Gilets jaunes : pourquoi l’Histoire n’en retiendra rien

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1789, oui… Mai-68 : oui… mais pas 2018 – 2019

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Gilets jaunes : pourquoi l’Histoire n’en retiendra rien

C’est triste à écrire car j’ai eu un temps de la sympathie pour le mouvement des Gilets jaunes… dont hélas il faut admettre que dès le début, il fut à côté de la plaque… de verglas, en hiver, sur les ronds-points : demander à ce que le carburant coûte moins cher pour continuer à en gaspiller TOUJOURS AUTANT, TOUJOURS PLUS, c’est complètement anti-écologique. Du coup, l’une des revendications suivantes ne tient plus la route:

«On veut pouvoir nourrir nos enfants» (nous démontrerons plus bas qu’il n’y a rien de plus facile)… «On veut nourrir nos enfants et continuer à pourrir de plus en plus leur planète».

Se moquer des pauvres et des malchanceux, une manigance déjà timidement esquissée par son ex-patron (François Hollande et les «sans-dents»), est le fer de lance de Macron depuis une éternité (mai 2016, un an avant son élection: «Le meilleur moyen de se payer un costard, c’est de travailler»). Les Gilets jaunes sont tombés dans le panneau ! Rien de mieux pour détourner la populace de l’écologie, c’est de l’écraser de sa morgue pour lui faire penser à autre chose, et avant tout à consommer. Consommer TOUJOURS PLUS, grenouille qui se veut aussi grosse que le bœuf, Gilet jaune qui se rêve aussi riche que Carlos Ghosn.

Macron / Gilets jaunes : même combat

Se dire favorable à l’écologie, à la protection – que dis-je ! – à la survie de la planète et «en même temps», en toute conscience, vouloir continuer à la pourrir… TOUJOURS PLUS, est un point commun entre Macron et les Gilets jaunes.

Et si ses «gaffes» étaient VOLONTAIRES, du plus pur machiavélisme?

Il y a toujours eu des riches, il y a toujours eu des pauvres. Certes l’écart s’est agrandi, mais on n’est pas non plus en 1789… ni dans les pires contrées misérables d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique du Sud. Nos enfants ne vont pas à la mine dès l’âge de six ans. En France, si l’on a la sagesse de ne pas GASPILLER (faire en voiture ce qu’on peut faire à pied, posséder le dernier écran «top model» pour regarder Hanouna, posséder le dernier téléphone portable à la mode à 399 € alors que, pour téléphoner – ce qui est le but premier d’un téléphone – on trouve des appareils à 19,90 €)…

Bref, si l’on est RAISONNABLE on ne risque pas de mourir de faim. On peut très correctement s’alimenter pour moins de 10 € par jour. Ça fait 300€ pour le mois (allez, 6 mois par an, 310 €, je vous l’accorde… mais 280 € en février trois ans sur quatre. Ne chipotons pas!) Le problème n’est pas là. Rétrospectivement, les Gilets jaunes, ceux qui avaient pour argument, « on veut nourrir nos enfants », reconnaîtront leur erreur d’avoir confondu la pitance de leur progéniture avec cette couillonnade de « POUVOIR D’ACHAT ». La formule en elle-même fait vomir.

André GORZ

Un certain André GORZ, dès les années 1950, bien avant Baudrillard et sa Société de consommation, critiquait le modèle de consommation américain. Il y débusquait une stratégie essentielle de la croissance capitaliste. La multiplication de besoins éphémères et renouvelables via l’obsolescence des produits. C’est l’aliénation fondamentale de la société d’abondance : «L’obligation de consommer pour faire tourner l’économie; le fait que l’on devra consommer pour pouvoir travailler, et non l’inverse; que l’existence de millions de travailleurs ne peut être assurée que par le gaspillage systématique des richesses qu’ils produisent et que leur travail, destiné à être gaspillé, n’a aucun sens et reste asservi à ses produits».

Gorz fut le premier à parler de «décroissance»

Dès 1972,  Gorz fut le premier à parler de «décroissance» ne voyant pas d’autre solution à la crise écologique que de diminuer les flux de marchandises, avec l’idée qu’il est possible de produire moins en travaillant moins et en vivant mieux. Tout à fait le contraire de ce que prônait Sarko (« travailler plus pour gagner plus »).

Et ce «toujours plus» qui guide les pas de Macron dirige «en même temps» une partie du discours des Gilets jaunes qui n’ont pas compris qu’au lieu de VOULOIR PLUS pour pouvoir continuer à vivre PAREIL, il faut au contraire réfléchir à changer son mode de vie cul-cul, son mode de vie de mouton de n’importe où mené à la baguette par Paris et Bruxelles. Par exemple, que penser du TRAVAIL?  Gorz en donnait cette définition dès 1947:

«Originellement, un homme ne travaille pas pour gagner de l’argent ou pour vendre un produit. Il travaille parce que la vie est travail et qu’on ne se réalise qu’en faisant quelque chose qui vous exprime et en quoi on se reconnaisse».

… à l’envers la question fut posée…

Puisqu’on manifestait sur les Champs-Elysées, il eut mieux valu contester le prix du caviar, mais pas celui du carburant. Le problème du carburant, ce n’est pas son prix, c’est son utilisation immodérée. Et pourquoi ?

Le bon sens près de chez soi…

Pour paraphraser à la fois le slogan du crédit agricole et notre ami Macron… « y a qu’à traverser la rue pour…. »

trouver du boulot près de chez soi. C’est le bon sens… et ce n’est ni INSURMONTABLE ni INHUMAIN d’aller travailler à pied ou à vélo (à l’heure actuelle MOINS DE 3% de travailleurs prennent leur bicyclette. C’est vraiment très peu). Quitte à y passer une année à chercher et envoyer des CV, calculez le nombre de milliers d’heures gagnées pour le temps libre ou la vie de famille plutôt qu’enfermé dans une boîte de conserve qui pollue. Calculez aussi l’économie (pardon, la non-dépense) de milliers de litres de carburant.

… ou, à l’inverse, rechercher un logement près de son lieu de travail. même s’il coûte UN PEU PLUS CHER que le précédent, ce ne sera jamais autant que le gouffre à fric qu’est la bagnole.

Et le covoiturage pour aller bosser !

Trois quarts des travailleurs utilisent la voiture tous les jours (contre seulement 50% en Belgique. Comme quoi on a encore des progrès à faire en France)

Il va falloir que les Français changent de mentalité : « MA » voiture… C’est « MOI » qui conduis… Refuser le covoiturage et les contacts humains et continuer à polluer et gaspiller… C’est la chienlit !

Sur les trajets domicile-travail, 9 véhicules sur 10 ne transportent qu’une seule personne, occasionnant entre 2 et 8 heures d’encombrements sur les routes

Seulement 3% des trajets travail-domicile sont effectués en covoiturage, estime l‘Ademe, l’Agence de l’Environnement et de la maîtrise de l’énergie.

Daniel Lesueur

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