Gerald Bloncourt – Rencontre avec un photographe légendaire
Gerald Bloncourt : reportage Thierry Buisson en immersion © Septembre 2018.
Gerald Bloncourt et Thierry Buisson – Festival 360°à Dijon.
Son histoire:
Gérald Bloncourt voit le jour en Haïti à Bainet. D’une mère française et d’un père guadeloupéen sa famille s’installe ensuite à Jacmel dans le sud de son île chérie. Puis en 1946, notre adolescent âgé de 19 ans, tente avec une poignée de camarades une révolution marxiste. Cette dernière entraîne la chute du gouvernement Lescot: « Les 5 glorieuses ». Il est alors arrêté et condamné à mort, une peine transformée en interdiction à vie en Haïti car on n’exécute pas un Français.
Expulsé d’Haïti, Gérald Bloncourt retrouve alors André Breton. Avec lui, s’engage une conversation très militante sur le bateau qui le conduit en Martinique où il séjournera quelques temps chez un ami de son père médecin vétérinaire. Soutenu par Aimé Césaire à l’époque député, ce réseau d’influence lui permet d’obtenir de Marius Moutet (Ministre de l’outre-mer de l’époque) ses papiers pour rentrer en France. Il s’installe à Paris. Il se lance dans la photographie, sans cesser pour autant de peindre et de graver.
Approche artistique de la photographie
Gérald évoque son approche photographique des visages, de leurs blessures, leurs colères et leurs gestes, lui qui est un contemporain de Cartier-Bresson. Il y aussi son apprentissage du photojournalisme à l’Humanité. Il nous en livre d’ailleurs une admirable définition. Une discipline d’athlète comme il aime le dire car il faut exercer l’œil pour figer l’instant.
Habitué des dictatures après un 1er voyage au Portugal sur les routes de l’émigration en 1966, il couvre la Révolution des œillets en 1974, un voyage ponctué d’anecdotes qu’il couvre en échappant de peu à la Police Militaire qui souhaite lui dérober ses clichés, son butin. L’occasion de faire un peu d’histoire avec de nombreux documents d’archives sur cet épisode dictatorial.
Gérald Bloncourt, c’est aussi le photographe des premières artistiques avec les portraits de Jean-Paul Belmondo, Yves Montand ou Charles Aznavour. C’est aussi une amitié forte avec Georges Brassens avec qui il partageait à Sète l’enthousiasme de ses créations dont «Les amoureux des bancs publics»
Photos : Remy Gabalda – Gérald Bloncourt
Blog de Gérald Bloncourt : www.bloncourtblog.net