ELECTRIC WARRIOR, le manifeste glam rock de T.REX

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Le règne éclair de Marc Bolan sur l’Angleterre

L’album Electric Warrior est directement à l’origine du glam-rock. Un standard incontournable, ayant conféré durant un temps, le statut d’icône pop à Marc Bolan.

Marc Bolan

En 1966, David Jones et Marc Feld, deux jeunes mods anglais issus de la vague du Swinging London, rêvent d’élargir leurs horizons. Habitués à traîner le soir dans le cœur de la capitale anglaise, ils sont en quête de nouvelles tendances et du moindre spectacle avant-gardiste. Un soir, ils ont une révélation en assistant à un concert de la première mouture de Pink Floyd. Le regard électrisé par le charisme de Syd Barrett, ils voient leur avenir se dessiner sous leurs yeux…

David Jones troquera bientôt son patronyme pour David Bowie, avec la carrière que l’on connaît. Marc Feld optera pour Marc Bolan, qui est en fait un double-hommage. Bo pour son ami Bowie, et Lan pour son idole Bob Dylan.

Electric Warrior

Electric Warrior

Pourtant, en 1971, c’est bien Marc Bolan et son groupe T.Rex, qui caracolent en haut des charts. Avec quelques mois d’avance sur son complice, il publie un opus considéré aujourd’hui comme la pierre angulaire du glam-rock. Electric Warrior est un authentique spécimen de space-boogie, unique en son genre.

Epaulé par le bassiste Steve Currie, le percussionniste Mickey Finn et le batteur Bill Legend, Marc Bolan va donner vie à l’univers colorée qui anime ses pensées.

T.Rex - Electric Warrior

A l’aube des seventies, cette pop nonchalante et enjouée, mélangeant tous les genres de rock entendus jusqu’ici, va faire de T.Rex et de Marc Bolan, un phénomène rappelant durant une courte période, la Beatlemania des sixties…

Le titre Mambo Sun a tout de l’entame parfaite. Un riff envoûtant à peine esquissé qui chatouille le bas des reins. Et la voix de Bolan enjôleuse, qui installe l’auditeur dans une douce rêverie…

T.Rex – Mambo Sun

La rêverie se poursuit avec Cosmic Dancer. Chant vaporeux, rythmique chaleureuse et arrangements sophistiqués. Ce titre possède une légèreté céleste. Trente ans plus tard, il fera le bonheur des cinéastes anglais (Velvet Goldmine et Billy Elliot)…

T.Rex – Cosmic Dancer

Et s’il connaît un certain succès lors de sa sortie en single, il n’atteint pas le degré de popularité du boogie enflammé Jeepster. Un genre plutôt habitué aux timbres virils. Mais Bolan conserve ce chant si singulier, incantatoire et délicat. Une voix chevrotante alliée à des riffs imparables. Ceci devient sa carte de visite…

T.Rex – Jeepster

Comme le riff, et le chant lascif de Get it on (Bang a bong aux USA) morceau maintes fois repris depuis. Un titre figurant dans toutes les bonnes encyclopédies du rock à la lettre G, comme Glam. Les claviers sont tenus par Rick Wakeman (Yes) et le saxo par Ian McDonald (King Crimson)…

T.Rex – Get it on

Enfin, comment ne pas mentionner le sorcier permettant à ce mélange de rythmes folks et boogie de sonner comme une fanfare de l’espace. Tony Visconti, en passe de devenir l’ombre de David Bowie, va acquérir avec Electric Warrior, une crédibilité insoupçonnée.

Auteur d’une production révolutionnaire par son homogénéité et sa douceur, il fera dire au leader de T.Rex :

“Je crois que cet album est une représentation de ce qu’est l’Angleterre en 1971. Je veux dire que pour moi, si quelqu’un souhaite savoir pourquoi nous sommes connus dans l’autre partie du monde, ce disque fait office de réponse.“

Planet Queen

Cette déclaration faite en pleine ascension semblait prophétiser une suite moins glorieuse. En effet, bientôt éclipsé par une tornade nommée Ziggy Stardust, le gourou du glam-rock ne tarderait pas à voir chuter la popularité de son groupe.

Marc Bolan (T.Rex)

Et ce malgré six albums de très bonne facture, dont l’excellent Slider. Au fond, Marc Bolan avait raison. Si un jour quelqu’un vous demande pourquoi T.Rex reste une référence dans l’histoire du rock, faites lui donc écouter Electric Warrior !

Serge Debono

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