STARETZ – Rythm & Blues versus Rock & Soul
Avec l’avènement des réseaux sociaux, beaucoup de pages ont été créées, notamment des pages dédiées à des « genres » musicaux particuliers. Qui Metal, qui Chanson Française ou autres, et attention à celui ou celle qui osent publier « de travers » ! « C’est quoi cette m… ! C’est pas dans la charte ! Va publier ailleurs ! ». Dans ce cas, quid des groupes ou formations qui usinent une alchimie plurielle ? Et sans parler de « fusion », uniquement de « Rock » ! Staretz est un de ceux-là, un marathonien du rock dans toutes ses composantes, de ce qu’il fut depuis les années 50, de ce qu’il est aujourd’hui et de ce qu’il sera dans le futur.
STARTEZ – Silver snake
On ne peut pas intituler son dernier ouvrage From lead to gold (2018), sans se revendiquer de la Pierre Philosophale ou des enseignements de Nicolas Flamel puisque, même s’il chante en anglais, le groupe est français. Avant cet album, Staretz a déjà sorti deux longs formats : Panettone boogie (2013) et Go down south (2016). Le propos ? Comme pour « Silver snake », en lien ci-dessus, des régurgitations brûlantes sur le comptoir d’un pub rock à l’esprit sale … pardon, soul. The Inmates et Dr Feelgood sont convoqués. Mais pas qu’eux ! The Flamin’ Groovies ? …
Le titre d’ouverture, « St John’s Eve » est carrément country, une country toile émeri qui ébavure les journées mal fagotées. Dans « Smell of fire », des tranches savoureuses de saxo nous transforment en’burgers, éliminant le végan en sommeil, promouvant l’anthropophagie. Ailleurs, « Tchi tchi kokomo » allume un néon qui clignote : « Stevie Ray Vaughan, Stevie Ray Vaughan … », le son, la guitare. Jusqu’à ce que, au cœur du bayou, dans le chaudron où marine un gumbo odoriférant, une slide poisseuse lâchent des larmes Voodoo : « Hey, sweet Mama » ; gorgées d’harmonica.
Hey, sweet Mama
Vous préférez lorsque Staretz aborde le rafiot aux grappins, façon jazz rock ?
Smell of fire
Et puis, en février de cette année, le groupe nous fait part de son état d’esprit. Clipée dans un écrin de nuit parcourue à vitesse grand V par un véhicule fantomatique : « Salvation ». Les lèvres susurrent pendant qu’un orage électrique trace des saignées distordues à même le bitume. Le rainurage nous mène jusqu’à la porte grillagée du garage où le groupe répète peut-être encore.
Les vibrations de l’acier ont cela de formidables qu’elles vont jusqu’à desceller les parpaings « embétonnés ». Alors, le cérumen, pensez !
STARETZ – Salvation
« Riot in Toulouse », scande Little Bob Story en 1977 : « Do you know this town in the South West of France where the Rock’n’Roll turn in riot. All the time … ». C’est de là qu’émet Staretz, et l’incantation de Bob est à la hauteur de l’effet provoqué.
Thierry Dauge