ARCTIC MONKEYS – Body Paint
Ou lorsque les Arctic Monkeys copient / collent les Beatles.
Sur « Body Paint », single extrait du dernier album d’Arctic Monkeys – The Car (2022) – la voix d’Alex Turner, leader incontesté du combo, est méconnaissable. Au temps révolu de « I Bet You Look Good On The Dancefloor » (2006), les débuts, il affichait une diction de petite frappe « Sheffieldoise », un accent populaire quasi cockney.
ARCTIC MONKEYS – I Bet You Look Good On The Dancefloor
Au fil du temps, il adopte parfois un roucoulement de crooner en travaillant une diction plus « oxfordienne ». Pour « Body Paint », il essore ses cordes vocales, les tord en direction des aigus sans pour autant cibler les ténors du genre, des extraterrestres types Ian Gillan ou Robert Plant 70’s. De toute façon, indubitablement, son organe n’a jamais été programmé pour gagner ces sommets.
Côté partitions, le piano sonne « Sexy Sady » (Album Blanc – 1968), l’orchestration de violon évoque « Eleonor Rigby » (Revolver – 1966). La structuration du morceau est minutieusement élaborée : les harmoniques, la mélodie, les suites de notes. Tout pousse l’auditeur de « Body paint » vers les Beatles. Alex Turner, Maître es composition ? Pour le moins davantage branché Lennon / McCartney que Noel Gallagher ne l’a jamais été.
ARCTIC MONKEYS – Body Paint (studio)
La sensation de retourner vers les 60’s tout en ayant les oreilles bien ancrées dans les 2000 est délicieuse. Mais attention ! La chanson vous entraînant dans des contrées oniriques, l’écouter au volant promeut la sortie de route ! Egaré au paradis perdu, votre esprit pointe vers l’infini et au-delà.
Live ? Orchestre à cordes et tutti quanti ? Que nenni. Tout juste un clavier et les Arct’s Monkeys qui lâchent les chevaux. La partition de violon est interprétée à la guitare … électrique ! Un Bonheur.
ARCTIC MONKEYS – Body paint (live)
Qu’en est-il du reste de The Car, la dernière livraison vinylique du groupe ? Vite ! « Where’s the record store ?! »
Thierry Dauge