MARTIN CIRCUS – Je m’éclate au Sénégal
Désir de popularité ? De s’extraire des ruelles alternatives à destination des autoroutes de la « grande distribution », d’intégrer les ondes d’Europe 1 ou RTL ? Toujours est-il que Martin Circus décide de sortir de la clandestinité en s’éclatant au Sénégal. Le single homonyme, « Je m’éclate au Sénégal », extrait de l’album Acte II, sort en 1971.
Véritable succès, la chanson devient disque d’or en comptant huit cent mille exemplaires vendus au compteur ! La suite sera moins glorieuse avec la reprise du « Barbara Ann » des Beach Boys, rebaptisée « Ma-ry-lène » (1975), puis la production de « choses musicales » de plus en plus pop jusqu’à tutoyer la tant décriée « variété ».
MARTIN CIRCUS – Je m’éclate au Sénégal (studio)
Tout au long de ce titre percussif, CF son introduction, la ligne de basse est exemplaire. Idéalement produite, mise en exergue, elle sonne « organique », nerveuse, anaconda s’immisçant à la double hélice de votre ADN. Au chant, Gérard « Une Autre Histoire » Blanc, emballe le morceau via des paroles parfois licencieuses : « … avec une co-pine de ch’val … ». Il reste qu’il chante avec spontanéité et entrain, à cent lieues du maniérisme qu’il empruntera en solo quelques années plus tard.
La structuration globale du titre conserve cette armature de rock progressif pseudo psychédélique, à peine remaniée grand public, que le groupe propose depuis 1968 et ses débuts. Joué live, il développe une énergie communicative.
MARTIN CIRCUS – Je m’éclate au Sénégal (live)
Quel dommage que l’ogre « variété » l’ait emporté. Ces p’tits gars-là avaient la flamme, celle dont brûlent les artistes intègres qui crèvent de froid et de faim au fond d’un jardin … L’humour en prime.
Thierry Dauge