Damien SAEZ – Jeune et Con ?
Dès le premier titre de son premier Lp, Jours étranges (2000), Damien Saez fait mouche. D’ailleurs, vingt ans plus tard, beaucoup n’envisagent toujours le chanteur que par ce morceau « phare » : « Jeune et Con ». Jeunesse désabusée, hors la préoccupation des politiques en place, programmée pour suivre un chemin préformaté menant à une vieillesse tranquille et annoncée. Et pour annihiler toute conscience, tout esprit critique, n’aspirer qu’aux joies d’un paradis artificiel promut par ceux-là même qui cherchent à écarter l’avenir des débats.
Damien SAEZ – Jeune et Con
Colérique : « Mais il nous insulte là ! Il nous prend pour des moutons ou quoi ! ». Addict : « Ouais ! Zactly ça ! Y parl’ kom oim l’keum ! ». Polémique : « Bien sûr, c’est facile de dénoncer quand on en a soi-même plein les poches… ». Critique : « Il est terrible ce morceau, musique, mélodie, interprétation, tout est au centre, y’a plus qu’à écouter, prendre la leçon et se laisser porter ». Faire parvenir les autres options à : www.touslespointsdevue.com-yaka.
Sur scène, le jour des récompenses… Ou comment profiter d’une émission télévisée en direct pour dénoncer ce qui, au plus profond, vous enflamme. Ça sert peut-être à quelque chose, ou pas, mais ça permet de vider son sac … ou être pathétique. Tous les avis sont possibles puisqu’ils sont tous dans la nature et que la nature de l’homme lui autorise le « choix ».
Damien SAEZ – Jeune et Con (Victoires de la Musique)
Ceci dit, et parce que cet espace d’expression est consacré à la musique, cette prestation « cogne ». Le son est canon, une guitare quasiment désaccordée apporte du réalisme, le chanteur est possédé par sa création et le public, sublime paradoxe, siège, figé ; mieux qu’au musée cire, tétanisé par l’affront.
Sensationnel one hit single, ce titre de Damien Saez fait figure d’incontournable dans les soirées de l’Elysée. Inusable, dans quelques années, il sera scandé par les fans de la première heure, devenus, par la force des choses : « Puisqu’on est vieux et cons … ».
Thierry Dauge