamaïcaines ou dans une Odsmobile à Cuba colore l’esprit. Le retour en terre britannique clôt l’album via l’adaptation d’une balade irlandaise: « Minstrel boy ». Dix huits minutes qui renferment l’âme d’un peuple… et celle de Joe.
Joe Strummer & The Mescaleros – Johnny Apleseed
En concert
Le 26 novembre 2001, un an et un mois avant que Joe Strummer quitte ce monde (ça fait mal d’écrire ça …), les Mescaleros investissent l’Elysée Montmartre. L’ambiance est bon enfant, tant sur scène que dans la salle. Mais l’assistance n’a d’yeux que pour Joe. Une icone malgré lui, de celle qui fait que le rock est ce qu’il est, survivant des tous les combats, sorte de guerrier de légende. Sans vindicte, agressivité ou envie d’en découdre, le chanteur expose ses vues par le vecteur de sa nouvelle formation. Soudés, les musiciens l’observent, prêts à l’accompagner où il décidera d’aller.
En fin de « party », the Clash résonne à nouveau puis le « Strumm » entouré de ses hommes salue le public, salue les siens. Personne présent dans la salle n’aurait pu croire que ce qu’il avait de plus gros le trahirait un an plus tard tant il en fit part ce soir-là. Le moteur de Joe, c’était son cœur. Sans doute usé d’avoir trop voyagé, il le lâcha. Reste ce souvenir. Sous les projos, un cuir noir sur le dos, le sourire aux lèvres, de la lumière plein les yeux, Joe Strummer : radieux.
Thierry Dauge
Joe Strummer & The Mescaleros – Bhindi bhagee
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