Les Pâtes à l’ail – Théâtre de et par Bruno Gaccio

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Quand des Pâtes à l’ail changent une vie

Comme le nom de la pièce pourrait facilement porter à nombre de métaphores sur la nourriture, je vais m’en garder. J’éviterai donc les « au menu de la pièce », les « mises en bouche », les « une mise en scène aux petits oignons » (surtout que c’est à l’ail, vous avez des problèmes de lecture ou quoi ?) et autres facilités culinaro-rédactionnelles.
Et pour poser les choses tout de suite, je ne suis pas critique de théâtre. Je suis juste spectatrice et j’ai eu un énorme coup de cœur.

Affiche Les Pâtes à l'ail

Comme son nom ne l’indique pas, Les pâtes à l’ail n’est pas une pièce de théâtre sur des nouilles épicées qui finiraient dans un slip. Les pâtes à l’ail, c’est une pièce drôle, touchante et émouvante. Une pièce qui parle de deux mecs qui s’aiment. Les pâtes à l’ail, c’est un pièce qui parle de la vie en parlant de la mort.
Les pâtes à l’ail, c’est une histoire d’amitié belle, profonde, une histoire qui existe aussi bien sur scène que dans la vie.

Une amitié de toujours

Cette histoire, c’est celle de Bruno Gaccio (entre autres papa des Guignols de l’info sur Canal+, juste au cas où…) et Philippe Giangreco (acteur, auteur, réalisateur), né dans le même quartier de Saint-Étienne (nul n’est parfait), qui ont grandi ensemble et ne se sont jamais vraiment quittés. Et voilà que, pour la première fois, ils décident de monter sur scène tous les deux et de jouer de et avec cette amitié. De l’exposer au grand jour et de la faire partager. Ils appellent leur troisième grand copain, Jean-Carol Larivé, scénariste (« Une famille formidable », ça vous parle ?).

Et les voilà partis dans l’écriture de ce qui deviendra une pièce bouleversante de justesse et de sincérité. Elle est écrite en six mois, les répétitions se font ça et là, de la Sicile à Lyon, le décor finit d’arriver le matin de la première le 3 mars. Ils montent sur scène morts de trouille, sans aucune certitude de ce que cela va donner. Mais le résultat est là, ça fonctionne et ça fonctionne même très bien. Ils ont joué la pièce quatre fois en mars, à la Comédie Odéon, à Lyon. Pour des Stéphanois, si c’est pas de la provoc’, quand même ! Forte de son succès, elle devrait être de retour pour trois à quatre semaines en janvier 2020 (plutôt quatre, il en faut pour tout le monde!), toujours au Comédie Odéon à Lyon. Et qui sait, peut-être ailleurs en France ?…

Des mecs qui s’aiment

L’histoire ? Une fois par mois, depuis trente ans, deux amis de toujours se retrouvent pour manger des pâtes à l’ail et refaire le monde durant toute une soirée. Mais ce soir-là, tout va changer. L’un deux apprend à l’autre qu’il est atteint d’un cancer et qu’il ne lui reste plus que six mois à vivre. Il lui demande alors la plus belle preuve d’amitié que l’on puisse demander à quelqu’un : « l’aider à mourir ». Comme ça, tranquillement, juste manger des pâtes et finir la soirée en tuant son ami. Un meurtre, ouais !

Le cancer, l’euthanasie… Voilà des thèmes qui promettent une belle poilade !

Des thèmes joyeux et optimistes comme on les aime !
Eh bien oui, on rit et on rit de bon coeur. Mais on ne rit pas de cela, on rit de la situation, de leur maladresse, de leurs emportements. On les aime, à travers leurs failles, leurs faiblesses, leurs angoisses, leurs erreurs… Et tout à coup, c’est fini : on ne rit plus, on est touché, on pleure.

Cette pièce, c’est une tranche d’humanité dans toute sa splendeur. La vie, le boulot, les amis, les femmes,… Tous les souvenirs d’enfance qui remontent à la surface. Tout ce qui fait la saveur d’une vie. Le texte est ciselé et incisif et la tendresse et la complicité que l’on sent entre les personnages comme entre les comédiens gagne toute la salle. Peut-être aussi parce que toutes les anecdotes sont vraies. Une fois le rideau tombé, on est encore tout sonné du moment qu’on vient de vivre. On a ri, beaucoup, on a pleuré, un peu et surtout, on a vécu !

Co-auteurs Pâtes à l'ail - Salut
Photo Julien Poncet :  Bruno Gaccio – Philippe Giangreco – Jean-Carol Larivé

C’était la dernière de ces représentations exceptionnelles, ce dimanche 31 mars… Pour l’instant… Alors guettez la reprise des Pâtes à l’ail, à Lyon ou ailleurs : vous en sortirez plus vivant qu’en y entrant !

Delphine Hossa

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