Bashung en concert
Une évolution remarquable
A se demander si les albums live de Bashung ne reflètent pas plus sa carrière que toute sa discographie. Sujet osé, s’il en est ! Epreuve musicale du bac de l’année prochaine ?… Juste une suggestion.
Sinon voici de quoi disséquer, l’espace de 6 CD, l’évolution rock de notre aimé Bashung. Depuis 1981, sorti il n’y a pas si longtemps curieusement, jusqu’à sa dernière tournée en 2008, déjà malade, et qui savait que ce serait sa dernière.
Sans détailler avec précision, on va partir du plus ancien au plus récent et donc, paradoxalement, le plus ancien est sorti le plus récemment. Tout le monde suit ?… Bien.
Live 81
Son premier album en public sort 14 ans après son décès. C’est dommage et à la fois formidable. A cette période, Bashung venait enfin de se faire découvrir avec deux titres : « Vertige de l’amour » et « Gaby oh Gaby ». Dans un style proche des sixties, il délivre ce qu’il cherchait depuis des années. En concert ça suit, c’est remarquable et on est déjà certain qu’il va aller loin.
Bashung – Rebel (Live, Troyes, 1981)
Live Tour 85
le premier album officiel live date de 1985. Il reflète parfaitement cette période. Entre pop et rock. Tout ce qui a été composé est délicatement interprété de façon rock and roll toujours en version sixties, un peu du début des années 70 mais rien de plus. Une merveille pour découvrir ce qu’était réellement le contexte de ces années où Bashung délivrait tube sur tube.
Bashung – Pyromanes (Novice tour, 1992)
Novice Tour (1992)
Pas le plus réputé des albums en public mais on y trouve toujours une ambiance très rock d’où sortent des versions redoutables de « Légère Eclaircie », « Imbécile » ou « C’est comment qu’on freine ». Il sait bien manier la beauté à la dureté. Le plus intéressant est évidemment le second cd, composés d’inédits live de cette période. Des vielles choses comme « je fume pour oublier que tu bois » et une fin rock and roll avec une reprise de « It’s all over now ».
Bashung – L’apiculteur (Live, 1995)
Confession Publiques (1995)
Là, on commence à voir ce que peut faire Bashung avec un entourage de grande classe tant par le son que par la motivation (les précédents l’étaient aussi, le son, un peu moins, même remasterisé). Les musiciens sont à la hauteur et on se régale à écoute des classiques comme « Bombez », et des plus rares comme « L’Apiculteur ». On tombe aussi sur un saisissant « Madame Rêve » et les incunables « Vertige de l’Amour » ou « Gaby Oh Gaby »
Bashung – La Nuit je mens (Live, 2004)
La Tournée des Grands Espaces (2004)
Sans doute le live de référence. Surtout grâce à l’album Fantaisie Militaire qui le colle au firmament des interprètes. Là, on est proche de l’extase. Y’a rien à reprocher. Il ose même attaque le concert par « Tel ». On découvre ensuite une trilogie mémorable : « La Nuit Je Mens », « Sommes-nous » et « Aucun Express ». Si on ajoute « Fantaisie Militaire », « Samuel Hall » et pour finir « Malaxe », le haut de gamme est atteint.
Bashung – Comme un Lego (Live, 2008)
Dimanche à l’Elysée (2009)
Il convient de l’écouter en sachant que Bashung est décédé en 2008. Alors sois c’est une rétrospective parce qu’il s’agit presque d’un best of où « Comme un Légo » est joué en ouverture, tiré de son dernier album officiel, absolument bouleversant, suivi de quatre autres titres. Soit on essaie de comprendre qu’il s’agit là de sa dernière tournée et on profite encore de sa voix incomparable, accompagnée de musiciens hors pair. Le concert entier donne des frissons et s’achève par une courte et intime reprise de « Night in White Satin » des Moody Blues, ce qui ne nous rajeunit pas.
Bashung – Volontaire (Live, Olympia 2008)
Au final de ces 5 +1 live, on mesure l’évolution et la conviction qui entraînera Bashung au firmament des chanteurs et, parfois, compositeurs. Y’en a qui doivent s’éclater quelque part avec lui, Gainsbourg, Daniel Darc et Philippe Pascal.
Pour finir une cerise sur le gâteau !
Bashung & Noir Désir – Volontaire (2000)
Bashung – Live 81 + coffret Live (5 CD et livret)
Barclay (2022 & 2008)
Patrick Bénard