RAM JAM – Black Betty

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RAM JAM – Black Betty

Ram Jam

« Black Betty », de Ram Jam (1977), est une ode à la guitare électrique ; un air qui fleure bon la Gibson Les Paul traditionnellement pluggée dans une tête Marshall à plusieurs corps. One hit wonder par excellence, le groupe américain n’en sortira pas deux comme celle-là. A l’origine, bien loin du hard rock des Ram’s, « Black betty » fut écrite par des afro-américains. Son chant à capela était destiné à rythmer le « travail », à le rendre « supportable », à s’évader par l’esprit d’une condition intolérable. Entre les griffes de nos « blancs » new-yorkais, la « scie » devient un hymne à la gloire de Tesla et son « tout » électrique.

RAM JAM – Black Betty (studio)

Dans l’album éponyme qui la porte, bienheureux celui ou celle qui parvient à identifier quel qu’autre air aussi chaleureux ; l’ennui gagne. Par contre, ce riff tellurique, les combats de rapières, esseulés ou harmonisés, les ruptures, ponts ou break éruptifs … quel bonheur ! On peut tout à fait ignorer Ram Jam et reconnaître cette chanson dès son coup de gong initial. Si le chant est moyen, le fait d’une voix à la tessiture commune, l’osmose unissant l’ensemble des instruments est agencée à l’idéal. Chacun trône à sa juste place, sonne au décibel près, soutien son voisin tel que rêvé par tous musiciens.

Black Betty live by Meat Loaf

Quelque part entre « I Love Rock’N Roll » (1981) et « The Final Countdown » (1986), piercings respectifs de Joan Jett et Europe, dans certaines soirées, « Black Betty » agite le derrière des nightclubbers en « open music spirit ». Un tel impact ne peut être le fruit du hasard (?), il relève d’une immixtion latente dans l’inconscient collectif. Subséquemment, le morceau s’est mondialisé.

Par contre, hier pétant le feu, il arrive qu’érodé au nombre des années, des auteurs se gâtent le médiator.

Black Betty live by Bill Bartlett (leader of Ram Jam)

Perclus, les doigts ne vont plus assez vite pour servir à l’initial les notes en cascades. La Les Paul étant bien lourde pour l’épaule du soixantenaire, on adopte une autre « pelle », une fiancée moins costaude. Reste le riff démoniaque et l’envie de l’écouter … de croiser l’égérie qui l’a dicté ? Black Betty, que ne t’ai-je rencontrée !

Thierry Dauge

 

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