IGGY POP : le single Candy

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Alors voilà
Iggy a une petite amie
Elle est belle
Et son prénom c’est Candy…

Candy par Iggy Pop - Version vinyle
Le single Candy par Iggy Pop, version vinyle – Dessin de Charles Burns

Pour Iggy Pop, les années 80 sont d’abord marquées par l’amertume. Les albums Soldier (1980), Party (1981) et Zombie Birdhouse (1982), quelles que soient leurs qualités artistiques ne marchent pas, même si les esthètes les réévaluent à la hausse aujourd’hui. Pour éviter une nouvelle descente de son ami, David Bowie reprend sur son LP consensuel Let’s Dance en 1983, le China Girl de The Idiot (1977) qu’ils ont coécrit, en le métamorphosant en tube improbable et sexy, ramenant ainsi un peu de pesetas pour le leader des Stooges. Il le fait également collaborer un an plus tard à son opus suivant Tonight (1984) en le citant à nouveau et l’invitant à l’écriture des morceaux. Pendant ce temps-là, l’iguane essaie aussi de se débarrasser de ses vieux démons…
Trois ans après, en 1986, Bowie, encore et encore, pousse un Iggy un peu requinqué vers les studios. L’album issu de ces sessions, Blah-Blah-Blah, attire à nouveau le public et la critique, même s’il déçoit les fans les plus durs par ses aspects Rock FM. Et coup du sort émerge du lot, le fameux Real Wild Child (Wild One), une reprise de Johnny O’Keefe, qui deviendra le thème générique de la série allemande Mick Brisgau.

Iggy Pop – Real Wild Child (Wild One) – Blah-Blah-Blah (1986)

Il exhibe

Parallèlement, une nouvelle génération de musiciens retrouvent les plaisirs démodés des guitares avec fuzz : chez Albion, les frangins bruyants de The Jesus And Mary Chain, qui vénèrent autant les Stooges que les crissements des larsens, et aux states les Hüskur Dü et autres Pixies annonçant le grunge. Tous reconnaissent le groupe de Detroit et son héros comme une référence majeure.
Reboosté, Iggy Pop balance ensuite, en 1988, un nouveau recueil, Instinct, beaucoup plus heavy – avec le guitariste Steve Jones des Sex Pistols -, prétexte à une tournée où en pleine forme et en pleine voix, il exhibe à nouveau fièrement ses pectoraux et le reste – sa teub quoi – ! Résultat le public en redevient dingo !

Iggy Pop – Cold Metal – Instinct (1988)

Iggy et Betsy

C’est donc à nouveau branché sur secteur que Iggy Pop travaille sur son neuvième disque studio, le futur Brick By Brick, en compagnie cette fois du musicien et producteur Don Was. Un bon choix car le gars admire les Stooges et considère à juste titre James Osterberg comme l’un des meilleurs songwriters et chanteurs.
Don Was réunit autour de l’idole une belle brochette d’invités dont le guitariste Slash de Guns N’Roses et des requins de studios à l’américaine. Ici, Waddy Wachtel assure les 6 cordes, Charley Drayton la basse, Jamie Muhoberac les claviers et Kenny Aronoff la batterie.
Surtout, soutenu par Was, Iggy Pop assume une grande partie des guitares acoustiques et électriques du projet.
Dans ses carnets, le chanteur a justement en réserve une ballade nostalgique sur son amour de jeunesse…

« La chanson fait référence à une fille clé de ma vie, ma petite amie quand j’étais ado, Betsy. Elle est présente dans beaucoup de mes chansons. »

Iggy Pop – Interview pour Pittburgh Post-Gazette / Décembre 1990

POUP - Iggy and Kate in Red
Iggy and Kate in Red par POUP

Le Pop pense à un duo pour cette chanson, avec le point de vue de la nana. D’abord il contacte  sa copine Chrissie Hynde, l’iconique chanteuse / guitariste des Pretenders et lui envoie même le texte manuscrit. Mais bizarrement, la proposition pour la Brunette reste sans suite, au grand regret de Chrissie. Finalement, son choix se porte sur une autre starlette issue du Post Punk, Kate Pierson, la rouquine et flamboyante chanteuse / claviériste des B-52’s ! Ceux-ci viennent d’ailleurs d’être coproduits par Don Was pour leur album de retour Cosmic Thing (1989).

