Le baron Robert Boothby (1900-1986)

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Un parlementaire conservateur très controversé…

Précurseur de la gay pride

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, Londres était un vrai foutoir où bandits, politiciens, agents secrets et prostitués des deux sexes se mêlent et s’entremêlent.
Le Sunday Mirror, hebdo à scandales, révéla, certes discrètement, que le bandit Ronnie Kray (voir notre article), bisexuel, avait eu des relations avec le baron Robert Boothby, un parlementaire conservateur très controversé (pendant dix ans, il fit campagne en faveur de la dépénalisation de l’homosexualité) et qu’en outre Kray organisait pour lui des orgies, rabattant des jeunes gars au goût de Boothby en échange de certains services.
Les premiers informés avaient été les journalistes du Sunday Express.
En pure perte : la gazette étant ouvertement favorable au parti conservateur, l’information avait été étouffée. Camouflée durant plusieurs mois, elle resurgit, à nouveau discrètement, dans les pages de la revue concurrente, celle-là favorable au parti travailliste… Discrètement car le travailliste Tom Driberg (voir notre article) est lui aussi impliqué. Bref, aucun des deux partis n’avait trop intérêt à ce que leurs journaux respectifs ébruitent le scandale, d’autant que Boothby menaçait de traîner le Sunday Mirror en justice.

Tout le monde savait que Boothby était glauque mais personne n’osait le dire…

Il était trop influent et trop protégé : parmi ses nombreuses maîtresses (il rattrapait le temps perdu : jusqu’à 25 ans il n’avait couché qu’avec des hommes) figurait Dorothy Macmillan, l’épouse du Premier ministre. La rumeur prétend d’ailleurs que Boothby serait le père d’une des enfants des Macmillan.

Cette intimité avec le pouvoir explique, par exemple, pourquoi ni la police, ni les médias n’avaient fait d’investigation après le décès, en 1950, de Lord Edward Cavendish : il était le frère de Dorothy. Personne ne souhaitait attirer l’attention du public sur une femme adultère de crainte de briser la carrière prometteuse de son mari.
Officiellement Cavendish avait été déclaré victime d’une crise cardiaque mais tout porte à croire qu’il fut en réalité éliminé par le docteur John Bodkin Adams, dont on saura plus tard qu’il était un tueur en série avec pignon sur rue (cent-soixante de ses patients disparurent dans d’étranges circonstances).
Cavendish était Grand Maître franc-maçon ; Bodkin, lui, était membre des Assemblées de Frères de Plymouth. Il aurait eu pour devoir de supprimer ce Cavendish considéré aux yeux de la confrérie comme l’incarnation vivante de Satan.

Requinqué par la frilosité des médias, ayant à sa botte Arnold Goodman, un avocat véreux mais très influent, Boothby jubilait : il obtint 40 000 livres sterling du Sunday Mirror au titre des dommages et intérêts relatifs à la diffamation de sa personne.

Les frères Kray, sous la triple protection de Goodman, de Driberg et de Boothby, allaient pouvoir continuer leurs méfaits en toute impunité pendant encore trois ans, d’autant que personne n’osait porter plainte ou témoigner contre eux de peur de violentes représailles (toutes ces informations sont tirées du livre SEXPIONNAGE à LONDRES).

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