Malaise de la société : si la solution était le partage du travail?

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A quand la semaine de 20 heures ?

Croissance = chômage

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Malaise de la société : et si la solution était simplement le partage du travail ?

Productivité, compétitivité…. Pfffffff ! Les 300 Airbus victorieusement vendus à la Chine pour 30 milliards d’euros vont rapporter un “fric dingue” aux actionnaires… mais ne créeront pas d’emploi : on sait d’avance qu’ils seront fabriqués là-bas. Encore des chômeurs à venir, une fois que le savoir-faire hexagonal aura été bien compris et intégré par les ingénieurs asiatiques!

Depuis près d’un demi-siècle, le chômage augmente bien que les gouvernements successifs jurent leurs grands dieux qu’ils font tout pour le combattre : “Tout sera mis en œuvre pour éradiquer ce fléau de la société” (!). Alors, puisqu’ aucune mesure n’a eu d’impact, on en tire deux hypothèses
1) soit tous les gouvernements successifs furent et sont des incapables
2) soit ils n’ont jamais voulu combattre le chômage.
Choisissons l’hypothèse n°2.

Le chômage, pas intéressant… Ce qui l’est, c’est la croissance

Du plus haut placé, qui en croque, jusqu’au bas de l’échelle (le chômeur potentiel qui ne veut en rien sacrifier de ses privilèges) en passant par les intermédiaires parasites qui arrivent à alimenter les grandes surfaces en produits qui ont traversé la planète en polluant mais qui coûtent moins cher que les produits locaux…
Le chômage peut être éradiqué très facilement ; il suffit de renoncer à la croissance et aux profits honteux… mais qui le voudrait ?

Malaise de la société

Le travail est ce dont ont besoin tous les Français. Financièrement parlant, bien sûr… mais également moralement. Même si les allocations-chômage permettent à celui privé de travail de répondre aux nécessités (loyer, nourriture, etc.), il ne se sentira bien dans sa peau que lorsqu’il aura repris sa place dans la société, et donc dans le monde du travail. Mais pas obligatoirement en en étant surchargé et stressé. André GORZ  (toujours lui!) écrivait que “chacun puisse faire au travail sa place, au lieu que la vie ait à se contenter de la place que lui laissent les contraintes du travail”.

Mi-décembre 2014, un rapport parlementaire indiqua que les 35 heures avaient été efficaces contre le chômage :
“Entre 1997 et 2002, on a connu la période pendant laquelle le chômage a le plus baissé de 10,8% à 7,8%. Pendant ces cinq années, il y a eu 2 millions de créations d’emploi”.
Alors c’est mathématique : si le fait de passer de 40 h à 35 h a créé deux millions d’emplois, si l’on passait tout la population à mi-temps (20 heures) il n’y aurait plus un seul chômeur en France.

Un partage du travail comme de toutes nos autres richesses

Tout le monde a accès aux soins, à l’éducation (écoles gratuites), à la culture (médiathèques), aux routes, aux transports urbains, à la liberté d’expression (courrier, téléphone, internet), aux urnes. Pourquoi donc alors le travail serait-il interdit d’accès à environ 15% de la population ?

Croissance

C’est un truc dont on fait croire à tous les Français qu’il les concerne. Or en réalité il n’y a que les financiers, les spéculateurs, les politiciens, ceux qui détiennent des parts dans les sociétés du CAC 40, etc. qui veulent davantage de croissance. Mais la “France d’en bas” et les “sans-dents”, eux, ils s’en foutent.

Pouvoir d’achat

C’est un virus qui a été mis dans le cerveau des Français pour les faire consommer toujours davantage de choses inutiles ou futiles et les pousser à s’endetter.
Entre 1789 et le milieu du 20è siècle, la plupart des Français moyens n’ont jamais pensé à leur pouvoir d’achat et n’ont pas non plus eu accès au crédit. Pourtant ils ne s’en sont jamais plaints. Bon, d’accord, ils sont tous morts, mais c’est pas de ça. Il faut réapprendre à vivre selon ses moyens (l’eau du robinet désaltère davantage que le Coca Cola et ça fait pas un peuple d’obèses).

10% de chômeurs déprimés, ça veut dire 90% de gens qui ont un travail. Beaucoup en ont trop et en souffrent. Le redistribuer soignerait tous les maux

Mai 1968… La société s’arrête et prend le temps de réfléchir

Pas suffisamment longtemps, puisque, après que l’évidence ait crevé les yeux (“la machine est en voie de remplacer l’homme”), rien n’a changé. Il a fallu encore attendre pour passer à la semaine de 35 heures alors qu’il aurait fallu, dès Mai 68, passer à la semaine de vingt heures, solution de tous les maux de la société.

La fin du chômage

Avec la semaine de vingt heures, nos 10% de chômeurs sont immédiatement réembauchés (y compris les employés de Pôle Emploi, machine à broyer l’être humain qui mérite de disparaître puisqu’elle n’a pas rempli sa mission de trouver du travail à ceux qui en cherchent). Et quelle économie pour la communauté : finies les allocations chômage, finis les faux emplois (contrats solidarité, emplois aidés, stages qui ne débouchent sur rien…).

