Aerosmith et Mickael Jackson – Chronique de l’insolite – Août 1987
Permanent Vacation et Bad – Sur la même platine en août 1987
Mickael Jackson sort de deux énormes succès avec Off the wall (1979) et l’album le plus vendu de tous les temps: Thriller (1982). Machines à boites de nuit! Où est le rock là-dedans? Et puis il livre Bad. Outre le titre éponyme, cette galette contient quand même Dirty Diana et Smooth criminal, ou lorsque une pop surproduite par Qunicy Jones flirte avec la rue.
Mickael Jackson – Bad
En face, un faiseur de «rock cradingue»: Aerosmith. Après une traversée à sec pour cause de guitaristes évaporés, Walk this way revu en Rap sort le groupe de sa chambre à coucher. Un album de retour raté plus tard, voici venir l’été 87 et Permanent vacation, une de ses meilleures productions, toutes périodes confondues. Regain d’inspiration? Sur 12 chansons, seulement 4 sont signées par les musiciens, le reste les associent à de mercenaires des hits parade, ou même pas. Chez Jackson, au format vinyle, 8 des 10 titres sont de sa main: «Je n’ai besoin de personne…». Loin de les opposer, les associer sur une même platine est gage de satiété.
Aerosmith – Hangman Jury
En parallèle, d’autres artistes musicaux animent dignement l’année 1987: U2 visite le désert californien et The joshua tree, les garçons de Guns ‘N Roses ont faim, oui, mais de quoi? Appetite for destruction. The Cure réclame Kiss me, kiss me, kiss me, alors que, dans les charts français, Gold supplie qu’on les laisse chanter. Chanter, oui! Mais où ça? In the army now précise Status Quo, les Rita Mitsouko statuant que C’est comme ça. Prince de conclure: Sign O the time!
La petite musique de l’actualité est aussi diversifiée
En effet, c’est le premier vol d’un Airbus A320 dans le ciel de Toulouse: une saucisse recherche toujours le voleur. Evènement sur le tarmac médiatique, avec le lancement de M6. La chaîne subsiste mais a perdu des maillons musicaux. Klaus Barbie se présente aux tribunaux. Protestant de son innocence, le «boucher de Lyon» réclame le témoignage de Jean Moulin. Egalement dans l’actualité de 1987, le premier forage du tunnel sous la Manche qui côté financier est un premier «foirage». Que retiendra-t-on également, si ce n’est qu’un congrès international prononce l’interdiction d’utiliser des chlorofluorocarbones, gaz donnés pour responsables des trous dans la couche d’ozone. En France, toujours rien pour le trou de la sécu.
Contre toute attente, M. Jackson et Aerosmith ont un point commun:
Leur propension au «voyage». Le King of the pop use de perfusion de Propofol, produit anesthésique réduisant le débit sanguin cérébral (sic!), les Toxic Twins (S. Tyler & J. Perry) ingèrent tout ce qui se présente, cocaïne, alcool et groupies en tête de liste. Ralentir ses fonctions ou les accélérer, binôme gagnant pour la conquête des charts ?
1987: Depuis sa prime jeunesse, et A B C, Michael n’a fait que tutoyer les sommets. Dans 22 ans, après un passage sous terre, il ira encore plus haut. Chez Aerosmith, les ailes du logo battent à nouveau: ça décolle. Il passe en orbite céleste avec Pump (1989), leur incontournable Lp suivant. Après analyse de ces phénomènes, deux conclusions s’imposent: 1- «Sex, drug and rock’n’ roll» est «Bad» mais conservateur, «Drug and pop» conduit au succès mais aboutit en «Permanent vacation». Cette année-là, les uns pour l’autre et les autres pour l’un sortaient des albums aux titres prémonitoires.
Thierry Dauge