LOVE AND ROCKETS : les avatars des musiciens de Bauhaus – 2e partie

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L’album Earth, Sun, Moon et les Bubblemen !

Le trio LAR
Love And Rockets en 1987 : David J, Kevin Haskins, Daniel Ash

Pari réussi ! En deux LP, Seventh Dream Of Teenage Heaven (1985) et surtout Express (1986), les trois musiciens de Bauhaus, Daniel Ash, David J. et son frérot Kevin Haskins ont à la fois révélé leurs capacités, notamment vocales, et leur personnalité (Voir Love And Rockets. 1re partie). Et véritable paradoxe, les ventes de leurs disques commencent à être conséquentes sur le continent Nord-Américain, au Canada et aux States. Mieux que les albums de Bauhaus ! Programmé par le puissant réseau des College Radios, véritable lanceur de nouveaux projets chez les Ricains, et repéré par des tourneurs de concerts, Love And Rockets atteint un public plus large. Mais pas chez eux en Grande-Bretagne, et encore moins chez nous…

EARTH, SUN, MOON (1987)

Pourtant, encore une fois, les gars vont surprendre avec leur troisième collection. Alors que certains se contenteraient de proposer un Express number two, ils lancent un album pour le moins déconcertant. Déjà, la pochette ne reprend pas le logo emblématique du trio mais propose une photo en blanc et noir – le premier domine – des trois musicos vêtus de blancheur au recto tandis que les manuscrits des titres décorent le verso pour la version vinyle. On note ici et là quelques dessins de Bubblemen de Daniel Ash, personnages qui le hantent depuis Mask (1981) de Bauhaus. On reviendra sur la prédominance du blanc et sur ces bonshommes.
L’intitulé évidemment indique à nouveau une orientation et un concept cosmiques.
L’entame de ce volume, Mirror People, nous ramène d’abord aux noirceurs du Bauhaus. Ce titre est une tuerie électrique : batterie martiale et métronomique de Haskins, guitare Telecaster saturée, basse agressive, superbe duo de voix – Ash et David J -, et un changement de ton inattendu et inventif, du Dark Funk ! Une version encore plus radicale sortira quelques mois plus tard en Single et fera un malheur toujours dans les pays cités précédemment et même en Belgique. Mais pas en France où pratiquement tout le monde s’en fout sauf quelques irréductibles…

Love And Rockets – Mirror People ’88 (Single) – (1988)

Le thème suivant The Light s’avère encore plus inquiétant. Ash qui renoue avec son jeu tout en larsen, évoque un « Blackest Moment » enfumé et souhaite le Paradis ou la Révélation. Mais élément sonore important, il utilise également sa Taylor acoustique en assise rythmique et mélodique. Il ne la quittera quasiment plus pour le reste de l’album.

The Light – Earth, Sun, Moon (1987)

Car effectivement, après ces deux morceaux et cet appel à la Lumière, le LP prend une tonalité plus positive, les chansons devenant plus Pop voire Folk, « Let’s go away into the countryside now… » résumera Daniel Ash. A tel point qu’on peut presque distinguer deux parties correspondant à chaque face : la première plus éclectique et encore électrique, la seconde nettement acoustique et contemplative. Quant à l’instrumentarium, il s’enrichit avec le saxo de Ash, l’harmonica de David J, et les claviers joués par les trois gars.

Welcome Tomorrow

PÉRIODE BLANCHE

Allons plus loin dans le concept : ce volume pourrait être divisé en 3 parties : Terrestre / Earth – 1re face – , Solaire / Sun – 2e face de Waiting For The Flood à The Telephone Is Empty -, Lunaire / Moon – de Everybody Wants To Go To Heaven à Youth – ! Captivant non ?

Notons face 1 l’étonnant No New Tale To Tell et sa fuzzbass ainsi que son solo de flûte rappelant Les Très Riches Heures du Duc d’Anderson, de son prénom Ian, autrement dit les créations de Jethro Tull, ce qu’on aurait eu du mal à imaginer dans l’univers des membres de Bauhaus. « Marre des clichés ! » semblent nous souffler les trois zigues !

No New Tale To Tell

De même, le très Classic Rock Lazy, présente un pastiche assumé de Marc Bolan et T.Rex.
Ces deux chansons et Mirror People sorties en Singles égayeront les College Radios ricaines et aussi MTV…

Lazy

La seconde face, plus introspective commence avec le très beau Waiting For The Flood illuminé d’un magistral solo de saxophone du multi activiste Ash. La mélodie est à tomber. C’est d’ailleurs quasiment une constante de cet LP.

Waiting For The Flood

Avec les titres Rain Bird, proche du Black Bird ou du Blue Bird de Sir Mac, The Telephone Is Empty, Earth Sun Moon, ou Everybody Wants To Go To Heaven, on en revient avec la question de la blancheur. Il y a quelque chose du White Album des Beatles dans la beauté plastique de ces thèmes, renforcée par une superbe production et le travail des voix, surtout celle de David J. qui rappelle une fois encore John Lennon.

Everybody Wants To Go To Heaven

Ce disque complexe et ambitieux, qu’on peut qualifier de Période Blanche du gang, sortira encore dans l’indifférence en France, à part pour les fans et quelques Radios Campus, sans articles de fonds ni interviews donc, d’où sans doute l’absence de concerts du trio par chez nous (2 ou 3 dates, pas plus…). Par contre, il renforcera l’appétence des Nord-Américains pour Love And Rockets, en prémices de leur apogée artistique et commercial.

 

INTERMÈDE : THE BUBBLEMEN (1988)

Mais pour terminer, un intermède ludique. Ash et ses potes se lâchent dans cette mascarade bon enfant. Un EP 4 titres pour rire un peu… Et chatouiller les Gothiques !

The Bubblemen – The Bubblemen Are Coming (1988)

A suivre…

Bruno Polaroïd

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