Patti SMITH : l’éternelle princesse mystique

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Patti SMITH : prêtresse chamanique

patti smith
Patti Smith

Une vie en art majeur

Patti Smith ? Une Artiste jusqu’au bout des ongles : la vie élevée au rang de l’Art. Pour en être convaincu, il suffit de lire cet ouvrage né de sa mémoire : « Just Kids » (Editions Denoël – 2010), où elle chemine depuis son enfance dans le Sud du New Jersey jusqu’à New York et sa rencontre quasi fusionnelle avec Robert Mapplethorpe, artiste bisexuel adepte du collage puis de la photographie. A cette période, aux débuts des 70’s, Robert la convainc de lire ses poèmes en publicpratique artistique qui la conduira jusqu’au Théâtre de l’Odéon où, en octobre 2010, elle fera une lecture public à deux voix de « Just kids » en compagnie d’Isabelle Huppert.

Because the night

Patti Smith, c’est la chanteuse rock bien sûr ! Mais pas que : poétesse, photographe, peintre … femme engagée qui fait siens les combats qu’elle épouse. Sa représentativité musicale la plus forte se situe à la fin des 70’s, associant la paire d’albums : « Easter » (1978) et « Wave » (1979). Avec la reprise de « Gloria« , véritable cheval de bataille scénique, « Because the night » sur « Easter » et « Frederick » sur « Wave » sont des chansons qui portent son sceau, l’une n’étant pas sans rappeler l’autre.

A la même période, on retrouve Patti locataire au Max’s Kansas City et au CBGB’s avec ou sans le Patti Smith Group, l’indéfectible guitariste Lenny Kaye étant de toutes ses prestations scéniques, adoubant la vague de musiciens new yorkais qui s’affirme live, de Television aux Dead Boys, des Dictators aux Ramones. Un temps compagne d’Alan Lanier, claviériste du Blue Öyster Cult, elle travaille conjointement à l’élaboration de certains titres du groupe. Enamourée des musiciens, elle s’unit à un guitariste, l’ex MC5 Fred « Sonic » Smith. De fait, Patti tresse sa vie publique et personnelle autour des multiples rencontres qu’elle provoque dans tous les domaines de l’expression artistique. Prêtresse chamanique, icône, elle aimante ce microcosme, véritable muse sans jamais l’avoir désiré.

Patti Smith Group – Frederick

L’après 70’s

Après « Wave », neuf années s’écoulent avant que sorte l’album suivant mais il faut attendre beaucoup plus longtemps pour retrouver Patti Smith sur le devant de la scène. Elle ne brave sa « retraite » consentie qu’après un accident brutal de la vie : la mort de son conjoint. Encouragée par des amis comme M. Stipe de REM ou A. Ginsberg, le poète « beat generation », elle accompagne brièvement Dylan sur sa tournée de 1995. Alors, ce poison mortel, cette drogue dure la gagne à nouveau, la musique reprend ses droits …

Patti Smith alive

Patti Smith

Le 7 juillet 2004, alors que la température extérieure tarde à rencontrer l’été, les deux quadragénaires, abdomens appuyés contre la scène du Bataclan, chasse l’attente à la bière blonde. Le désir d’approcher au plus près celle qui musicalisa leur adolescence brille dans leurs yeux. Une femme d’à peine vingt ans se pose à leur côté. Ses longs cheveux en bataille encadrent un visage ponctué de joues rosies par l’aventure. Ses lèvres s’entrouvrent sur un sourire alors qu’elle confie aux deux hommes comme elle vient de s’offrir un billet d’entrée, 70€ via des revendeurs « à la sauvette ». Plus de deux fois le tarif « normal » ! L’amour n’a pas de prix.

Ce soir-là, comme à son habitude, Patti livre un concert où le gris de sa chevelure ne freine en rien sa frénésie. Sa voix chaude, profonde et incantatoire envoûte tout autant les nouveaux que les anciens adeptes. Servis jusqu’au bout de ses espérances avec l’incontournable « Because the night », le public décolle lorsque résonnent les premiers accords de « Gloria », ne retombant que bien plus tard dans la nuit alors que les amplis refroidis voyagent déjà vers une autre date.

Patti Smith Group – Gloria live

Patti Smith ? « Et ne pas, quand viendra la vieillesse, découvrir que je n’avais pas vécu«  (John Keating – « Le cercle des poètes disparus » – 1989).

Thierry Dauge

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