[INTERVIEW] Last Train : “Le prochain album est prêt et il est taillé pour la scène”

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“On était très heureux de s’y lancer, mais tout aussi heureux que ça se termine.”

Créer des albums de rock est une chose, et se réapproprier son propre répertoire pour en faire une œuvre majeure avec un orchestre symphonique en est une autre. C’est ce que Jean-Noël Scherrer et Rémi Gettlife ont réussi à faire : reprendre le répertoire de Last Train pour en faire la BO d’un film qui n’existe pas (sauf dans votre imagination) avec l’orchestre symphonique de Mulhouse. Un défi de taille qu’ont su relever les 2 amis de longue date, mais qui n’a pas été de tout repos en s’enfermant dans le White Bat Studio de Rémi pendant 3 mois non stop. Des doutes et des craintes cependant transcendées par l’envie de créer et de se surpasser afin de repousser les limites de l’inconnu. Nous avons rencontré Jean-Noël Scherrer pour en savoir un peu plus sur l’album hors normes d’un groupe de rock hors du commun qui a sorti son premier single Cold fever en juin 2014.

Original Motion Picture Soundtrack ne serait-il pas une suite logique de The Big Picture et How Did We Get There ?

Jean-Noël de LAST TRAIN : On le considère effectivement davantage comme une suite logique plutôt qu’un grand écart. On en avait envie, peut-être même besoin.

Avais-tu prévu l’arrivée de OMPS à la fin de votre dernière tournée?

Disons que cela faisait un certain temps que je m’amusais à enregistrer des démos de versions alternatives de nos propres titres. J’adore la musique instrumentale de manière générale : ambient, post rock, néo-classique, etc. Sur la base de notre répertoire, je me suis amusé à jouer avec les codes de la musique de film dans mon home-studio. En parallèle de la composition de How Did We Get There ?, je faisais écouter ces démos aux garçons et l’idée d’en faire un album est venu petit à petit. L’idée initiale était de le droper secrètement mais une chose en amenant une autre…

Est-il à la hauteur de ce que tu imaginais au départ ?

J’avais une vision de ce que j’attendais de cet album dès le départ, mais bien sûr, par la collaboration avec Rémi (réalisateur), Fabien (orchestrateur), et l’Orchestre symphonique de Mulhouse ou par le simple fait de passer par la case “enregistrement”, les lignes bougent. Je suis très fier de ce qu’on a réussi à délivrer.

OMPS est le fruit de 3 mois de travail acharné avec Remi Gettlife (le 5ème membre de Last Train). Peux-tu nous parler de votre relation?

Je suis très reconnaissant que Rémi ait accepté de se lancer dans ce projet car, il faut être honnête, on était pas particulièrement préparés à ce qui nous attendait. On avançait de manière empirique et c’était très intéressant : on essayait, on découvrait, on a énormément appris. Ensuite bien sûr, Rémi et moi mettons beaucoup d’affect dans ce que nous faisons et quand deux personnalités marquées collaborent ensemble, c’est intense. Rien de grave pour autant, on a grandi et on se respecte assez pour se parler ouvertement. On compte effectivement 90 jours de studio “ouvrés” mais c’est plutôt une collaboration d’un an et demi, c’était donc très long. On était très heureux de s’y lancer, mais tout aussi heureux que ça se termine. On a de la chance d’avoir Rémi dans notre équipe, il ne compte pas ses heures avec nous.

Jean-Noël & Rémi par Clément Puig.

Comment a-t-il réagi quand tu lui as proposé l’idée de créer OMPS ?

Il n’a pas discuté, il a simplement demandé quand est-ce que l’on commençait. On a une confiance mutuelle assez incroyable.

Vous vous êtes lancé un défi incroyable avec cet album. Avez-vous vous frôlé la folie avec Rémi ?

Disons que j’avais du mal à trouver le point final, je suis content que cette aventure soit derrière nous.

Comment pourrais-tu décrire ta personnalité ?

Je ne sais pas si c’est mon rôle de faire ça, je laisse aux autres le soin de le faire. En grandissant, je réalise que j’ai un feu en moi. Je sais ce que je veux faire depuis presque toujours, et je donne tout pour cela. C’est une grande chance d’être si focus, d’être si passionné. Je n’ai jamais connu l’ennui et puisqu’il n’y a pas de finalité, c’est quelque chose qui pourrait durer éternellement. J’ai l’impression d’être encore au tout début d’une aventure et je suis reconnaissant pour ça.

Tu es également un grand amateur de musique classique?

On est tous entourés de musique dite “classique” sans s’en rendre compte : dans les films, dans les pubs, dans les jeux vidéos, à travers des artistes qu’on écoute qui ont pour référence des artistes qui eux même ont pour référence des “grands compositeurs”, etc. Ma maman en écoutait beaucoup lorsque j’étais petit, ça a également du aiguiser ma sensibilité. J’ai commencé à en écouter seul lors de mes échauffements avant de monter sur scène et aujourd’hui, je prends de plus en plus de plaisir à en écouter quotidiennement…

Last Train Interview
Jean-Noël par Clément Puig.

As-tu une symphonie qui te touche plus particulièrement ?

Tough question. Peut-être la symphonie fantastique de Berlioz ? Sinon la 7ème de Beethoven bien sûr ? Ou la symphonie des éclairs de Zaho de Sagazan.

Vous avez fait une version de l’album en vinyle disponible uniquement via les disquaires indépendants. Est-il important pour vous de vous servir de votre notoriété pour donner un petit coup de main aux disquaires indépendants avec la sortie de OMPS ?

Je pense surtout que c’est un coup de main réciproque haha. On était heureux de pouvoir prendre le temps d’échanger à nouveau avec notre public, après deux ans de silence. On était heureux de le faire dans des boutiques dans lesquelles nous n’étions même pas distribués jusqu’alors, car distribués par des majors qui ne font pas ce travail d’artisan. Or nous sommes des artisans et je crois que c’est quelque chose que nous partageons avec les disquaires indépendants. On les remercie encore pour leur accueil, ça a été de super moments.

Last Train
Jean-Noël par Clément Puig.

Avec Last Train Production, vous êtes 100% indépendants : quels sont les avantages et inconvénients?

Une liberté absolue et des insomnies.

Avez-vous eu de mauvaises surprises avec les maisons de disques ?

On a la chance de ne jamais avoir été contraints par qui que ce soit dans notre écriture. Si on devait pointer du doigt quelque chose qui a pu nous décevoir par le passé, c’est l’absence de vision et de moyen mis à disposition pour développer cette musique.

OMPS aurait-il pu voir le jour en étant toujours affilié à une maison de disques ?

Non. Personne n’aurait mis le temps, l’énergie et les moyens que l’on a déployé pour la production de cet album et ce documentaire.

La suite de l’aventure Last Train est-elle déjà écrite dans un style rock pur et dur ?

En effet, le prochain album est prêt et il est tellement taillé pour la scène, qu’on a terriblement hâte de retrouver.

Finalement, vous ne cesserez jamais de nous surprendre …

Last Train
Last Train par Clément Puig.

 

Merci Jean-Noël de nous avoir accordé un peu de temps pour répondre à nos questions. Et merci à Marie Britsch de nous avoir aidé à réaliser cette interview.

À bientôt sur la route du rock.

Ecoutez Original Motion Picture Soundtrack ici.

Et retrouvez Last Train sur lastrain.fr.

Gian, juin 2024.

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