L’Emeute Blanche
Jean-Eric Perrin – Les Meutes Blanches : le Côté sombre des Etats-Unis
Parlons de l’auteur tout d’abord. Il fait partie de la première vague des chroniqueurs rock français et il en a bien profité.
Il est avant tout le rédacteur de multiples ouvrages tous plus intéressants les uns que les autres. Dressons-en une petite partie :
- Biographies : Indochine, Madonna, Léo Ferré, Jacno, France Gall,
- Essais : Le Rap Français, Les Miscellanées des Beatles, La Scandaleuse Histoire du rock,
- Des Nouvelles et un paquet d’ouvrages collectifs.
On lui doit surtout les chroniques mensuelles Frenchy But Chic entre 1978 et 1982 qui a permis l’éclosion de la pop et du rock français chez Rock & Folk. Elles sont réunies et indispensables aux éditions Camion Blanc.
Aujourd’hui il s’attaque au roman, le deuxième après Sexe, Drogues et Rock & Roll, hommage obligé à Ian Dury.
Les Meutes Blanches se construit comme un polar. Un « Ghostwriter », que l’on pourrait traduire comme un « nègre », à savoir qu’il rédige des textes pour des rappeurs et écrit des fausses biographies pour subvenir à ses besoins, sans qu’il soit cité. Suffisamment connu dans le milieu, on lui confit la mission d’enquêter sur la mort de l’un d’eux, dans des circonstances troublantes, oubliée depuis des années.
Biggie Smalls – Going Back To Cali
Jean-Eric Perrin – Les Meutes Blanches
Lime Greene, c’est le nom du personnage principal, embarque de New York à Los Angeles. Cette traversée des Etats-Unis, juste avant l’élection de Donald Trump est avant tout un voyage au sein de l’Amérique profonde, inculte et barbare, qui va entraîner notre héros du côté obscure, à son corps défendant.
Du coup nous avons droit à une description telle qu’on ne voudrait pas voir la première puissance du monde : raciste avant tout, engluée dans des addictions impossibles qui les oblige à croire que les blancs sont les êtres suprêmes et les autres n’ont aucun droit de vie dans ce pays. Il semble qu’il ait raison, hélas, depuis l’élection de Trump, populiste d’extrême-droite, adepte du port d’armes, entre autres conneries.
Dolly Parton – Jolene
Il est donc important de lire cet ouvrage, bourré de références musicales logiques, pour comprendre combien nombre d’entre eux s’engagent dans des situations improbables au détriment, parfois de leurs proches.
Jean-Eric Perrin – Les Meutes Blanches
Serious Pulps – 234 pages – 15 €
Patrick Bénard