Bowie – Hallyday – Juin 1972 : Rencontre sur la même platine

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David Bowie – Johnny Hallyday – juin 1972

David Bowie – The rise and fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars

Johnny Hallyday – Country folk rock

L’actualité de 1972 est on ne peut plus funeste. Deux condamnés à mort pour «crime de sang» sont guillotinés à Paris: Œil pour œil… tête pour tête. 36 bébés sont également condamnés à mort par le talc Morhange, mais ceux-ci n’avaient rien fait. Estimation: 600 mille tonnes de bombes et de munitions sont «plantées» au Viet Nam en 3 mois. Aucune récolte en retour. Suite à une manifestation, 13 personnes trouvent la mort en Irlande du Nord: «Bloody Sunday» n’est pas qu’une chanson. Après tous ces morts, Bowie allume une lueur d’espoir en donnant naissance à The rise and fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars. Son album précédent, Hunky dory (1971), soulevait déjà des montagnes de pop rock glam.

David BOWIE – Changes

Ziggy Stardust against Jojo

Avec Ziggy, il dynamite les sommets des charts, érodant la concurrence anglaise dans son entièreté. En France, l’idole des jeunes hésite sur la direction musicale à prendre. Il en résulte: Country, folk rock où Johnny Hallyday sonne country, folk, pop mais point trop rock. Par contre, ses songwriters lui ont ciselé des mélodies et des paroles dignes des plus grands interprètes. Déposer au centre d’une même platine ces deux supposés opposés relève-t-il de l’irrationalité: Incompatible! Inadmissible!! Surdité!!! Peut-être cela dépend-il, simplement, d’une certaine ouverture d’esprit: prendre la peine de le faire.

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David Bowie – Johnny Hallyday

Johnny HALLYDAY – Comme un lion en hiver

1972 dans les bacs à disques

La même année, ça se bouscule dans les bacs des disquaires: School’s out ou comment Alice Cooper remet l’enseignement en question. A contrario, féru de savoir, Stevie Wonder ouvre son Talking book: Close to the edge (à la limite), commente Yes. Anticipant la téléphonie, T Rex promeut The slider pendant que Slade «Slayed». Santana, épuisé par cette «slayitude» fait une pause dans un Caravanserai. Revendiquant une musique à part, Hawkwind présente la gamme de notes qu’il utilise: Doremi Fasol Latido. Dont acte. Pour nos deux poulains…

Rock’n’Roll Suicide

Ils ont respectivement 25 (Bowie) et 29 ans (Hallyday). L’un compose paroles et musiques et les interprète. L’autre, bien qu’il joue de la guitare, notamment sur cet album, est interprète. David maîtrise donc tout le processus qui conduit à The rise and fall… pendant que Johnny s’entoure des bonnes personnes pour élaborer Country, folk

On pourrait en conclure que l’anglais est bien plus talentueux que le français si ça n’était injurieux pour l’un et partiellement inexacte pour l’autre. En effet, quid du rôle de Mick Ronson dans le résultat final qui conduit à Ziggy Stardust? Même le producteur attitré ne se souvient pas de «qui a fait quoi» sur ce disque. Avec Hallyday, c’est plus clair. Pour faire court, disons M. Mallory pour les «nouveautés» plus 5 adaptations de chansons anglophones. Pas si «variétoche frenchy» que ça, donc, ce disque.

Johnny Hallyday – Joe, la ville et moi

David Bowie – Starman

Dans un contexte mondial lugubre, la lumière de ces deux 30cm, sorte de «lux thérapie», continue à assurer moult rotations aux plateaux des tourne-disques. Faut-il choisir, désigner son préféré? Comme tout le microcosme rock affiche globalement la même réponse, ça semble superflu. Consentons plutôt à faire fi de nos réticences et revenir en un temps ou l’amorce de l’été s’annonçait musicale.

Thierry Dauge

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