Sid Vicious et les Sex Pistols – Epopée d’une figure Punk

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Sex Pistols – USA Tour 1978

Sex Pistols
Sex Pistols – Sid Vicious et Johnny Rotten

Sid Vicious et les Sex Pistols :

Dès son arrivée aux États-Unis en ce début d’année 1978, Sid Vicious donne le ton : sur le tarmac de l’aéroport, il salue le pays d’un doigt d’honneur insolent. Une entrée fracassante à l’image de la tournée chaotique qui s’annonce.

Le premier concert, donné à Atlanta le 5 janvier, tourne au désastre. Le groupe joue mal, désorganisé, et Johnny Rotten ne manque pas d’humilier Sid en raillant son corps malingre. L’atmosphère est électrique. À peine le concert terminé, Sid s’abandonne une fois de plus à l’héroïne et sombre, seringue encore plantée dans le bras.

La tournée continue, direction Memphis. Là encore, le chaos règne : le concert démarre avec deux heures de retard, annonçant une nouvelle soirée sous haute tension…

Sex Pistols – 14.1.1978 Winterland Ballroom, San Francisco, California, USA

Les concerts  de cette tournée américaine s’enchaînent, tous plus chaotiques les uns que les autres… Anecdote oblige, le chef de la police de San Antonio déclare alors:

«J’aime pas ces mecs là. Ce ne sont ni plus ni moins que des rats d’égouts avec des guitares».

La tournée continue, cap sur Memphis. Là encore, c’est le grand n’importe quoi : deux heures de retard avant même d’attaquer la première note. Et pour parfaire ce tableau dantesque, Sid ne prend son premier bain que plusieurs jours après son arrivée aux States. Peu importe les effluves de vomi, d’urine et de crachats. Il arbore fièrement un badge proclamant « Je suis une loque… » ,

Sexe, drogue et rock’n’roll. Jusqu’au bout de la chute.

Sex Pistols – Live Memphis – 6 janvier 1978

14 janvier 1978 – Winterland de San Francisco

Le dernier concert des Pistols a lieu le 14 janvier 1978 au Winterland de San Francisco. Le concert est calamiteux et l’ambiance au sein du groupe est délétère, ponctué d’un «bienvenue à Londres» signé Johnny, et de chutes à répétition de Sid sur scène. Mais les spectateurs présents semblent apprécier le « show » y compris lorsque Rotten lance au public:

«Vous n’avez jamais eu le sentiment de vous avoir fait avoir ?»

A la suite de cette tournée, le groupe implose littéralement. Quatre jours plus tard, le 18 janvier 1978, Johnny Rotten annonce la séparation du groupe dans une interview. Rotten et Cook prennent la tangente et l’ego surdimensionné de Sid a finalement raison du peu de compassion de son seul « ami »: Johnny lui même .

Sid Vicious et les Sex Pistols – Citations :

«Je suis un intellectuel, et ma pensée n’est pas celle de tout le monde. Rotten est jaloux parce qu’il est évident que c’est moi la tête dans le groupe. Ils étaient tellement nuls avant moi qu’il a fallu qu’ils viennent me chercher.»

«La moitié du temps, je pense que je suis vraiment la plus grosse merde du groupe. C’est moi le plus mauvais musicien, c’est sûr. Mais je crois aussi qu’il n’y a plus que moi qui se souvienne de ce qu’on voulait faire au début des Sex Pistols»

Paul Cook et Steve Jones s’envolent pour Rio, à la rencontre du braqueur de train Ronnie Biggs. Johnny Rotten redevient John Lydon et s’en va créer PIL. Quant à  Sid Vicious, il annonce raide défoncé qu’il quitte lui aussi le groupe. Il rentre à Londres afin de retrouver  son amie Nancy Spungen… et l’héroïne.

Entre le début de mars et la mi-avril 1978, Malcolm McLaren fait venir le couple à Paris, pour tourner des scènes de son film The great rock’n’roll swindle. L’enregistrement audio de My Way est pour le moins chaotique. Il faudra s’y reprendre à trois fois pour obtenir une version définitive, la chanson étant probablement sauvée grâce aux professionnels de studio. Claude Engel à la guitare, Sauveur Mallia à la basse, et Pierre-André Dahan à la batterie vont enregistrer les pistes audios en à peine deux heures, tandis que la partie vocale définitive sera un compilé de trois prises différentes…

Voir notre article My Way, deClaude François à Sid Vicious

A Paris,  Sid et Nancy se baladent toujours avec deux bouteilles de Méthadone à la main…

«Tu vois , c’est ça l’amour: vomir ensemble dans les mêmes toilettes» Nancy Spungen.