Des chiffres : en 1967, il y avait 300 000 chômeurs en France. La même année, Jacques Chirac créa l’ANPE ; du coup, on passa à un million. Depuis la création de Pôle Emploi, on est passés à 3 millions. Quand ils se débrouillaient eux-mêmes, les demandeurs d’emploi en trouvaient toujours. Depuis qu’on les aide à chercher, ils ne trouvent plus!

La pollution : en berne

Avec la semaine des 20 heures, le travailleur ne se rendra sur son lieu de travail que 2 ou 3 jours par semaine au lieu de 4 ou 5. Quelle économie d’énergie ! Que de temps perdu en moins, dans les embouteillages ou dans les transports en commun très mal pensés pour les “pauvres” qui transitent d’une banlieue à une autre.

La criminalité

Avec la semaine des vingt heures, pour peu que les parents s’organisent intelligemment, il y en aura toujours un des deux pour veiller à la bonne éducation des enfants. Or la criminalité et la délinquance sont en grande partie liées à l’absence d’éducation et d’encadrement familial : livrés à eux-mêmes, les gamins ont plus de risques de mal tourner.

Une population globalement moins ignare

Qui peut croire encore qu’on se cultive en regardant Hanouna ou “Des chiffres et des lettres”? La culture, il faut la piocher là où elle se trouve. Et qu’on ne dise pas qu’elle est coûteuse : les médiathèques municipales regorgent de millions de livres, de CD pour ceux qui n’ont pas les moyens d’aller à l’opéra ou dans toute autre salle de concerts, et même, depuis plusieurs années, de DVD pour ceux qui ont encore un peu la flemme de lire. Alors… oui, le cinéma est cher et, avec la semaine de 20 heures, on ira moins souvent au cinéma puisqu’on aura moins de fric.

Mais si un film est bon, est-ce un problème de le voir sur DVD trois mois ou trois ans, voire trente ans plus tard? Les Pagnol, les Carné-Prévert, les Bunuel datent du siècle dernier. Est-ce un crime de les découvrir aujourd’hui ? Une BELLE oeuvre résiste à l’épreuve du temps.

Grâce à la semaine de 20 heures, tout le monde pourra se cultiver gratuitement ou presque (un abonnement dans une médiathèque, c’est environ 1 € par mois). Se cultiver… s’il le veut bien!

La fin du stress au travail

On nous vante sans cesse le “modèle allemand”… mais c’est vers le “modèle japonais” que la France se tourne, avec de plus en plus de suicides liés au stress du travail. Avec la semaine de vingt heures, c’est la fin du stress.
Pourquoi aucun candidat ne propose-t-il cette solution de bon sens?

“Pourquoi fournissent-ils des critiques et dénonciations parcellaires au lieu d’exposer la question dans son ensemble, avec son historique, son développement et maintenant son impasse ? Tout simplement parce que cela serait contraire à leurs intérêts, à leurs choix, à leur volonté de survivre dans leur statut social actuel.

Ces gens, soit aspirent à monter dans l’échelle du pouvoir et à profiter eux aussi de ces inégalités, on parle de gauche caviar par exemple. Ou bien, ils aspirent à conserver ce qu’ils ont, et veulent que fondamentalement le système ne soit pas remis en cause. Le thème des inégalités, comme celui de la redistribution des richesses et des revenus est dialectique, selon la façon dont on l’utilise et les doses que l’on emploie, il permet soit de maintenir l’ordre établi, soit de le renverser”

Le pouvoir d’achat

Oublions-le, le sacro-saint pouvoir d’achat : lorsqu’on gagne plus, on achète davantage de bêtises. Et, pas fous, les distributeurs augmentent leurs prix puisqu’ils savent que le consommateur va suivre.

Profiter de la vie… on y va ?

Profiter de la vie ne signifie pas avoir du pouvoir d’achat. D’ailleurs, les critères de “qualité de la vie” incluent, certes, la capacité à acheter des biens et services, mais aussi des situations dans les domaines de la liberté, de respect des droits de l’homme, de bonheur, de santé, etc. Une fois la semaine de 20 heures entrée dans les mœurs, il serait bien temps d’envisager la retraite à 50 ans. Ou, pourquoi pas, commencer de travailler après 40 ans. On profite mieux de la vie quand on est jeune que dans une maison de retraite.
A la différence des chats qui, paraît-il, en ont sept, l’humain n’a qu’une seule vie. Autant en profiter!

Utopie ?

Certains, c’est évident, parleront d’utopie. Mais lorsqu’on voit ce qu’ont fait, depuis trente ans, les non-utopistes…
“Travailler plus pour gagner plus”, ça, c’était de l’utopie.
“Travailler moins pour vivre mieux”, ça, c’est réaliste.

Daniel Lesueur

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