JANE’S ADDICTION – Rock fusionnel et sexy

0
2550
POP CULTURE RADIO La Culture POP a enfin trouvé sa RADIO !
Genres : radio
La culture se partage !

JANE’S ADDICTION – Le plus “sexué” des groupes de rock

Jane's Addiction - rock fusion sexy

En studio

Il se dégage une étrange odeur autour de Jane’s Addiction, un parfum de stupre, une fragrance de luxure. Est-ce dû à l’attitude ? Faut-il parler d’une formation plus visuelle que musicale ? Sont-ce les tatouages, les tétons percés, les tenues étudiées, les options capillaires ou le khol noircissant les paupières qui déterminent ce sentiment ? La question peut éventuellement se poser pour celles et ceux qui n’ont jamais entendu le groupe. Une fois passée ce cap, les subjectivités volent en éclats. Dès leur premier Lp : « Nothing’s shocking » (1988), Jane’s Addiction adopte une proposition musicale très personnelle, pochette comprise. Sexe ? Si vous le dites …

JANE’S ADDICTION – Ocean size

Chemin faisant, un rapprochement avec Red Hot Chili Peppers prend naissance dans l’inconscient collectif des amateurs de « fusion », ce rock mâchouillé funky. En matière de funk, ne pas penser Kool & The Gang ou Earth, Wind and Fire mais plutôt Sly and The Familly Stone sur « There‘s a riot goin’ on » (1971) ou Funkadelic à l’occasion de « One nation under a groove » (1978). Sur pas mal de morceaux, l’esprit groovy qu’affiche Jane’s Addiction joue en faveur de cette éventualité. Les guitares tronçonneuses également, bien qu’elles soient d’avantage saturées chez Jane’s que chez Peppers.

Et puis, Dave Navarro, le ténébreux tricoteur du combo, profite d’une double rupture de ban, de désamours entre musiciens : lui chez Jane’s Addiction et John Frusciante chez Les Red Hot, pour aller enregistrer avec les « faux frères » le remarqué « One hot minute » (1995). Pardon ? Une signature « Hendrixienne » dans le jeu des deux guitaristes ? Intéressant parallèle …

JANE’S ADDICTION – Stop

A l’horizon 2002, les garçons se rabibochent. Perry Farrell, chanteur iconique de l’Addiction, quitte Porno for Pyros, groupe qu’il avait fondé après le split de J’s A. Stephen Perkins, extraordinaire batteur dont la technique n’a d’égal que la puissance, réintègre également le groupe. Fort de cette réassociation, « Strays » (2003) est enregistré, un concentré de talent, un disque mésestimé par les uns, ceux qui ne l’ont que butiné, adulé par les autres, ceux qui l’ont réellement écouté. L’album fait preuve d’une richesse mélodique incroyable, d’une multitude de « ponts » harmonieusement assemblés : un moment musical tout aussi intense qu’original.

The riches

Le magnétisme capté en studio persiste-t-il sur scène ? Le lien virtuel se transforme-t-il en émanation palpable lorsque le groupe expose sa nudité « alive » ? Evaluer, critiquer, nécessite de vivre l’expérience, de s’offrir en retour aux décibels vomis des amplis.

En concert

Jane's Addiction - rock fusion sexy

Le 25 octobre 2003, ces habitués des stades viennent en France distiller leur mystérieuse alchimie dans une salle à dimension humaine : l’Elysée Montmartre. En 1885, les 1380 spectateurs que contient cette salle historique viennent applaudir la Goulue baratter son quadrille enflammé. En 2003, leurs descendants sont aussi nombreux pour accueillir dignement Jane’s Addiction, public avide d’originalité heavy rock.

Lorsque le quatuor sort des fumigènes, l’ovation est instantanée. Il se passe alors un phénomène rare. Avant la moindre note, le public est conquis, soumis à cette présence hypnotique. S’il arrive que des expériences musicales live transcendent l’assistance, celle-ci en fait partie. Même sans l’image, avec le seul son, déjà …

JANE’S ADDICTION – Ain’t no right (Live à l’Elysée Montmartre)

Les absents auraient-ils donc toujours tort ?

Just because

Certes la voix de Perry Farrell tient plus de l’incantation que du chant, certes ses cordes vocales passent par ses cavités sinusales et une chambre d’écho monumentale avant de faire vrombir les tympans, certes l’inamovibilité des musiciens répond quasiment à la définition du terme mais … leur prestance rayonne, se suffisant à elle-même. A quatre, la dynamique provoquée épaissit l’atmosphère, la modélise à leur image, l’accapare à leur seul profit … et celui des adeptes.

JANE’S ADDICTION – To match the sun (live)

Jane’s Addiction en concert ? Définitivement, les absents ont toujours tort.

Thierry Dauge

A lire également :

Did you enjoy this article?
Inscrivez-vous afin de recevoir par email nos nouveaux articles ainsi qu'un contenu Premium.

Laisser un commentaire