Sid Vicious sans les Pistols n’est plus grand chose… et pourtant, c’est le peu rancunier Glen Matlock, qui le remet temporairement en selle au sein d’un groupe éphémère: les White Vicious Kids… Fiasco total, le couple repart pour New York, non sans avoir assisté, à l’overdose fatale d’un jeune de 19 ans dans leur appartement.

24 Août 1978Mick Jones du Clash assiste au départ. Le couple s’installe au Chelsea Hotel à Manhattan, repère de toxicos en tout genre. Nancy, qui s’est auto-proclamée manageuse, lui dégote une série des concerts, notamment aux côtés de Mick Jones, Chris Spedding et Steve Dior. Un album live est tiré de ces concerts. ll s’agit d’une compilation de titres live de plusieurs soirées à New York, du soundcheck des Pistols à Huddersfield fin 77 (« Born To Lose » avec Sid au micro) et d’une des prises de My Way en studio à Paris.

Sid Vicious et les Sex Pistols : chronique d’une fin prévisible

12 Octobre 1978 : Sid et Nancy déambulant dans les rues de New York achètent un couteau de chasse pour se défendre suite aux attaques régulières dont il font l’objet au Chelsea Hotel. Ce même couteau perfore cette nuit là l’abdomen de Nancy… Version la plus plausible mais cependant supposée: en manque d’héroïne, Sid parti à la recherche de matériel serait revenu bredouille, le nez explosé lors d’une nouvelle bagarre. Nancy se serait alors moquée. Il l’aurait poignardée avant de se rendormir sans vraiment réaliser la gravité de la blessure. Le lendemain, le standard du Chelsea Hotel reçoit un appel à l’aide provenant d’une de ses chambres… Nancy est morte. La police découvrira Sid prostrée devant elle, incapable d’expliquer ce qui s’est véritablement passé la veille.

Sid Vicious et les Sex Pistols

23 Octobre 1978 : Sid est envoyé en détention et libéré le 21 novembre grâce à une caution payée par Virgin. On enterre Nancy le même jour.

Début février 1979, après un nouveau passage éclair en prison, Sid fête sa libération à Grennwich Village. L’héroïne qui circule est pure, mais il se pique malgré tout… Hors, après deux mois de désintox forcée, l’effet est immédiat. Un deuxième shoot au milieu de la nuit lui sera fatal.

Sid Vicious et sa mère : Anne Beverley

Sid Vicious and his mother

La veille, il aurait déclaré à sa mère: «Maman, Nancy m’attend de l’autre côté. Si je me dépêche, j’ai une chance de rattraper la fille que j’aime».

Une petite note traîne d’ailleurs à côté de lui:

«On avait fait un marché. Je dois remplir ma part du contrat. S’il vous plait, enterrez-moi à côté d’elle. Au revoir.»

Les parents de Nancy refusant de divulguer l’endroit où repose leur fille, Sid Vicious sera finalement incinéré à New-York. Sa mère finira cependant par retrouver le lieu de sépulture de Nancy, afin d’y disperser les cendres de son fils… dernière volonté finalement accomplie.

Anne Beverley – Mère de Sid Vicious

«Il était si beau le jour de sa mort. Il est mort dans son sommeil, entouré de ses amis.Que peut-on espérer de mieux? Quand je vois ce qui s’est passé, je suis contente qu’il soit mort. Plus rien ne peut lui faire de mal, maintenant. Que lui restait-il comme espoir? Il était coincé. Les gens auraient bien fini par comprendre que c’était un double suicide. Mais il aurait été jugé coupable d’assassinat et en aurait quand même pris pour 5 ans… un assassinat, non, il n’a pas pu faire ça, parce que c’était tout sauf un dur. Sid était trop doux, trop tendre…»

Etienne FLT – CulturesCo

https://www.sexpistolsofficial.com/gig-archive-1975-2008/

SID VICIOUS – Chronique d’une star suicidée

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