Cannon Fodder – Swamp Rock Power
Petite chronique expresso sur le zinc.
Pleine lune. Lueur blafarde avalée par les eaux noires des marécages putrides. Tambours vaudou. Complainte sauvage. Hypnotique. Danse des ombres. Frénétique. Nuit électrique. Et sur les lèvres, en mode repeat, l’incantation magique :
Cannon Fodder…
… Créatures décharnées qui vous kidnappent dans leurs cités lacustres pour vous soumettre à des sacrifices inavouables ? Non, rassurez-vous, Alice, Chris et Nico sont trois simples mortels, non pas du Bayou profond, mais du Mans…
Vieux routier du circuit…
… depuis 35 ans, Chris Martini, guitariste, chanteur et claviériste de son état, a sévi dans de nombreux groupes dont les fabuleux rennais de Head On. Derrière les fûts, on trouve Nico Wireman. Lui traîne ses boots depuis un bon quart de siècle dans les méandres du Rock ‘n Roll. Après avoir tâté du chant, de la basse et de la batterie, il se met parfois en mode loup solitaire avec son one-man band The Big Wireman. Et puis, en 2016, une fois Cannon Fodder porté sur les fonts baptismaux du binaire énervé et en recherche d’un batteur, Nico reprend les baguettes par l’entremise d’Alice Martini, copine de longue date.
De son côté, cette même Alice donnait jadis des cordes vocales au sein de Casus Belli. Guitare et batterie ayant déjà leurs serviteurs, pas le choix. Ce sera la basse qu’elle va totalement découvrir et bien vite maîtriser à force de répétitions et de concerts.
Pour leur faire avouer leurs influences…
… pas besoin de menotter les trois acolytes au fond d’un bureau puant le tabac froid, une lampe en pleine tronche. Non, tout de suite les prunelles s’allument à l’évocation de Spencer P. Jones ou Beast of Bourbon. Bref la crème d’un Swamp Rock à la sauce australienne dont Cannon Fodder se pose en digne héritier.
Et ce n’est pas l’écoute…
… de leurs deux albums qui le démentira. Guitares tendues comme le regard du desperado à l’heure fatidique, basse louvoyante reptilienne, mid-tempos à la force tranquille ou beats rampants iguanesques, volià posée l’ambiance, poisseuse à souhait. Comme un Blues bâtardisé par des Barons Samedi Punk-Garagistes.
Écrin à l’éclat brut…
… mais pas que et qui laisse la part belle à la mélodie où se développe le contraste entre les voix, rocailleuse pour Chris, aérienne pour Alice. La tension parfois retombe lorsque la guitare, bonne princesse, cède la place au piano ou à l’orgue, mais ce n’est que pour mieux mettre en avant la qualité d’écriture d’un groupe qui oscillent avec le même bonheur entre calme et tempête.
Beast Records…
… le label rennais pourvoyeur depuis quelques lustres d’intenses galettes soniques et synonyme de haute exigence rock ‘n rollienne, ne s’y est pas trompé en signant le saignant trio.
Et en live me direz vous ?
À votre avis ? Ben oui ça déboîte ! Alors si vous voulez vous faire masser les tympans par un Rock’n Roll qui colle à la peau, Cannon Fodder n’attend que vous, par tous les décibels !
D’ailleurs, avis à la population, Cannon Fodder jouera à Chartres le 25 mai à l’Entre Potes (1, rue de l’Ane Rez).
Discographie :
Cannon Fodder
– janvier 2020
– Enregistré au studio L’Abri 101 par Arthur Paichereau
– Beast Records
– Musiciens additionnels : Scalpel Souriant / Trompette. Vin Stoker / Orgue
Alone – Try Me – Superstar – Something Cold – A Girl Like You – Stupid Fight – Two Angels – Up And Down – In Your Pain – Deathly
Travel In My Mind
– Juin 2023
– Enregistré au Suppa Soup Studio par Jobé Polidoro et Gaël, au Silo par Cymria Deal et à la maison par Nico Wireman et Cymria Deal
– Beast Records
– Musiciens additionnels : Vin Stocker / orgue. Cymria Deal / Orgue. Francky the Fly / Keyboard. Jibé Polidoro / Keyboard
Never Coming Back – Nightcall – Little Town Boogie – Glad – Revenge – Travel In My Mind – Roseanne – Rock’n Fuck – Guess – Rebirth