PAUL McCARTNEY : Got Back Tour – PARIS 2024

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On a tous quelque chose de McCartney !

Paul McCartney à Paris
Paul McCartney à Paris – Photo : MJ Kim

Rencontrer une légende, c’est parfois déroutant ou décevant. Ce soir-là, le 4 Décembre 2024, nous sommes 40 000 à avoir rendez-vous avec PAUL McCARTNEY à La Défense Arena de Paris.
Comment ne pas être impressionné quand il arrive avec ses gars, lui qui a imprégné notre vie depuis des décennies ? Toujours élégant, il porte sa fameuse basse Höfner, la basse violon des années Beatles. Un décompte avec le batteur et c’est parti pour le rêve collectif éveillé. Car ici, on a toutes et tous quelque chose de McCartney. Premier clin d’œil à Paris, Can’t Buy Me Love, puisque ce titre des Beatles, il l’a composé et enregistré en 1964 lors des concerts à l’Olympia. Des vidéos d’époque – avec les trois autres, John, George, Ringo – accompagnent le morceau. Déjà l’émotion pointe au coin des yeux.
McCartney bredouille quelques mots en Français, avec humour et simplicité puis lance le single Junior’s Farm, première citation des Wings version 74. Le son s’affiche claire et puissant. Il faut dire que McCartney a trouvé un gang d’accompagnateurs idéal il y a plus de vingt ans : le guitariste soliste Rusty Anderson, le second guitariste / bassiste Brian Ray (Ex accompagnateur de Johnny Hallyday), le claviériste Wix Wickens, un fidèle depuis la fin des années 80, et le puissant autant que subtil Abe Laboriel Jr. à la batterie. Tout ce beau monde chante également. Le quartet ainsi constitué autour de la voix et des instruments du mentor dégage autant de joie de jouer qu’un respect total envers l’écriture et l’esprit de ses morceaux.

Mini symphonies rock et pop songs touchées par la grâce

Le set va alterner mini symphonies rock et pop songs touchées par la grâce des Beatles, de Wings ou en solo. Pour Letting Go, un brûlot bluesy de Venus And Mars (1975), une section de cuivres apparaît par surprise dans les escaliers des gradins à gauche de la scène. Un choix bienvenu remplaçant les nappes synthétiques de Wix Wickens lors de certains concerts antérieurs.
Au bout de trois titres, la salle est déjà en ébullition. McCartney, toujours affable, enchaîne avec les pépites : Drive My Car (Rubber Soul en 65), l’effervescent Got To Get You Into My Life, boosté, comme l’original de Revolver en 66 par le trio de cuivres, plus le récent Come On To Me (Egypt Station en 2018) où Paul rappelle par quelques notes qu’il est aussi l’un des plus grands bassistes du Rock, l’inventeur de la basse mélodique.
Et le dispositif scénique ? Une large scène principale, une mini scène en avant, trois grands écrans, et une belle attention à signaler, des écrans latéraux vers les gradins de côté. A noter aussi, un immense portant mobile pour certaines lumières au dessus de la scène rappelant les concerts de Queen en 79 / 80.

Des cadeaux dans le manche

McCartney tombe la veste de costume, toujours avec humour, en présentant la doublure très branchée « C’est comme ça tous les soirs ». Puis il passe à la Gibson Lespaul aux motifs à la Jackson Pollock pour une interprétation voltaïque de Let Me Roll It, un titre de Band On The Run en 1973, où il s’amusait à imiter le Cold Turkey de son poteau John Lennon. Une version entêtante se terminant en jam autour du Foxy Lady d’Hendrix que McCartney mentionne.

Les fans le savent : depuis des années, les concerts de « Beatles Paul » sont ainsi ritualisés, avec des séquences récurrentes. Mais ce canaillou de génie garde toujours des cadeaux dans le manche. Ainsi, il aborde directement un extrait du monumental Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band (1967), l’euphorisant Getting Better ! Brian Ray assure la merveilleuse ligne de basse sur les carillons des guitares. La vidéo présente un sombre monde post apocalyptique, aux capitales en ruines mais par ci par là des fleurs multicolores apparaissent. L’optimisme essentiel de Paul !

Passage au piano, à droite de la scène. McCartney y interprète quatre autres splendeurs, typiques de son éclectisme naturel : l’empathique Let’Em In (At The Speed Of Love – 1976), la ballade sentimentale My Valentine (Kissies On The Bottom – 2012) qu’il dédie à son épouse Nancy présente ce soir-là, 1985, le tonitruant final de Band On The Run, où l’on se dit que Abe Laboriel Jr. va démonter sa batterie et enfin, l’une de ses plus belles, écrite pour Linda, lors de son premier album en solo (1970) : Maybe I’m Amazed. Mais comment fait-il pour les trouver ces mélodies qui nous enivrent les neurones et nous font monter les larmes ?

