The Rolling Stones and Pretty Things : décembre 1968

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Rolling Stones et Pretty Things – Mois de décembre 1968

The Rollind Stones - The Pretty Things

The Rolling Stones and The Pretty Things :

Lorsqu’on aborde The Rolling Stones, à côté des énamourés, on trouve toujours un prétendant à la critique dont le propos consiste à leur opposer un groupe contemporain. S’il s’agit d’une chronique qui met en présence un de leurs albums, la diatribe porte alors sur l’intérêt mitigé de ce dernier en regard de celui époustouflant d’éventuels moins loti.

Un exemple ? En 1971, Sticky fingers se voit confronté à Teenage head des Flamin’ Groovies, «vrais» combo et disque de rock face à une flatulence commerciale. Immanquablement, l’échange des points de vue se muscle, s’envenime: stérile.

En 1968, au mois de décembre, voici venir SF sorrow et Beggars banquet, The Pretty Things against The Rolling Stones. Comparativement, ces albums évoluent-ils dans la même «arène»? Objectivement: non. Peut-on « compar’opposer » ce qui ne l’est pas?

Et dans l’actualité de cette année 1968, les évènements sont-ils eux aussi comparables?

On parle souvent d’une naissance pour un décès, d’un bilan qui s’équilibre: naissance de Céline Dion, assassinat de Martin Luther King. Où en sont les plateaux de la balance? Première diffusion à la télévision française des Shadoks, dessin presque animé de «hérons dentés bleus» en quête de pompage. Concomitamment, les chars soviétiques jouent au flipper dans Prague. Ils abattent 90 «targettes». Tchécoslovaquie: «Game over»! Mort de rire et mort d’horreur? Le 10 mai, au coucher du soleil, le ciel de Paris prend feu, événement baptisé: La nuit des barricades. Mai 1789? Que nenni! Mai 68. Trois mois plus tard, l’état français «Bombe-Hachise» la Polynésie. La force de dissuasion fonctionne, les émeutiers rentrent dans le rang.

Old Man Going

Sur l’album SF sorrow, The Pretty Things fonctionne au concept autour d’une musique plus Beatles que Stones, même si des passages fuzz et «barrés» rappellent les groupes et drogues de San Francisco. De son côté, avec  l’album Beggars banquet, The Rolling Stones offre un chef d’œuvre, le premier volet de sa trilogie infernale, triumvirat comprenant: Let it bleed et Sticky fingers. L’introduction du disque: « Please allow me to introduce myself… » est sympathiquement diabolique!

The Rolling Stones – Salt of the Earth

Excepté de « Belles Choses », que peut-on opposer aux Stones en cette année 68? Hendrix «électrise Ladyland», The Beatles s’habille en «blanc» comme The Velvet Underground, «chaleureusement lumineux», The band se «musicalise gros et rose» pendant que Blue Cheer «vit ce bus et ruptum». Enfin, The Byrds avoue «bien aimer le rodéo» tout autant que Big Brother and the Holding Company apprécie les «frissons bon marché». «Talent-tueuse» année 1968 ! Nonobstant…

Peut-on contester les qualités de Beggars banquet sans présenter des troubles de l’audition? A-t-on le droit de lui préférer SF sorrow en assurant que tous les goûts et les sons régissent la nature humaine? Le mois de mai s’étend révélé «révolutionnaire», pourquoi décembre ne serait-il pas «consensuel» ? Sur la même platine, pour notre plus grand plaisir.

Thierry Dauge

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