L’œuvre au Noir
Until The End
D’abord, rendre hommage à l’écrivain, Pierre Lemarchand, à qui l’on doit une remarquable dissection de l’album Fantaisie Militaire de Bashung dans la même collection.
Il s’attaque désormais à l’œuvre majestueuse de Nico : The End… parue en 1974. Les points de suspension sont importants parce qu’ils indiquent une suite sans fin. A l’instar de cette collection qui divulgue l’envers et l’endroit d’un vinyle (ou un cd), l’écrivain s’obstine à mettre en exergue le côté sombre et pourtant luxuriant de ces huit titres.
Nico – You Forget To Answer
https://www.youtube.com/watch?v=uHLr1i2CxVw
Nico est tout d’abord plus que bien entourée : John Cale, ex-Velvet Underground, incontournable, avec lequel elle est restée ami, à l’origine de l’enregistrement de ses deux premiers albums solo. Celui-ci attire deux membres de Roxy Music qui ont envie de chercher ailleurs que le côté glam-pop de Brian Ferry. Il s’agit ni plus ni moins que de Brian Eno aux synthés et de Phil Manzanera à la guitare.
Ensemble, ils vont constituer un album unique, sombre, douloureux, où s’entrecroisent la voix grave de la chanteuse accompagnée de son harmonium.
Nico – The End (cover The Doors)
Et puis un fantôme suspend son vol au-dessus de toutes ses compositions, à l’instar du titre de l’album. Jim Morrison semble omniprésent et plane sur l’ambiance des morceaux. Ils se sont rencontrés, se sont plus, (ont-ils conclu ? l’histoire ne le dis pas et peu importe) mais un voyage à deux, hallucinant, au sens premier du terme, dans la Vallée de la Mort va sceller leur vie jusqu’au bout. Ce disque lui est quasiment dédié.
Inutile d’en dévoiler davantage, il faut absolument lire cet ouvrage remarquablement écrit et développé pour se plonger dans une œuvre intemporelle qui reste encore à découvrir.
Pierre Lemarchand – Nico – The End…
Densité / Discogonie – 112 pages – 10,50 €
Patrick Bénard