« Ecrire à ce moment a été vital »
Légèreté sous contrôle
Un duo original qui livre une nouvel album dont, à chaque fois, le nom du groupe me fait penser à une réplique répétitive des jeunes : « jure ? ». En gros cela signifie, après explication (eh oui, on vieillit) : « je te crois pas ? », « sans déconner », « dingue, ça ! » ou bien « étonnant », « formidable ! ». Bref, un synonyme de plus qui reste juste une digression mais pas si éloignée de Jur qui nous surprend agréablement.
Donc toujours ce duo franco-espagnol où les textes de la chanteuse Jur Domingo sont baignés des accompagnements du multi-instrumentiste et néanmoins compagnon, Julien Vittecoq. Sauf que celui-ci offre un propos d’un calibre plus sombre sans tomber dans l’outrance mais plutôt dans une fausse légèreté. En effet l’album a été enregistré au moment où on découvre que Jur est atteinte d’une tumeur au cerveau.
Jur – En Stationnaire
Pas d’affolement, l’opération s’est bien passée, d’autant que le précédent était basé sur la maternité. D’où le fait de passer du clair au gris. C’est ce qui se passe sur ces onze titres. A chaque fois on oscille entre émotion légère et tendresse tendue. Les trois exemples les plus remarquables se résument à « En Stationnaire » qui ouvre l’opus en fausse légèreté, « La Maison Brûle », beaucoup plus sombre, et « Sangria » qui, par définition annonce une fête, apéritive, où il faut boire jusqu’à l’ivresse avec forcément modération si possible, en jouant sur la positivité.
Enregistré en utilisant la langue française et espagnole, ce nouvel album offre des instants très forts et des moments plus calmes. Il s’oriente finalement du côté de la lumière avec une belle référence au cinéma sur « La Beauté d’Ava Gardner ». Irréprochable.
Jur – Sangria
Crida Company/L’autre Distribution
Sortie le 13 novembre
Patrick Bénard