« Je repensais à ma relation avec Betsy et je me suis dit : soyons justes. Laissons la fille s’exprimer. Je voulais une fille qui chanterait avec une voix de petite ville, et Kate a un petit pincement (« A little twang ») dans sa voix qui semble légèrement rural et naïf. »

Idem.

Un duo exemplaire

Après une courte intro batterie sur un tempo enlevé, la section rythmique basse – guitare amorce une suite d’accords de cordes étouffées qui rappelle justement les œuvrettes de Jesus And Mary Chain à l’époque, surtout le single April Skies en 1987. Puis Iggy se souvient de cette belle fille du Nord. Quelques mots parlés, ensuite chantés. La voix s’affiche superbe, l’une de ses meilleures prises vocales, et la mélodie tout de suite accrocheuse. Il développe le refrain. Lorsque Kate apparaît à son tour, selon le même schéma. Elle aussi transcende son registre habituel, avec la gouaille que souhaite son partenaire. Enfin les deux voix s’unissent pour le second refrain et une montée émotionnelle. Un duo exemplaire, l’un des plus beaux du Rock.

Iggy Pop – Candy – Brick By Brick (1990)

It’s a rainy afternoon in 1990
The big city
Geez, it’s been twenty years
Candy, you were so fine

Beautiful, beautiful girl from the North
You burned my heart with a flickering torch
I had a dream that no one else could see
You gave me love for free

Candy, Candy, Candy, I can’t let you go
All my life, you’re haunting me, I loved you so
Candy, Candy, Candy, I can’t let you go

Life is crazy
Candy, baby

Yeah, well it hurt me real bad when you left
Hey, I’m glad you got out, but, but I miss you

I’ve had a hole in my heart for so long
I’ve learned to fake it and just smile along
Down on the street, those men are all the same
I need a love, not games, not games

Candy, Candy, Candy, I can’t let you go
All my life, you’re haunting me, I loved you so
Candy, Candy, Candy, I can’t let you go

Life is crazy
I know, baby
Candy, baby
Whoa-oh, oh-oh, oh-oh, oh-oh

Candy, Candy, Candy, I can’t let you go
All my life, you’re haunting me, I loved you so
Candy, Candy, Candy, I can’t let you go…

Suzie, Caroline et Candy

Une parenthèse sur le choix du prénom. Candy participe de la liste des patronymes féminins encensées dans le répertoire rock, à l’instar des Suzie ou Caroline. Avec bien sûr cette confusion entre le prénom, les sucreries et autres substances illicites. Donc, citons les Strangeloves et Bow Wow Wow avec I Want Candy, le Velvet Underground et Lou Reed dans Candy Says et Walk On The Wild Side, les Cars pour Candy-O ou encore les frérots soniques de The Jesus And Mary Chain avec Psychocandy plus Some Candy Talking, ainsi que les regrettés Ricains de Morphine, l’homonyme Candy.
Déjà remarqué sur l’album Brick By Brick lors de sa sortie en Juin 1990, Candy en devient le second single en Septembre  avec comme le LP, une pochette originale du dessinateur Charles Burns. Ainsi, porté par une vidéo où Iggy Pop a encore oublié de mettre sa chemise – mais pas la guitare sèche ni le 501 -, et Kate Pierson irradiante en robe de satin bleu, le titre va grimper les escaliers des charts aux States puis un peu partout dans le monde, devenant le seul hit de la carrière d’Iggy Pop ! Mieux encore, il va définitivement asseoir le statut légendaire de James Osterberg auprès du grand public. Finalement, la nostalgie romantique a du bon… Et pour les inconditionnels / lles, voici la version live avec sa Brunette fétiche !

The Pretenders – Candy Live ft. Iggy Pop (2006)

 

Bruno Polaroïd / Illustration par POUP

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