Des mots qui vont très bien ensemble…

Pendant Michelle...
Pendant Michelle… – Photo de MJ Kim

Sans pause, sans longueurs, le quintet s’avance ensuite sur la seconde scène, en avant, pour un set acoustique. Le Paul dégaine d’abord un souvenir de Help en 1965, le très beau I’ve Just Seen A face, qui a dû traumatiser Simon And Garfunkel. Puis remontant le temps, il sort les archives avec le premier enregistrement des QuarrymenIn Spite Of All Danger – (1958) devenus ensuite les Beatles pour leur premier titre officiel, Love Me Do en 1962. Enthousiasme dans la salle. Un Michelle de circonstances (Rubber Soul – 1965) fait chanter tout le monde devant la Tour Eiffel, même les teigneux, avant un Dance Tonight (Memory Almost full en 2007) jovial, avec en prime une chorée du batteur.
Maintenant seul, sur l’avant-scène, qui s’élève progressivement, le voilà qui entonne Blackbird, de l’Album Blanc en 68, son soutien au combat des Afro-américains. Même si sa voix tremble parfois – à 82 ans, n’est-ce pas normal ? -, Paul McCartney n’a pas changé de tonalité et monte sans grandes difficultés dans les aigus. Suit Here Today (Tug Of War – 1982), son hommage poignant à son frère de cœur John Lennon. Sommet émotionnel.

Live And Let Die
Live And Let Die – Photo par MJ Kim

Le groupe le rejoint pour Now And Then, le dernier titre des Beatles, fignolé à partir d’une démo de Lennon, avant une troisième partie en acmé improbable : de Lady Madonna (1968) à Let It Be (1970) en passant par le glam rockeux Jet (1973), le psychédélique et lennonien Being For The Benefit Of Mister Kite (Sgt. Pepper’s – 1967), Obladi Oblada (1968) avec le public en chœurs, le génial Band On The Run (1973) et l’intense Get Back (1969). Mais qui aujourd’hui pourrait aligner une telle série de chefs-d’œuvre ayant ainsi marqué la culture populaire ? Au milieu, il place son ode au « frérot » George Harrison, en reprenant son Something (Abbey Road – 1969) avec une intro au ukulélé, la marotte de George, que celui-ci lui avait offert, suivie d’une apogée majestueuse. Ce Mercredi, il n’y a pas que les guitares qui pleurent.

Paul McCartney – Something – PARIS La Défense Aréna / 4 Décembre 2024

Pour conclure, le pyrotechnique Live And Let Die (1973) incendie la salle tel le MI6 de James Bond à grands coups de flammes, lasers, explosions et de hurlements du chanteur au piano. Lequel, tranquille, nous donne ensuite une leçon de chorale a cappella sur Hey Jude, comme à la télé en 68. Délire total dans l’Arena !
Après une belle démonstration de drapeaux – français, anglais et LGTB -, Paul McCartney, décidément infatigable, revient en nous annonçant une surprise et débute la ligne d’arpèges mythiques de I’ve Got A Feeling, l’une des dernières chansons composées avec son Brother John lors du projet Get Back début 1969. John Lennon qui surgit soudain sur les écrans pour chanter sa partie de sa voix inimitable, un montage habile avec les images du film Let It Be / Get Back. Paul est tourné vers l’écran, vers son complice.

Paul McCartney – I’ve Got A Feeling – PARIS La Défense Aréna / 4 Décembre 2024

Enfin, en apothéose, le quintet dévoile ses derniers joyaux : la reprise électrique du thème de Sgt. Pepper’s, le cultissime et infernal Helter Skelter (The White Album – 1968), pierre fondamentale du Heavy Metal, plus l’ultime triptyque de Abbey Road, Golden Slumbers – Carry That Weight – The End, avec le solo épique de batterie, la conversation à trois des guitaristes Anderson, Ray, McCartney et la plus belle coda du Rock : « And in the end, the love you take is equal to the love you make. ». Ovation ! Après plus de deux heures trente, le rêve s’achève. Paul McCartney nous gratifie d’un « A la prochaine ! » Une rencontre à la hauteur de la Légende !

A mon frère Jack.

Bruno Polaroïd

Setlist du 4 Décembre 2024 / Paris

1 / Can’t Buy Me Love
2 / Junior’s Farm
3 / Letting Go
4 / Drive My Car
5 / Got To Get You Into My Life
6 / Come On To Me
7 / Let Me Roll It
8 / Getting Better
9 / Let’Em In
10 / My Valentine
11 / 1985
12 / Maybe I’m Amazed
13 / I’ve Just Seen A Face
14 / In Spite Of All The Danger
15 / Love Me Do
16 / Michelle
17 / Dance Tonight
18 / Blackbird
19 / Here Today
20 / Now And Then
21 / Lady Madonna
22 / Jet
23 / Being For The Benefit Of Mister Kite
24 / Something
25 / Ob-la-di Ob-la-da
26 / Band On The Run
27 / Get Back
28 / Let It Be
29 / Live And Let Die
30 / Hey Jude

Rappel
31 / I’ve Got A Feeling
32 / Sergeant Pepper’s Lonely Hearts Club Band (reprise)
33 / Helter Skelter
34 / Golden Slumbers
35 / Carry That Weight
36 / The End

Ps : les photos sont extraites de la page Facebook de Paul McCartney, merci à MJ Kim. Remerciements également à Gnac 17 et Pierre Pouchairet pour leurs vidéos YouTube.

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