KANSAS – Carry On Wayward Son

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KANSAS – Carry On Wayward Son

Kansas

Avec « Carry On Wayward Son », sur l’album Leftoverture (1976), Kansas propose une chanson à tiroirs, du genre « Frankenstein », comme le sont « Bohemian Rhapsody » (1975), « The Millionaire Waltz » (1976) ou « Innuendo » (1991) de Queen. Cette pièce progressive en 9 parties harmonieusement réunies sur les cinq minutes trente de sa durée catapulte les américains dans le gotha des formations estampillées « One hit wonder ». Nonobstant, il reste que si Kansas sort un premier album éponyme en 1974, son dernier forfait en studio, The Absence Of Presence, date de 2020 (un live en 2021), l’identifiant comme un groupe qui « sait durer ».

Pour en revenir à « Carry On Wayward Son » et ses multiples développements, vous êtes prêts ? Laissez-moi vous présenter l’ordre et la matière de ceux-ci ; je les numérote pour faciliter leur identification.

Intro en chœur de voix harmonisées (1). Court passage guitare / orgue Hammond versus hard rock (2). Rupture de rythme instrumental (3). Reprise de la partie (2) avec solo de guitare. Reprise de la partie (3). Chant / piano de type ballade (4). Refrain fleuri plutôt exaltant (5). Reprise de la partie (2) puis des parties (4) et (5). Survient une autoroute de hard rock garnie de solos, orgue et guitare, le tout bien électrifié (6). Reprise de la partie (2). Nouveau pont dédié aux voix (7). Reprise de la partie (3). Une liane de guitare lead (8). Reprise de la partie (3) puis de la partie (8). Courte harmonisation instrumentale finale (9).

Le compte est bon. Toujours vivants ?

KANSAS – Carry On Wayward Son (studio)

Kansas pratique un hard rock mélodieux assez comparable aux groupes affiliés à la mouvance et au romantisme sudiste, Lynyrd Skynyrd en tête, Blackfoot juste derrière. Même si des titres comme « Simple Man » (1973) des premiers ou « Highway Song » (1979) des seconds voguent plus volontiers sur des eaux moins tumultueuses (et encore…), l’état d’esprit présente des similitudes. Remarquez, pour des musiciens originaires du Kansas, d’où le patronyme, quoi de plus naturel ?

La « heavytude » des guitares correspond davantage à des combos moins exposés tels Stray Dog du Texas, ou carrément ignorés : Two Guns de l’Oklahoma. Toutes ces formations ne se contentent pas d’aligner deux riffs bien gras derrière une voix plus ou moins érayée. Les partitions virevoltent, les termes « break » ou « pont », ces parties intermédiaires destinées à passer d’un rythme à un autre, d’un paysage urbain au monde rural, prennent tout leur sens. En 1976, Kansas joue dans cette cour-là.

Throwing Mountains (2020)

A l’écoute de ce morceau récent, par comparaison, Kansas propose une musique plus proche des groupes de heavy rock progressif, Spock’s Beard, voire métal, toute proportion gardée, Dream Theater en point de mire. En 1976, les sons « analogiques » sont moins « lourds », plus nuancés par le fait d’espaces accordés à la « respiration », de « silences » inhérent aux procédés de studio : pas de « click », pas d’enveloppe, pas d’instruments « midi » ou de rajouts numérisés.

Pour Kansas et son top single, le passage du studio au live tient-il toutes ses promesses ? A savoir reproduire la complexité du morceau sans bandes pré enregistrées ?

KANSAS – Carry On Wayward Son (live 2009)

Inaltérables ! Inoxydables ! Les années n’ont pas de prise sur Kansas et ses musiciens. L’Andalusia Revenant Oak, whiskey vieilli en fût de bourbon, n’a pas rouillé les cordes vocales, toujours aussi pures sur l’introduction. Par contre, les saillies guitaristiques se sont musclées paradoxalement au discours médical qui veut que la masse musculaire diminue en vieillissant. Immuable, « Carry On Wayward Son » sonne live comme lors de sa création en studio. La Marque des grandes formations, la classe des grands morceaux.

Thierry Dauge

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