Lita FORD – The Runaways en solo

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Lita FORD – The Runaways en solo

Lita Ford

Ex membre de The Runaways (1975-1979), Lita Ford n’a jamais arrêté de faire de la musique en tant qu’artiste solo. Sa spécialité ? Un hard rock / heavy rock du tonnerre de Dieu, dentelé de cuir, de chair et de guitare. De quoi parle-t-on ? Mais d’une des premières guitares héroïnes de la planète rock bien sûr ! Avant elle, on retrouve des traces du symptôme dans des girls groups tels Birtha et Fanny puis Girlschool, Vixen ou Rock Godess. Plus récemment, The Donnas lâchaient du larsen au même endroit.

The RUNAWAYS – Wasted (Live 1977)

Lita commence sa carrière en solo médiatiquement commentée avec un premier Lp où son avantageuse plastique rivalise avec un Metal monolithique : Out For Blood (1983). L’album envoie de quoi attirer une armada de cheveux longs en treillis tagués de patch aux couleurs des brutes du moment : Metallica, Dio, Mercyful Fate, Exciter et consorts.

Cette fusée initiale est co-ecrite et produite par un vieux briscard, un « courre au succès » en piste depuis de nombreuses années au sein de seconds couteaux comme Heavy Cruiser (Heavy Cruiser – 1972) ou Mama Lion (Preserve Wildlife – 1972) : Neil Merryweather. Les chansons sont calibrées pour collées au contexte, une éclosion sans limite de combos velus. Forcément une belle en résilles dans cette masse de torses poilus

Lita FORD – Out For Blood

L’année suivante, Lita sort une deuxième livraison toute aussi « binaire » que la première : Dancing On The Edge (1984). Les chansons ressassent des riffs mainte fois dégainés, galvaudés : la couenne autour du jambon, l’étiquette sans la bouteille. Sur scène, des jeunes éphèbes agitent leurs crinières permanentées autour de ses formes graciles, seuls ses solos saignant nos tympans. Par chances, des admirateurs allaient bientôt l’épauler en lui offrant des titres à la hauteur de sa beauté et de ses qualités guitaristiques. Pour cela, il faudra patienter quatre longues années.

Dancing On The Edge (live)

Lita – le sommet

En 1988, Lita sort Lita. Avec celui-là, l’inspiration prend du galon. Il n’est plus question d’enquiller des échardes sur une Kramer ou une ESP. Son Metal devient du rock grâce auquel l’artiste propose de véritables chansons. Ses partenaires de composition s’appellent Ozzy Osbourne, David Ezrin, Nikki Sixx, Mike Chapman et Lemmy Kilmister. Avec des « broncos » comme ceux-là, ça change tout. Le brouet insipide servi jusque-là se transforme en balles traçantes aux contours aurifiés. « Can’t Catch Me », « Blueberry », « Kiss Me Deadly » ou « Close my eyes forever » dispersent les vapeurs acides s’écoulant d’un estomac vide pour exposer des gemmes aux reflets scintillants.

Lita FORD – Kiss Me Deadly

Si certains morceaux basculent AOR, d’autres affichent des stigmates caillouteux, lits de rivières où s’ébattent des najas. C’est que les « copains » sont de sacrés crampons, du genre à vaincre l’Annapurna. Ozzy, tout le monde le connait, ex screamer de Black Sabbath, réhabilité sur le splendide 13 (2013). Nikki Sixx, on ne le présente plus, spécialiste es overdoses et bassistes des dirty Mötley Crüe ; occasionnellement amant de la « patronne ». David Ezrin n’est autre que le fils du célèbre producteur Bob Ezrin, faiseur d’incontournables comme Berlin (1973) pour Lou Reed ou le premier Lp éponyme de Peter Gabriel (1977). Autre producteur cinq étoiles, Mike Chapman, qui produit Lita, a soutenu Suzi Quatro et Sweet sur les plus hautes marches des charts anglais. Enfin, LemmyLet the music do the talking !

Can’t Catch Me

Stiletto – la continuité

Pour faire suite à une si belle réussite ? Prendre « presque » les mêmes et recommencer : Stiletto (1990). Presque : Mike Chapman à l’écriture et la production, David Ezrin à l’écriture et au clavier … et un troisième larron pas encore cité, le batteur Myron Grombacher, habitué aux chanteuses pour avoir servi la cadence chez Pat Benatar.

Des « stilettos » sont des escarpins à longs talons aiguilles. Ce titre a-t-il été choisi pour l’image ou pour la sensation « bondage » qu’il peut générer ? Parure de soirée, il sied bien à l’iconographie épousée par la Belle, celle d’une chipie susceptible de se transformer en Bête. Suivent les deux premiers titres qui ouvrent l’album, enchaînés sur le disque et proposés dans le même costume de continuité.

Lita FORD – Your Wake Up Call

Hungry

Le son du disque adopte une approche plus contemporaine que précédemment, moulant d’avantage ses contours au contexte musical ambiant, laissant de côté ses influences 70’s épicées 80’s. Seule réminiscence au parfum sépia, une reprise de « Only women bleed », d’Alice Cooper. L’orientation 90’s est prégnante sur un titre comme « Cherry Red », rythme saccadé, batterie monumentale, ambiance inorganique. Reste le volume du propos, plaque d’acier mercuriel à la féminité castratrice.

Cherry Red

« Close my eyes forever » sur Lita, « Lisa » sur celui-là. De fines étoffes brodées de dentelles affriolantes, deux langueurs voluptueuses « nostalgisantes » incitant à l’accouplement, un drap de soie sur triangle de peau laiteuse : Lita Ford versus séductrice. Ces deux ballades emportent l’auditeur vers une concupiscence coupable, voulue par la chanteuse et traversées d’éclairs sorties de ses amplis.

Pour le plus grand malheur du fan énamouré, la prêtresse métallique un temps refrénée va reprendre le dessus. Ramenant son répertoire vers des tonitruances martelées, elle va marier à nouveau sa guitare à des riffs barbelés.

Lita FORD – Lisa

Dangerous Curves – Heavy Metal Maniac

Dangerous Curves (1991) renoue avec les débuts en solo de Melle Ford et le taylorisme binaire retrouve la platine. Bien sûr, les purs et durs la préfèrent dans cet apparat, direct et frontal. Si l’album ne manque pas de charme, c’est qu’il fendille les murs où les deux précédents ne faisaient que les griffer. Seule maîtresse à bord de son vaisseau, nul ne peut l’en blâmer. Regrettons simplement qu’à cette occasion, l’inventivité et l’originalité fassent place à l’énergique inertie de titres en série.

Larger Than Life

Depuis lors, Lita Ford suit sa ligne d’horizon, sortant des albums correctes et sans prétention. Le fantasme a vécu ? « Va savoir, Manu, la vie continue »

Lita Ford

Thierry Dauge

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